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2024 – Notre bilan d’une année pas si morose que ça !

Chers lecteurs (pour ceux qui sont encore là)

Malgré le peu d’activité de notre plateforme cette année (la faute à une année plus qu’occupée, à défaut d’accompagnants, et parfois de motivation), les albums les plus attendus cette année ne m’ont pas échappé, mais j’ai pu aussi faire quelques découvertes surprenantes qui auront su me transporter, à une époque ou l’amateur de musique est constamment sollicité par l’amas de nouvelles sorties qui s’accélèrent d’année en année. Je vous propose de revenir sur les galettes qui ont marqué 2024 !

Au niveau des groupes les plus rôdés de la scène internationale, certains, que nous n’attendions plus nous ont complètement surpris par la densité et la complexité, et l’originalité d’un album dont on n’attendait absolument rien. C’est le cas des Judas Priest, avec un « Invicible Shield » qui réussit à faire du hors-piste tout en gardant à l’esprit qu’il ne faut pas perdre les motards de la première heure qui s’accroche toujours au peloton. A 70 ans passés, les britanniques, emmenés par le Metal God Rob Hardford ont encore, nous l’espérons, de beaux jours devant eux. Niveau black metal, les Nile aussi ont réussi à surprendre avec un album, « The World Awaits Us All« , toujours aussi emprunt de riffs lourds, d’ambiances menaçantes et de voix graves saturés. Une ambiance glauque, pesante, et géniale : on attend juste de voir le dieu égyptien Seth s’élever en plein concert du groupe (Oui, on va vous le répéter, mais allez les voir en concert (Bordel))… Kerry King, enfin, prend littéralement son envol des années après l’arrêt de Slayer avec un premier album aussi prenant que divin (et qui prend tout son sens quand vous connaissez un tantinet la vie du gaillard) « From Hell I Rise ». Des morceaux complexes et variés, soulignés par une belle production, ce premier jet du guitariste impressionne. Nous n’avons qu’une hâte : voir ce que Kerry King nous réserve encore dans sa besace.

Nous les attendions au tournant, et ils n’ont pas déçus, bien loin de là, les Borknaggar nous ont encore une fois enchanté avec « Fall », un album plein de dualités et de complexités, nous offrant des vagues d’une beauté violente. Les Solstafir, eux, surprennent en opérant un retour à leurs origines black tout en gardant tout de même leur son d’aujourd’hui. Un savoureux mélange, qui pourra faire revenir les fans de la première génération. Swallow The Sun surprend aussi avec un album moins doom, plus atmosphérique avec même quelque chose d’assez inattendu : une pointe d’espoir et même un peu de réconfort. Ce petit changement s’en ressent jusqu’au titre plus qu’évocateur, « Shining ». Ils auront plus que confirmé, alors que leur précédent album « Veleno » avait placé la barre très haute : Fleshgod Apocalypse a signé l’album de la fin de l’été avec un « Opera » grandiloquant, puissant, féérique et violent qui emportera tout le monde sur son passage. Un des plus grands albums de 2024 !

Il y a eu les vraies surprises, celles qui nous ont pris de court : nous avons assisté au grand retour de The Old Dead Tree, qu’on pensait mort et enterré, et qui nous ont pris par surprise avec un nouvel album, le premier en 17 ans, le bien nommé « Second Thoughts ». Inespéré pour beaucoup, le groupe réussit le tour de force de frôler encore une fois l’excellence tout en explorant des pistes plus progressives, structurées au possible part cet incroyable clavier, d’une infinie douceur et d’un piquant incisif, pour nous donner juste un formidable retour, et un autre des disques de cette année 2024.

Enfin, on aura eu le droit à de belles découvertes : les Kalandra avec « A Frame Of Mind », ou nos chouchous français Hrafngrimr, dont l’album « Nifleims Auga » est notre coup de cœur de cet été, côté pagan. Nous avons aussi découvert avec joie Houle et son « Ciel Cendre et Misère Noire » qui n’a absolument rien à envier à un des plus grands noms du genre, Céleste. La scène black Metal française a encore de beaux jours devant elle.

2024 aura été une année dense. Ces années le sont de plus, les sorties étant bien plus fréquentes, tellement il y a une demande en nouveauté et en surprises. Beaucoup de groupes arrivent à tirer leurs épingles du jeu en produisant une musique de qualité, loin parfois de certains standards attendus, et qui va nous surprendre, tout en arrachant un sourire de nos lèvres et quelques headbangs bien sentis.
Ouais elle était chouette en fait cette année.

[LIVE-REPORT] Klone, The Old Dead Tree, Patron @ Trabendo (Paris) 11/02/2023

C’est une foule mince mais compacte qui se presse en ce samedi soir aux portes du Trabendo, à Paris. La cause : le concert de Klone, qui est accompagné, pour l’occasion, du groupe Patron mais aussi et surtout de The Old Dead Tree. Une belle soirée placée sous le signe de l’émotion pour tous les présents dans la salle ce soir.

Il faut noter que la fosse est certes, bien remplie, mais pas complète ce soir : en même temps, une autre date parisienne (avec Devin Townsend cette fois) est déjà annoncée pour le mois de mars pour Klone, et il y a également des rockeurs irlandais assez célèbres qui jouent au Zénith au même moment. Résultat : on ne se marche pas dessus, l’ambiance est plus détendue, et tout le monde pourra prendre ses aises pour écouter en live le nouveau-né des Poitevins, « Meanwhile », sorti la veille.

C’est Patron qui déboule en premier sur la scène avec un desert rock tellement groovy qu’il ferait même bouger le plus extrême des black metalleux ! Emmenée par Lo, le charismatique chanteur-auteur-compositeur à la voix grave de baryton complètement folle, et par le bassiste, dont les parties particulièrement bien avant conduisent tous les autres instruments à vous remuer le popotin, la troupe a déversé pendant trente trop courtes minutes un condensé de bonne humeur qui nous a filé une patate d’enfer pour le reste de la soirée, voire même de la semaine. Toute la fosse avait un immense sourire sur le visage à la fin de la prestation du groupe ! Très belle découverte, à suivre de très près.

Changement complet d’ambiance ou presque avec l’arrivée de The Old Dead Tree : avec leur metal qui va piocher dans le gothisme, le death, le progressif, le groupe fera voyager toute la salle dans leur monde si enchanteur mais aussi … destructeur ! Les riffs d’une violence rare s’alterneront avec la fois de Manuel, tantôt sonnant comme du cristal, tantôt vociférant sa haine et sa noirceur dans un rageur et puissant grunt. Néanmoins, quelques soucis techniques (notamment un duo basse/batterie beaucoup trop mis en avant qui va noyer tout le reste) gâcheront la prestation du groupe. Dommage car on était proche de la perfection ! Du coup, le groupe n’était pas totalement impliqué dans sa prestation. A revoir, on l’espère pour eux, dans de meilleures conditions.

C’est sur la belle introduction au saxophone (Matthieu Metzger Mesdames et Messieurs) du morceau « Elusive », et sur une sacrée ovation du public, chauffé à blanc, que débarquent les cinq membres de Klone. Et si vous connaissez bien la suite du morceau, vous savez qu’ils ont attaqué fort … Très fort même ! Malgré encore quelques soucis de sons avec un Yann Ligner – même s’il a toujours été aussi magistral qu’à l’accoutumée – légèrement en retrait (et c’est bien dommage), le groupe déploiera assez d’énergie pour dévaster la fosse. Qu’on se le dise, on n’est pas là pour rigoler !

Release Party oblige, la part belle sera faîte à « Meanwhile », le nouvel album du combo, dont on mesurera toute la portée en live. Résultat d’une véritable évolution et réflexion par rapport au précédent opus, « Le Grand Voyage » (sorti en 2019), et à mi-chemin entre le côté atmosphérique et le côté « brut de décoffrage » du groupe, et pourra, très probablement, les emmener vers les sommets du succès que méritent les poitevins. En guise de preuve, le somptueux « Bystander » et l’entêtant « Within Reach » qui en plus de nous toucher en plein coeur étaient particulièrement attendus par le public.

Le reste de la discographie du groupe n’est pas en reste : les moments planants et d’une beauté sans pareille (« Silver Gate » ou encore « Gone Up In Flames ») s’enchaînent avec des morceaux plus énervés (cette reprise rageuse d' »Army Of me » ! « Rocket Smoke » !) . Le groupe se montre ultra présent, avec une générosité sans borne ! Et du côté du public, on passe du rire aux larmes avec un détour par la rage en quelques minutes. De véritables montagnes russes émotionnelles.

Une fois que les dernières notes de « Yonder » ont sonné dans le Trabendo, il nous faut quelques minutes pour reprendre nos esprits : ce déferlement de beauté, de puissance, de grâce, de violence nous aura chamboulé. Avec ce concert, nous avons assisté véritablement à une expérience inédite (pour nous en tout cas) de musique live, aidé par l’ambiance intimiste de la petite salle parisienne. Une expérience hors du temps qui nous aura fait oublier la dure réalité qui nous a frappé cette semaine.

Ce concert, ce fut la définition même du sublime.

Un immense bravo, mais surtout un immense merci pour tout ce que vous nous avez apporté ce soir-là Klone.

[EDITO] 2019 : Et si on faisait le bilan ?

2019 aura été une année assez agitée au niveau de notre genre de musique favori ! Nouvelles super-formations, retours pour le moins inespérés, petites merveilles sorties du néant, des petits groupes français au top… On se fait un topo ?

Il y aura eu moultes de grands groupes qui auront décidé que 2019 serait l’année de leur retour sur le devant de la scène ! A commencer (et très franchement, on ne les attendait plus) par les Tool ! Après avoir réactivé le projet A Perfect Circle en 2018, ce bon vieux Maynard James Keenan a sorti cet été «Fear Inoculum» qui fera les beaux jours de tout fan du groupe (voir même du bonhomme).

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Côté teuton de la force, Rammstein reviendra mais décevra au printemps avec un album éponyme certes réussi, mais qui ne réussira pas à sortir des sentiers battus. L’autre projet de son chanteur, «Lindemann» , et son deuxième album «F&M» surprendra beaucoup plus les critiques comme les fans, déjà par sa production impeccable, et par le sérieux de cet opus – Till Lindemann revenant au tout allemand et développant un univers «poétique» particulier propre, qui ne convient pas voire plus à son grand frère.

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Autre retour passé plus inaperçu, celui des Life Of Agony, avec un «Sound Of Scars» qui rappellera les années 1990 aux plus nostalgiques d’entre vous ! Enfin, dans la catégorie de ceux qu’on n’attendait pas du tout, The Old Dead Tree, qui revient faire un tour avant de s’en aller pour de bon : leur EP «The End» est une parfaite conclusion à cette aventure. Une bien belle manière de se retirer.

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Et d’ailleurs, dans les groupes français, cette année, beaucoup ont pu se distinguer ! A commencer par les Herrschaft qui, six ans après leur dernier disque, reviennent avec « Le Festin Du Lion » en développant un tout nouveau concept, celui de Satan et de son assistant. On parie qu’ils feront beaucoup parler d’eux ! Les Asylum Pyre ont aussi fait forte impression avec leur nouveau parf… pardon leur nouvel album «N°5», le premier avec leur nouvelle chanteuse Ombeline Dupray! On aura également une pensée tendre et particulière pour StuBorA dont le dernier album, «Horizon Noir», aura su faire mouche auprès de notre équipe.

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2019 aura également été l’année de la consécration pour plusieurs groupes, dont deux en particulier : les immanquables Jinjer avec la sortie de leur EP « Micro » et de leur album, « Macro » ainsi que des tournées à guichets fermés mais aussi The Hu, formation « traditiometal » provenant tout droit de Mongolie, qui, après un carton sur notre bon ami Youtube, a vu sa carrière décoller de manière tout à fait spectaculaire.

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Enfin, tout ce discours est bien beau, mais quels sont les albums qui, selon nous, sont à retenir ? Voici, de manière purement subjective, les galettes qui auront été les plus savoureuses, les plus belles à découvrir, ou celles qui auront su nous interpeller; bref, celles qui auront fait, pour nous, notre année 2019 !

«True North» – Borknagar (notre chronique à découvrir ici)

Si les précurseurs du pagan metal se font assez rares sur la scène internationale, chacun de leur nouvel album est toujours autant remarqué. «True North», dernier né des norvégiens ne fait pas exception à la règle : un opus toujours aussi aérien, mais bien plus sombre et complexe que ses prédécesseurs. Il ne vous laissera pas indifférent.

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«Spiritual Instinct» – Alcest (notre chronique à découvrir ici)

Ce nouvel album du groupe français mêle avec brio noirceur et sublime, rappelant au passage ses origines black metal. «Spiritual Instinct» se veut plus brut de décoffrage, pour notre plus grand bonheur !

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«Le Grand Voyage» – Klone (notre chronique à découvrir ici)

Le groupe originaire de Poitiers nous livre avec «Le Grand Voyage» l’une de ses plus belles oeuvres, entre influences jazzy et progressives, invitant les auditeurs que nous sommes à quitter, l’espace d’un instant, l’espace terrestre. Un indispensable de 2019 !

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«We Are Not Your Kind» – Slipknot (Notre chronique à découvrir ici)

Retour gagnant pour le combo américain de DesMoines qui signe avec «We Are Not Your Kind» un opus à la fois rageur, sombre et entêtant qui saura autant ravir les fans de la première heure que les nouveaux venus !

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«Veleno» – Fleshgod Apocalypse (Notre chronique à découvrir ici)

Les italiens continuent leurs ascensions fulgurantes avec un «Veleno» maîtrisé de bout en bout. Une alliance surprenante entre une violence d’une puissance colossale et un piano/clavecin (fabuleux Francesco Ferrini ) d’inspiration classique.

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«The Heretics» – Rotting Christ (Notre chronique à découvrir ici)

Opus malheureusement passé inaperçu car dans les premières sorties de l’année. «The Heretics» est un album réfléchi, à la complexité affolante, qui mérite qu’on s’y attarde davantage.

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«The Sublime» – Yeruselem (Notre chronique à découvrir ici)

Le groupe d’indus post-metal, véritable échappée issue des Blut Aus Nord, est parvenu à créer un album original, planant, différent. Le véritable coup de coeur de cette année !

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«A Dawn To Fear» – Cult Of Luna

Six ans après la sortie de son dernier album studio officiel, «Vertikal», Cult Of Luna prend le pari avec «A Dawn To Fear» de proposer une musique plus spontanée et organique, sans pour autant laisser complètement de côté sa facette cérébrale qui fascine tant. Résultat ? Les scandinaves nous offre ici leur meilleur rejeton à ce jour. A écouter.

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«The Valley» – Whitechapel (Notre chronique à découvrir ici)

«The Valley» aura fait face à de nombreuses critiques de la part des fans les plus puristes de Whitechapel. Mais par sa prise de risque (car s’éloignant de plus en plus du deathcore), sa richesse (aucun morceau ne ressemble à un autre) et sa sincérité, cet opus ne peut que vous toucher, voir juste vous interpeller. Un album à découvrir !

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«Something Wicked Marches In» – Vltimas

Premier jet de ce nouveau supergroupe, «Something Wicked Marches In» vous ravira par son atmosphère lugubre teintée de complaintes puissantes via le chant de David Vincent (ex-Morbid Angel). Une excellente production pour une formation à suivre de plus près.

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