Un peu moins de trois ans après la sortie de leur dernier EP « Vision Obscure », les Stubora reviennent aux affaires avec un nouvel album cette fois, « Ecorché Vif », qui ne va pas que reprendre les mêmes recettes que ces prédécesseurs, mais plutôt faire évoluer sa mixture.
Alors qu’ils nous avaient habitué au sombre et à une vision incertaine de l’avenir, Stubora vient nous surprendre avec ce nouvel album : si la noirceur est toujours d’actualité, le ton, plus rageur et violent, assorti à des textes plus vindicatifs mais aussi et à notre grande surprise, plus positifs. Incitant les jeunes à se révolter, à se battre pour un avenir meilleur, le groupe se fait plus positif et lumineux qu’à l’accoutumée.
On peut le voir comme une évolution, une continuité par rapport aux deux précédentes galettes, l’album « Horizon Noir » et l’EP « Vision Obscure » : l’avenir y était alors dépeint de manière très sombre, très noire. Sauf qu’aujourd’hui, l’avenir on y est, on ne peut plus s’échapper, et il faut se battre désormais pour avoir un meilleur futur, et trouver, pour sa santé mentale, son propre équilibre. Une évolution qui fait sens, en adéquation avec les questionnements actuels de la société (et plus particulièrement des jeunes)…
Côté musique, on reste sur les bases qui font le succès de Stubora : rythmique hard rock à la Lynyrd Skynyrd, passant même carrément à des moments la frontière avec le Doom (« So Sad » en tête), solos bien agencés typique de la fin des années 1980/début des années 1990, le tout toujours avec la voix rocailleuse qu’on aime tant de Mick ! Une chose majeure change en revanche : le mix et la qualité du son, nettement supérieurs aux précédents albums … on voit que plus de moyens ont été mis dans ce nouvel opus studio.
C’est un album surprenant que nous offre les Stubora cet automne – dans le bon sens du terme – puisque le groupe s’offre une jolie évolution, tout en gardant leur aspect hard rock noir qui fait tant leur charme. Un opus original, qui vous fera secouer mes tiffs, et qui ne pourra que vous faire réagir. A découvrir, encore et encore tant l’opus regorge de petits détails.
Vous le savez peut-être si vous nous suivez depuis longtemps, mais chez nous, on apprécie tout particulièrement le trio français des Stubora. Revenus aux affaires en 2015, le groupe a particulièrement marqué les esprits par « Horizon Noir », leur précédent album, critiques comme publics d’ailleurs. Alors qu’est sorti hier leur nouvel opus, « Ecorché Vif », Metal-Actus a rencontré Mick, chanteur, bassiste et fondateur du groupe, qui a non seulement accepté de causer de cette galette, mais aussi de revenir sur cette période étrange que nous avons tous traversé.
Interview réalisée le 13 octobre 2023 au Hard Rock Café – Merci à Roger (Where The Promo Is)
Metal-Actus : J’aimerais avant de commencer revenir sur la sortie de l’album « Horizon Noir » en 2019 et celle de l’EP « Vision Obscure » en 2020, tombées pendant la pandémie de Covid-19. Les deux galettes ont eu un beau succès critique, mais vous n’avez pas pu les défendre sur scène, les présenter comme vous l’auriez souhaité à votre public. Ce n’est pas un peu frustrant ? Surtout après toutes ces retombées positives ?
Mick (chant/basse) : Bah si, quand même parce qu’effectivement, après la sortie de l’album « Horizon Noir » fin 2019, on envisageait de faire des concerts, ce qu’on n’a pas pu faire à cause des confinements : tous nos projets de concerts live sont tombés à l’eau ! C’est donc grâce à cette période d’inactivité inattendue qu’on a sorti l’EP « Vision Obscure », qui n’était pas prévu au départ : on a voulu, comme ça, garder le lien avec le public. Et puis ça nous a permis de rester actif, et non pas de végéter indéfiniment. La principale difficulté a été la distance, car nous sommes un peu isolés géographiquement…
Après, on a pu le défendre un peu en 2022, quand justement, on a pu reprendre les concerts : on s’est déplacés dans le sud de la France, dans le Var, à Clermont-Ferrand et à Troyes notamment pour faire une dizaine de dates. Mais c’est vrai que, quand on a travaillé comme ça sur un disque, sur des compos, c’est frustrant de ne pas pouvoir aller au bout du processus. Tout le monde était dans cette même situation.
Et personnellement, comment toi tu l’as pris cette période ?
Alors pas de
déprime, ni de dépression, mais il a fallu s’occuper. Nous, l’avantage, étant
musiciens, est qu’on a pu mettre à profit ce temps pour la composition de
nouveaux morceaux. On est resté actifs, on a travaillé des reprises, on en a
mis quelques-unes en lignes, avec des petits clips comme ça, en autoproduction…
Donc finalement, je n’ai pas eu le sentiment d’être coupé du monde et de rester
inactif, car on a aujourd’hui la chance d’avoir tout cet aspect technologique
où on peut rester en lien les uns avec les autres, que ce soit dans la musique
comme dans le côté privé. Maintenant, c’est sûr qu’en terme d’interactions avec
le public, même en tant que spectateur, la vie sociale a été un peu compliquée.
Sur la composition de « Ecorché Vif », votre nouvel album, vous avez eu matière pendant la pandémie ?
Bizarrement non,
ce ne sont pas des choses qu’on a commencé à mettre en place au moment de la
pandémie. En 2020-2021, on était concentré sur notre EP, et 2022 a été consacré
essentiellement au live. On a commencé à ébaucher quelques idées pour l’album
en 2021, on sortait un peu des confinements et de la pandémie. Les débuts ont
été lents et les choses se sont accélérées en 2022, puis l’enregistrement à
proprement dit a eu lieu au début de l’année 2023.
Ce fut rapide !
Oui, mais ça a
été long de relancer la machine sur la composition au départ ! On ne
voulait pas répéter ce qu’on a fait par le passé, à savoir de laisser trop de
temps entre deux albums. On voulait aussi profiter de l’aspect médiatique, qui
nous ont donné de bons retours sur l’album et l’EP, et on voulait un petit peu
battre le fer tant qu’il était encore chaud.
Cet album, « Ecorché Vif », qui sort le 27 octobre, est à mon sens plus positif que vos deux précédentes galettes : vous y décriviez un avenir sombre et incertains. Là, l’avenir on y est, mais on n’a plus le choix, il faut se révolter, se battre, et se montrer positif (je pense au morceau « Nouvelle Génération » surtout). Tu peux m’expliquer, ce qui est, à mon sens, un véritable cheminement ?
Au niveau de nos paroles,
les thèmes où tout va bien ne nous intéressent pas : tout ce qui est rose,
bisounours …. On est dans le metal aussi (rires). Ce qui va nous toucher, nous
interpeler en tant qu’artistes, ce sont des sujets « plus sombres ».
Mais on ne voulait pas non plus retourner à 100% dans ce genre de choses très noires
qu’on avait pu avoir sur les précédents disques. Nos influences restent dans ce
qui nous entoure, des sujets d’actualité, des réflexions sur notre vie
personnelle, sur des situations personnelles qu’on peut rencontrer…. Et pour en
revenir à « Nouvelle Génération » – c’est moi qui en ai fait les
paroles – comme on a tous des enfants, on a essayé d’avoir une pensée plus
positive par rapport à l’avenir de nos enfants, et se focaliser sur ce que
cette « nouvelle génération » peut nous apporter. Nous, on n’a
peut-être pas fait les bons choix, de manière générale, et c’est peut-être aux
générations suivantes de prendre les choses en main. Et de toutes façons, comme
on disait précédemment, toutes les générations sont, à un moment, confrontées à
des événements malheureux ou à une actualité qui n’est pas forcément rose, et
je pense qu’à chaque fois, l’être humain va trouver la ressource pour essayer
de surmonter ces épreuves et d’améliorer les choses. On n’est pas des gens
pessimistes à la base, on est plutôt optimistes même, et on voulait faire
évoluer notre message.
Alors qu’à contrario, le titre de l’album, « écorché vif », présage une révolte, mais pas forcément des choses positives !
On a, sur cet album, des thématiques sur des gens confrontés à certaines épreuves de la vie, à un changement, à un destin : on pouvait être touché dans notre sensibilité d’être humain de manière négative comme positive . On s’est dit que le fait d’être « écorché vif » pouvait être un excellent fil conducteur à tous nos morceaux, avec cette double connotation. Et il pouvait aussi nous permettre de faire des déclinaisons au niveau du graphisme et de la pochette.
Du coup, parlons-en de cette charte graphique ! Comment ce personnage a été créé ? Est-ce une illustration pré-existante ?
Non c’’est une idée de Cyril (NDLR : au chant et à la guitare dans le groupe) : c’est lui qui est à la base de la conception graphique de Stubora. Il avait une figurine, ce personnage avec cette tête d’écorché vif. Il l’a pris en photo et il a inclus sur une moitié du visage un montage de nos trois visages respectifs (NDLR : on va prendre un visuel) : le haut du visage c’est Cyril, le milieu, c’est Niala, et le bas c’est moi. On trouvait que c’était un chouette visuel, que ça attire l’œil.
Que peux-tu me dire sur « Ta Voix » ?
C’est une chanson
que j’ai essentiellement composé, on peut y sentir des influences Alice In
Chains. Au niveau des paroles, ça touche aussi ce que peut ressentir un
adolescent –qui se poserait des questions, pourrait avoir une différence soit
physique, soit d’orientation sexuelle. La construction psychologique, dans ces
âges-là, n’est pas forcément évidente avec ce que peut nous renvoyer la
société, le regard des autres. J’ai entendu les expériences de jeunes pour
lesquels c’était compliqué, qui refusaient eux-mêmes parfois leurs différences.
Ils ne veulent pas, dans un premier temps, faire face car ils savent que ça va
être compliqué.
Que peux-tu me dire sur « So Sad » ?
Pareil, c’est un
morceau musicalement dont je suis plutôt à l’origine. Cyril est intervenu sur
l’introduction et la partie couplet. Tout part d’une espèce d’arpège, qu’on va
retrouver dans le refrain, et de là, j’ai commencé à tisser mon truc tout
autour. Ce sont des ambiances musicales que j’aime bien car mélancoliques.
Après, au niveau des paroles, c’est une réflexion personnelle, sur le temps qui
passe, l’âge, les questions qu’on peut se poser quand tu deviens vieux… Tu
l’as remarqué, dans le groupe, qu’on n’est plus de toute première jeunesse
(rires), on a tous la cinquantaine ! En fonction des différentes étapes de
la vie, de son âge, on a des réflexions sur le passé, sur l’avenir, sur la
manière dont on va vieillir, sur les choses qu’on ne va plus pouvoir faire. Je
reconnais que ce n’est pas très joyeux (rires). Après, dans la phase de
composition, on va pousser les choses un peu plus loin dans la noirceur :
je le disais tout à l’heure, je ne suis pas une personne foncièrement
pessimiste, mais pour l’aspect artistique, on va pousser le thème encore plus
loin, de manière à aller au fond des choses, à développer ce côté sombre – on
est un groupe de metal quand même (rires) !
Vous rejouez un peu partout depuis 2022 – la preuve avec toutes ces nouvelles dates sur votre prochaine tournée. Est-ce qu’il y a des choses en prévision, comme d’autres concerts ou même des premières parties ?
C’est le but, clairement, de faire le plus de concerts cette année, pour bien défendre notre album. On est désormais signé sur le label M&O Music (NDLR : et avec Seasons Of Mist pour la distribution), ce qui va certainement beaucoup nous apporter en termes d’exposition ! Et même si nous adorons la phase de composition, et donc de création, l’étape qu’on voudrait franchir, c’est, au niveau du live, de pouvoir faire des dates plus intéressantes. Donc là, effectivement, cette première partie de tournée qu’on fera cet automne, se concentrera sur notre région d’origine qu’est l’Est de la France. Et pour notre deuxième partie de tournée, qui va intervenir au printemps, on va élargir et essayer d’aller jouer dans d’autres régions. Clairement, on n’a pas encore de pistes qui se dégagent mais on aimerait, oui, essayer de décrocher des concerts à l’affiche de festivals, ou décrocher des premières parties.
Un dernier mot ?
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« Exode » est donc le titre de ce tout nouvel extrait des Stubora ! Il est issu de l’album « Ecorché Vif », qui paraîtra le 27 octobre via M&O Music/Season Of Mist.
Afin de promouvoir la sortie de leur toute nouvelle galette « Ecorché Vif » (sortie ce 27 octobre via M&O Music/Season Of Mist), les Stubora se sont programmés une jolie tournée, dont voici l’affiche !
« Enfant De La Haine » est donc le titre de ce tout nouveau single des STUBORA ! Il s’agit d’un extrait de leur prochain album, « Ecorché Vif », prévu pour ce 27 octobre via M&O Music/Seasons Of Mist.
Les Stubora viennent de dévoiler la version acoustique, tout au piano, de leur titre de 2019, « Soleil Noir ». Ce dernier figure sur leur album « Horizon Noir », sorti au mois de novembre de cette même année.
Les StuBorA viennent de dévoiler leur reprise de « Them Bones », des Alice In Chains. L’original figure sur l’album « Dirt », sorti en 1992.
La vidéo se visionne ci-dessous :
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