Trois ans après la sortie d’un « City Burials » eclipsé par la pandémie de COVID-19, et en leur trentième décennie d’existence, les Katatonia publient « Sky Void Of Stars », qui tranchera avec le côté glacial de son prédécesseur. Un album qui paraît sous leur nouveau label Napalm Records, après avoir été un groupe symbolique de Peaceville Records.
Et dès le début et le single « Austerity », cet album donne le ton : apprêtez-vous à vous faire embarquer dans un voyage aussi beau que dynamique ! Ce morceau, aussi complexe qu’entêtant – avec un refrain sacrément efficace – met particulièrement bien en avant la paire Moilanen/Renske, respectivement à la batterie et au chant, sur lequel tout l’album se reposera ! Cela donnera une dynamique à la fois folle et délicate.
« Sky Void Of Stars » est très différent de « City Burials », son désormais grand frère, qui a été taillé dans la glace. Car, malgré ses côtés lugubres, ce nouvel album est plus chaleureux, lumineux, et, en quelques sortes, mieux taillé pour le live que son prédécesseur, moins accessible.
Les Katatonia évoluent encore un peu plus sans pour autant que ce soit direct et franc : les nouveaux sons exploités par le groupe ne sont pas légions, et interviennent avec plus de parcimonie et de délicatesse que sur leur deux albums précédents, dont le changement était, certes salvateurs, mais assez brutal pour les fans de la première heure.
De plus, la formation ne renie pas ses origines : le sombre « Opaline » aurait pu facilement apparaître sur « Great Cold Distance » (2006), et avec ses envolées mélodiques, « Birds » aurait pu faire parti de l’album « Viva Emptiness » (paru en 2002). Quant au massif « Colossal Shade », c’est une véritable ode au gothisme des années 1980. Et il n’a rien à envier aux morceux d’un autre grand groupe du genre, Paradise Lost.
Avec « Sky Void Of Stars », on passe par toutes les émotions : du noir, du pessimisme et de la violence à la délicatesse, mélancolie, en passant par la beauté et le contemplatif. Katatonia parvient à atteindre cet équilibre parfait pour obtenir le sublime. Une balance, symbole d’une élégance toute propre aux suédois. Magnifique album.
9,75/10