Annoncé en grande pompe depuis des mois sur les réseaux sociaux, l’exposition « Metal-Diabolus In Musica » (oui, comme l’album de Slayer) a enfin pris ses quartiers à la Philharmonie de Paris pour une belle et longue durée (jusqu’à la mi-septembre 2024). Une sacrée reconnaissance pour notre genre, certes moins conspué par le grand public, mais toujours en proie à des stéréotypes tenaces.
(Attention cet article contient quelques spoilers, passe ton chemin si tu veux te garder la surprise (ou va à la conclusion en gras)).
Accueillis par un compte tout de noir scintillant, on entre tout de suite dans le vif du sujet avec une vidéo de plusieurs concerts filmés depuis le fond de la scène de la Warzone, au Hellfest 2023. De quoi s’y croire ! Nous rentrons ensuite dans le début de l’exposition, consacrée aux débuts du Metal, à sa définition comme à son essence (avec Black Sabbath et Led Zeppelin bien évidemment !)
L’exposition parlera très bien aux néophytes du genre, et pourra même donner l’envie à certains de s’y mettre – nous avions avec nous le cas d’une personne qui ne connaissait que très peu de choses et qui est ressortie avec l’envie d’aller voir Bloodywood en concert.
Mais elle parlera aussi à tout connaisseur : outre le vrai plaisir que nous prenons à découvrir cette exposition dans un lieu aussi important que la Philharmonie de Paris et aux différents objets exposés (oh le pied de micro de Jonathan Davis ! Oh le bandana de Robert Trujillo ! Oh la partition de « Vampire Of Nazareth » (Septicflesh) ! …) On retrouve pleins de petits détails nous fera qu’apprécier davantage cette sublime exposition (vous le saviez, vous, que les Rolling Stones avaient un studio mobile ?). Et le tout sous le son de nos groupes préférés passant les uns après les autres durant de très courts extraits.
On notera aussi des chouettes installations, comme ce semblant de pit prise depuis la fosse du Hellfest (on s’y croirait presque !) et ce panneau de pédaliers qu’on avait envie de trifouiller.
Le seul petit regret – et nous sommes bien conscients que durant une exposition, on ne peut pas tout traiter – est le manque cruel de la scène folk metal, reléguée dans une petite salle dans la partie « Metal du monde », avec quelques photos se battant en duel et un écran tactile sans cesse monopolisé : à notre sens, la scène a eu différentes apogées fin 2000/début 2010 (avec l’émergence de groupes comme Eluveitie, Finntroll, Turisas …) et regagne actuellement un nouveau souffle (avec The Hu, Cemican, The Shamisenists (quelle joie d’ailleurs de les voir cités eux !). De plus il existe toujours des festivals mettant cette scène à l’honneur (le Cernunnos Pagan Fest en France, pour ne citer qu’eux). A notre sens, une salle mieux garnie et un peu plus documentée aurait été mieux (et peut-être que nous chipotons un peu).
Bien agencée, et avec de nombreux objets, et extrêmement bien documentée pour sa majorité, il serait difficile de ne pas ressortir avec un immense sourire béat de cette belle et excellente exposition sur notre genre favori. Malgré un petit défaut, connaisseurs comme novices prennent leur pied ! Nous vous conseillons vivement de la visiter !
“Metal – Diabolus In Musica”, à la Philharmonie de Paris, jusqu’au 29 septembre 2024