Quatre ans ont passé depuis la sortie de «Here Comes The Sun», dernier opus en date de Klone. Ceux-ci sortent une nouvelle galette, «Le Grand Voyage», via Kscope Records. Une nouvelle fois, le groupe français n’a pas déçu, et continue son ascension douce et irrésistible dans le milieu du progressif.
Dès les premières notes de «Yonder», on reconnaît bien la patte de Klone : des riffs à la guitare de Guillaume Bernard jusqu’aux arrangements créant cette atmosphère planante, venant mettre en valeur la voix, superbe, de Yann Lignier.
Pourtant, dès ces premières notes, on sait pertinemment qu’on aura affaire à une oeuvre unique, bien différente de «Here Comes The Sun», même si elle pousse plus loin le virage que le groupe venait alors d’amorcer.
Car «Le Grand Voyage» est plus difficile d’accès pour les néophytes de Klone : pas un titre ne se distingue les uns des autres, il n’y a pas de morceau au potentiel «single qui va cartonner». Non. Il faut écouter cet album du début à la fin, afin de mesurer la portée de ce grand et merveilleux voyage dans lequel on s’embarque.
J’aurai, néanmoins, une petite pensée toute personnelle au titre «Indelible», pour son côté jazzy envoûtant, avec ce solo de saxo qui ferait presque penser au grand «The Logical Song» des Supertramp. Un titre qui me renvoie avec une certaine nostalgie, à ma propre enfance, et à des longs voyages en voiture, invitant aussi à la rêverie.
Le côté metal de Klone n’est pas en reste et le groupe distille ses origines dans certains de ses morceaux, à l’instar de «The Great Oblivion», quand cela s’avère nécessaire dans la progression de cet opus.
Mais tout voyage à une fin et «Silver Gate» nous fait quitter ce cocon enveloppant pour nous ramener à la réalité. Avant de pouvoir nous y replonger, encore et toujours. «Le Grand Voyage» nous fait quitter l’espace terrestre afin de nous faire vivre tout un panel d’émotions. Et nous arrache à notre quotidien. Une pépite absolument indispensable.
10/10