La date était très attendue, en particulier par les premiers concernés : Dropdead Chaos ne devait pas se louper sur leur premier concert parisien depuis la sortie de leur album, « Underneath The Sound ». Show qui devait également leur servir de release party. Et au vu de la qualité du groupe, de la musique mais aussi de l’affiche (avec Locomuerte et Bukowski devant se charger de chauffer la salle), le public fut au rendez-vous, et en nombre !
Avant de commencer à creuser dans le dur, un petit mot sur la Maroquinerie : je n’y avais plus remis les pieds depuis 2010 et un concert nébuleux de Fear Factory (à une époque ou Burton C. Bell savait encore chanter juste en live, mais surtout à l’époque où l’immense Gene Hoglan officiait à la batterie) (quelle époque, tout de même !), et j’ai redécouvert agréablement la salle : du personnel extrêmement sympathique (mention spéciale à la barmaid qui nous servait devant la salle), une terrasse intérieure hyper agréable, une déco assez chiadé et la salle plutôt bien agencée et avec un son très correct. Bref, un très beau lieu de vie de la capitale, qui mérite la plus longue existance possible.
Ceci étant maintenant dit, je dois avouer une petite chose : je suis allé à ce concert … à reculons (oui). Outre une vie de famille pouvant être extrêmement éprouvante par moment, je porte tellement d’estime pour cet opus, « Underneath The Sound », que, en live, j’ai eu la soudaine peur d’être tout bonnement déçue.
Autant vous dire que j’ai eu tort.
La soirée commence avec Locomuerte, un groupe qui est également passé par le Vamacara Studio (tout comme Bukowski d’ailleurs) qui débute son set devant un public présent mais parsemé, la plupart étant encore en terrasse pour profiter des derniers rayons du soleil. Ce qui explique peut-être pourquoi l’un des premiers wall of death demandé par le groupe ait fait chou blanc… mais loin de se décourager, la bande menée par El Termito, toujours avec un immense sourire sur les lèvres, redouble d’efforts pour faire bouger une audience qui s’enflamme enfin ! La formation enchaîne avec fureur les titres, du Agnostic Front à la sauce mexicaine, avec une petite note groovy (reggaeton, j’oserai dire !) qui fera mouche auprès de tous, tels des uppercuts balancés dans le bide ! Une excellente découverte pour ma part, je vais suivre le groupe de plus près…
Bukowski s’empare ensuite de la scène, après un changement de plateau des plus efficaces ! Si la prestation du groupe m’aura personnellement déçu – ayant en tête leur show incroyable du Kave Fest 2022 (ou peut-être que ce sont les effets de Locomuerte) – ce ne sera pas le cas du public qui réagir avec fureur et passion aux morceaux du quatuor parisien ! Et le groupe aura livré un set carré, professionnel et maîtrisé. Mais jusqu’à mi-set, je les ais trouvé un peu trop sur la retenue – il aura fallu un long moment pour qu’ils se détendent enfin, quand Max et Clément sont descendus dans la fosse à vrai dire – Un grand bravo à eux et j’espère les revoir dans un autre contexte !
Enfin, toujours après un changement de plateau particulièrement efficace – bravo à toutes les équipes d’ailleurs ! Les huit membres des Dropdead Chaos (oui, je compte aussi HK du Vamacara Studio, bien visible depuis le côté de la scène) débarquent sur les « Hey Ho » débutant le morceau « Underneath The Sound ». Le public s’embrase littéralement et devient absolument dingue, enchaînant les pogos et les circle pits en fosse.
Nous étions déjà chauds comme la braise, nous sommes devenus plus brûlants encore.
S’il n’est pas simple pour tout le monde de se mouvoir sur la scène de la Maroquinerie – elle est petite, m’voyez ? – chacun saura rapidement trouver sa place pour envoyer des volées de bois à une audience qui en demande toujours plus ! Mention spéciale à Nils Courbaron – on ne voit que lui au moment de ses solos de guitares – mais aussi et surtout à Renato Di Folco au chant, au charisme phénoménal et à la voix exceptionnelle. C’est pour moi, l’un des meilleurs frontman de la scène française actuelle ! Il forme un duo fort avec Déhà, qui m’avait surpris en se mettant au rap, mais dont la sombre présence, encapuchonnée avec sa longue barbe, impressionne autant qu’elle interpelle. Un magnétisme qui nous incitera à rapper avec lui, à hurler avec lui. Une belle reconnaissance pour un talentueux musicien, selon moi, trop sous-estimé. Les autres membres ne seront pas en reste, excellant dans leur savoir-faire !
Concernant la set-list, la priorité est donné aux morceaux plus fédérateurs – « Save Yourself », « Humans » qui clôturera le concert, « Rainman » – mais aussi avec quelques surprises – je ne m’attendais pas à la présence de « What I’ve Learnt » qui reste plus difficile d’accès pour les non-initiés – et toujours la cover des Slipknot « Surfacing », qui achèvera un public déjà conquis et acquis à leur cause. Je me surpris à verser quelques larmes sur « One Last Encore » qui m’aura submergé d’émotions, me renvoyant à des moments récents de ma vie personnelle. D’ailleurs, je me suis faite tellement embarqué par l’énergie communicative du groupe que j’en ai presque oublié de faire ce pour quoi je suis venue, à savoir leur tirer un peu le portrait !
Bref, c’est sur un set bien trop court, et après avoir donné le nom de la gagnante de la guitare en jeu durant le concert que le groupe se retire définitivement, et que je me remet sur le chemin du RER, la tête encore dans les étoiles, le coeur se remettant de ces montagnes russes que les Dropdead Chaos vient de lui faire traverser. Ce n’était peut-être pas le concert le plus parfait du monde, mais il l’était pour beaucoup de monde dans la salle, moi comprise. Car le but d’un concert, c’est aussi, de faire vivre un moment hors du temps et du quotidien. Une mission admirablement bien remplie par les trois groupes de ce soir.
Moi je n’ai qu’un seul regret, celui de n’avoir pas pris mon tee-shirt de notre tête d’affiche de ce soir.
Ce fut une belle date, chargée d’énergie, de fureur, et surtout d’amour. Alors vivement les prochains concerts de Dropdead Chaos, et s’ils passent par chez vous, juste, foncez les voir.