Suite à des saluts nazis effectués par des personnes d’extrême droite durant le Ragnard Rock Festival, qui s’est déroulé ce week-end du 23-24 juillet à Simandre-sur-Suran, la LICRA a demandé des poursuites judiciaires à l’encontre du festival, voire même la dissolution de la Compagnie d’Edoras, organisatrice de l’événement.
« Le Préfet de l’Ain s’était engagé à faire « procéder aux relevés d’infractions de tous actes à caractère raciste et antisémite qui seraient constatés et de les transmettre au parquet. ». Nous souhaitons donc savoir si cet engagement a été tenu et connaître la liste des infractions constatées par les forces de l’ordre lors du Ragnard Rock Festival. De notre côté, nous signalons immédiatement au Procureur de la République de Bourg-en-Bresse les faits révélés par le Progrès ce matin.
Par ailleurs, la Compagnie d’Edoras, organisatrice de l’événement, s’était notamment engagée « à expulser toute personne, y compris artiste, qui aurait un comportement inapproprié pendant le festival, et à signaler son identité à la gendarmerie le cas échéant » et « et à ce qu’aucune ne véhicule d’idée de haine raciale et à tendance politique, de même s’agissant des visuels et des décors. ». En toute hypothèse, l’organisation du Festival a failli et l’expression de la haine raciale et des symboles du nazisme a pu prospérer. Dès lors, sur la base de l’article 212-1 du Code de la Sécurité Intérieure, la question de la dissolution de la Compagnie d’Edoras est clairement posée.
La venue de néonazis au Ragnard Rock Festival était prévisible et l’Etat ne l’ignorait pas. En autorisant malgré tout la manifestation, qui plus est en période d’état d’urgence, l’Etat a commis une faute. Il importe aujourd’hui de tirer les leçons de ce qui s’est passé ce week-end dans l’Ain en appliquant désormais à l’égard de l’incitation à la haine raciale un principe simple : la tolérance zéro. » (Lire la suite du communiqué)
Il y a quelques jours, SOS Racisme avait dénoncé, dans un communiqué, le fait que le festival faisait jouer des groupes dont les paroles incitent à la haine raciale. Ils avaient même saisi le préfet.
La préfecture semble considérer ces faits comme « des actes isolés tout à fait regrettables », selon une interview de sa secrétaire générale, Caroline Gadou, dans le journal Le Progrès. Par ailleurs, aucun autre incident n’est à déplorer, la manifestation s’étant déroulée dans le calme.