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[LIVE-REPORT] Kave Fest Jour 2 – Et le soleil fut de la partie

Le beau temps et la chaleur s’invitent à la fête en cette deuxième journée, qui attend plus de visiteurs que la veille, notamment en raison de sa prestigieuse tête d’affiche, SepticFlesh. On verra bon nombre de festivaliers profiter des abords du site : promenades dans les rues de Gisors, arrêt sur une terrasse, shopping au marché (quelques uns rapporteront d’ailleurs des barquettes de fraises sur le festival – cela donnera peut-être quelques idées à l’organisation ?)… Après cette matinée très chill pour bon nombre d’entre nous, il est l’heure de revenir aux hostilités.

Après avoir avalé un solide petit-déjeuner en terrasse, on attaque dans le dur avec les Lies We Sold !

Lies We Sold

Si le groupe de MetalCore (oui, encore !) datant de 2018 nous fournit un show solide et carré (sans pour autant faire dans l’original), le groupe souffrira d’un gros manque niveau son puisqu’au niveau de la fosse, seule la batterie, du moins au début du set, était sur-audible. De plus, le public un peu éparse aura peut-être eu un impact sur le groupe, qui aura du mal à commencer. Mais les problèmes de sons ayant été réglés rapidement et les festivaliers arrivant petit à petit sur le site, le groupe finira sur un carton, et une belle ovation encourageante.

Vestige

Notre deuxième grosse découverte est Vestige, tout jeune groupe français se qualifiant de Metal Moderne ! Si l’arrivée sur scène a pu en déstabiliser plus d’un (notamment à cause du pantalon très fleuri de Théodore que même ma chère grand-mère n’aurait jamais voulu porter, avec des baskets aux couleurs assez criardes… Oui pas très Metal ), la formation dissipera tout doute dès les premières notes jouées. Un savant mélange entre du Klone (normal, Pierre-André Krauzer est à la basse), du Alcest et du Opeth, avec quelques passages à la black metal bien sentis. Un résultat unique, original, beaucoup trop bon. Un groupe que nous suivront de très très très près ! Leur premier album, « Janis », sort normalement ce 6 septembre !

SOU/f/FRE

Autre groupe de Metal Moderne, autre ambiance ! Si les SOU/f/FRE font sensation avec tout un univers sombre et prenant (et le tout chanté en français, ce qui devient rare sur notre scène nationale), leur musique ne me parle pas, et ne m’a pas parlé durant leur belle prestation devant un public conquis. Les goûts et les couleurs… En tout cas, belle présence scénique et excellent son !

Det Var

Les Det Var font figure d’ovnis puisque ce sont les seuls dans leur genre – à savoir le folk-pagan ! Toujours mené par Johan et Thomas, la petite bande a acquis, depuis 2022, une belle expérience scénique qui se ressent, tellement la prestation est carrée ! La qualité du son, et l’implication mais aussi la confiance de tous les musiciens ont fait de ce moment quelque chose d’unique, de transcendant, et de merveilleux. Des impressions partagées par le public, très nombreux devant le groupe, et qui l’a très chaudement applaudi. Un show très émouvant – Johan déclarant même ne plus s’entendre penser tellement l’ovation était chaleureuse. Et une belle évolution depuis 2022. On a hâte d’écouter un futur album !

Oceans

Changement de ton avec ce groupe venu tout droit de Germanie, Oceans. Le groupe sera sans concession du début à la fin avec un show puissant, sans faille, ravageur. Et toujours avec un immense sourire sur les lèvres (notamment pour le batteur, un poil crispé… on sentait que ça tirait sur les bras). Les teutons ont déclarés à de très nombreuses reprises être heureux d’être là, et ça s’est senti par tout le plaisir qu’ils prenaient sur scène. Le show le plus furieux de cette édition, voir même peut-être de toutes les éditions du Kave Fest.

Ashen

Après un show aussi furieux, difficile pour Ashen de passer derrière ! Pourtant, par la simplicité et la sincérité du groupe et de son chanteur notamment feront fondre le pit comme neige au soleil. Une très belle prestation, et une chouette découverte, hyper groovy malgré le côté Metalcore. Juste dommage de n’avoir pas profité de la présence de ten56 pour jouer « Sacrifice » ensemble en live !

ten56

Car oui, thrown ayant annulé le matin même sa venue pour raisons médicales, c’est ten56 qui se chargera de les remplacer au pied levé. Une belle aubaine pour le festival, mais pas un coup de chance puisque le batteur du groupe, Arnaud, est de Gisors ! C’est d’ailleurs leur deuxième prestation en deux ans au Kave Fest.
Si le groupe a du mal à se chauffer – notamment Aaron qu’on sentait moins en voix qu’habituellement – cela ne les a pas empêché de mettre le feu dans le pit. Les festivaliers, malgré la déception de base, ont été extrêmement ravis de ce remplacement de luxe, et qui en plus se donne hyper à fond sur scène (ce n’est pas le cas pour tous). Un grand bravo à ten56 pour ce show de dernière minute qui n’a pas dû être évident !

SepticFlesh

Enfin les stars de la soirée déboulent sur scène ! Avec un son au top dès les premières secondes – d’ailleurs le public ne s’y trompera pas en entamant des slams à peine l’intro du premier morceau terminée – les SepticFlesh se montreront en très grande forme ce soir et serviront à tous leur sujets (venus en nombre) la totale : on a pu assister à un grand concert, digne des plus grands festivals ! Seth, d’humeur bavarde, a déclaré son amour pour son public français, argumentant que si les grecs pouvaient faire un concert à l’Acropole d’Athènes avec un orchestre philarmonique en septembre, c’était grâce à leurs fans de l’Hexagone. Ils se retirent sous d’énormes applaudissements.

C’est sur cette note que le Kave Fest se termine pour nous, qui devons nous hâter vers notre logis. Le festival a encore passé un palier avec une très belle programmation attirant de plus en plus de noms internationaux, gérant parfaitement, à quelques exceptions près le samedi, les contraintes techniques, augmentant son offre avec des nombreux stands de qualités, une nourriture en quantité suffisante et savoureuse, et une nouvelle zone « Bassekour » qui nous a totalement séduit, parfaite pour une vraie pause à l’écart du reste du festival, avec des spectacles plus familiaux qui raviront les kaviens de tous les âges et de tous les horizons (même si on reste à moitié convaincus par l’hypnotiseur !) Le seul petit défaut : la programmation, peut-être trop axée Core – même si on conçoit que le genre marche très bien en ce moment. On espère l’année prochaine (bah oui, on revient, vous croyez quoi ?) avoir une belle affiche plus généraliste avec de belles découvertes encore en perspectives (et cette année, il y en a eu un bon paquet !)

En tout cas, si vous étiez hésitants pour l’année prochaine, nous pouvons vous conseiller qu’une seule chose : foncez, et prenez vos pass dès leurs mises en vente. Le Kave Fest est synonyme de bon temps, d’ambiance familiale, d’excellent son. Le cocktail pour passe un week-end de folie et inoubliable.

[EDITO] Bilan 2021 – Quand la pandémie nous donne des albums exceptionnels

On ne va pas se mentir, 2021 n’aura, encore une fois, pas été une excellente année pour les acteurs de la musique et plus généralement de la culture. La faute à un virus qui ne va pas nous lâcher la grappe, mais aussi à des restrictions ordonnées par les différents gouvernements d’Europe, qui ne permettront pas aux groupes de pouvoir tourner dans des conditions satisfaisantes, entraînant annulations et reports.

Les groupes trouvent donc de nouvelles façons d’aller chercher leur public : le plus généralement, les concerts se font maintenant en streaming, avec plus ou moins de succès pour les artistes, qui pourra même aboutir à la parution d’un album « live » sans spectateurs. Les Behemoth avec « In Absentia Dei » ont démontré qu’en mettant les moyens dans la production, en trouvant un lieu unique (soit une église abandonnée) et en travaillant l’image, on pouvait réinventer le concept et délivrer un objet de qualité à ses fans.

Cependant, il y aura bien plus de concerts qu’en 2020, et certains festivals pourront même organiser leur édition, à l’image d’un Alcatraz Metal Fest à Courtrai, hautement réussi.

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On a vu également de grand retour : Liquid Tension Experiment tout d’abord, 22 ans après la sortie de leur dernier opus. Pour Iron Maiden, il était temps de sortir de son coffre-fort son « Senjutsu » qui créera l’événement et ravira de très nombreux fans à travers le monde.

Des jeunes groupes ont créé pendant la pandémie, et continuent leur ascension en 2021 : à l’international déjà, avec des groupe comme White Void ou Future Palace, ou plus localement, comme le duo de folk français Det Var, dont on vous reparlera davantage prochainement.

Des projets annexes ont également été lancés : parti comme un simple délire sur Youtube, le nouveau supergroupe de Björn Strid At The Movies, spécialisés dans la reprise metal de musiques de films, a vu son succès grandissant jusqu’à sortir en ce début 2022 un deuxième opus.

Mais quand est-il de la production d’albums ? Vu l’annulation des concerts à travaers le globe, les musiciens se retrouvant enfermés chez eux font ce qu’il savent faire le mieux. 2021 aura été prolifique sur ce point de vue là. Le côté positif apporté par la pandémie est que les albums semblent plus aboutis, plus soignés, puisque le rush entre deux tournées a pour le moment disparu.

Voici notre sélection de l’année, sans hiérarchie, qui aura été particulièrement difficile à établir cette fois, tant le cru 2021 aura été particulièrement bon !

Architect – For Those That Wish To Exist

Un album à l’ambiance particulière, aux mélodies mélancoliques entêtantes et aux refrains aiguisés. Le grunt et la violence des riffs prennent un net recul pour faire place à une musique éfléchi, plus poussée. Avec cet album, Architects s’éloigne de son metalcore d’origine et définit ses propres règles tout en repoussant ses limites. Un énorme coup de coeur pour Metal Actus (on a bien hâte de voir la version live aux studios Abbey Road maintenant !)

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Wardruna – Kvitravn

Malgré quelques titres « formatés » pour attirer le chalan, les Wardruna signent un opus d’excellente facture, à la fois mélodieux, apaisant et inspiré. On notera le contraste entre la voix de Lindy Fay Hella et d’Einar qui nous donnera de véritables frissons et on espère que ce duo se développera davantage dans les sorties futures de la formation.

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Mastodon – Hushed And Grim

Un album particulier pour les Mastodon, qui traitent, avec une retenue touchante, la perte d’un être cher. Des morceaux variés – aucun ne ressemble à un autre – à la fois doux et douloureux, mais parfois menançants et lourds. Massif et nécessaire, surtout en ces temps pandémiques.

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Empyrium – über den sternen

A mi-chemin entre le folk noir et le doom lancinant, les Empyrium nous livre un vrai diamant brut avec cet album, qui ne saura qu’émerveiller l’auditeur, qu’il soit néophyte ou fan de la première heure.

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Gojira – Fortitude

La pression était grande pour Gojira qui a réussit à asseoir sa popularité à l’international avec l’album « Magma ». Cinq ans plus tard, ils effectuent un retour gagnant avec « Fortitude », album emprunt de mystisme et de mélancolie, et qui démontre un groupe au sommet de son art.

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Liquid Tension Experiment – 3

Il aura fallu attendre 22 longues années et une pandémie mondiale pour que John Petrucci, Jordan Rudess, Tony Levin et Mike Portnoy se reforment pour plancher sur la suite de Liquid Tension Experiment. Ce troisième opus ne nous décevra pas, ça groove toujours autant ! Les enchaînements de riffs et les envolées mélodiques prennent même un bon coup de modernité au passage, chose qu’on aurait pu craindre. Un monument du progressif.

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White Void – Anti

Un premier jet hautement réussi pour les norvégiens de White Void, qui, malgré un côté un peu fourre-tout de la chose, nous livre un album complexe. Le tout saupoudré de petits détails qui peuvent passer inaperçus aux premières écoutes. Encourageant !

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Grorr – DDULDEN’S LAST FLIGHT

Après un album, « The Unkown Citizens », en demi-teinte, les français de Grorr reviennent en forme avec « Ddulden’s Last Flight », véritable hommage aux bandes originales de films classiques. Le groupe nous livre nous livre non seulement une histoire forte, mais aussi des morceaux versatiles, alliant modernité et traditions avec brio, ne nous laissant aucun temps mort et nous entrainant dans un voyage mystique captivant. Une des meilleures formations de l’Hexagone, trop souvent sous-estimée.

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Harakiri For The Sky – Maere

Un vrai coup de maître pour le duo autrichien Harakiri For The Sky qui signe avec « Maere » un album somptueux dont les compositions, à la fois traumatiques et douces, dures et délicates vient nous happer dans un véritable tourbillon d’émotions. On ne ressort pas indemne de notre écoute, mais on ne peut que vous le surconseiller.

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Mono – Pilgrimage Of The Soul

Le groupe japonais poursuit son exploration de la violence avec « Pilgrimage Of The Soul » qui revient à un son brut et incisif. Un opus risqué et courageux d’un groupe sans cesse en quête d’évolution et à la recherche de nouveaux sons.

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