[LIVE-REPORT] Kave Fest Jour 1 – La détermination triomphera de l’adversité

C’est désormais devenu un incontournable que ce soit pour Metal-Actus comme pour nous personnellement : le Kave Fest tenait, en ce week-end de la fête de la musique, sa nouvelle édition au château de Gisors ! Désormais sur deux jours et un soir – fête de la musique oblige, gratuit pour tous, et avec de nouvelles zones accessibles – sans oublier une affiche des plus incroyables pour un festival de ce calibre – le Kave Fest entendait bien asseoir sa notoriété grandissante en attirant aussi bien ses habitués que de nouveaux venus.

Malheureusement arrivée sur le tard à cause d’un souci d’ordre personnel, je rate de très peu le set des Grandma’s Ashes que j’attendais beaucoup. J’espère que j’aurai très vite l’occasion de les voir en région parisienne.

J’arrive à une heure avancée donc au camping du Kave – fort heureusement pas trop loin de la gare ferroviaire de Gisors, ce qui me permettra de marcher qu’un court temps avec tente et nécessaire de camping sur le dos ! Le camping n’a pas bougé, toujours sur les champs de la fermette Bio de l’Epte, mais à un endroit différent de celui de 2022, les champs ayant l’air d’avoir particulièrement mal supportés les rudes conditions climatiques de ces dernières semaines. Le temps de monter en trois secondes ma tente Quechua et j’étais déjà partie direction l’entrée du site.

Si au niveau de celle-ci, rien ne diffère, on a le droit cette année, à un plus grand espace : les stands gagnent déjà une allée supplémentaire ce qui a permis l’arrivée de nouveaux venus, notamment la rôtisserie de Gisors mais aussi et surtout un énorme stand de saucissons auvergnat qui a du faire son chiffre d’affaire de l’année ! (PS : votre saucisson à l’ail des ours est une tuerie intersidérale).

Nous avons aussi – et très grosse nouveauté cette année – toute une partie basse du château – que le Kave a savamment appelé la « Bassekour » – désormais ouverte au public : une scène au fond d’une pente avec – et c’est original pour un festival estampillé « Metal » – spectacles de magie, de danse de feu ou encore de musique acoustique celtique – et en alternance avec les concerts de la grande scène – bancs en bois en guise de gradin, petit bar, stand de pop corn et de glaces sans oublier la Kafet, de retour cette année. Et avec, pour les plus chanceux… des transats (oui). Une petite alcove de douceur, qui fait office d’une pause plus que bienvenue dans le festival – les murs sont assez hauts pour couper un peu le son de la scène principale et assez s’entendre. Festivaliers, et notamment les parents de (très) jeunes enfants, auront apprécié les pauses qu’offraient le lieu. Je n’étais pas hyper fan de l’idée sur papier, mais je suis désormais hyper convaincue !

Niveau bouffe, les portions sont bien plus généreuses cette année, et – rare pour être souligné – le prix n’a pas bougé. En revanche, la Kave nous promettait de nouvelles bières, et si l’IPA était au rendez-vous, la glam rock (NEIPA en collaboration avec Julien Ménielle) avait été écoulé dès ce vendredi (ou alors n’était vendable qu’à certains endroits). Dommage !

De plus, le samedi aurait été émaillé de quelques problèmes techniques ! On n’entendra que très difficilement les premiers groupes de ce début de journée, et notamment Solitaris, avec qui nous commençons ce festival.

Solitaris

Né en 2019 à Paris, les Solitaris auront réussi à se faire une place sur la scène nationale depuis deux petites années : des premiers petits concerts à la première partie des As They Burn, en faisant un crochet par l’Altar au Hellfest en 2024, le groupe énigmatique (puisqu’ils sont presque anonymes, bandeau sur les yeux – masques complets pour certains) ne finit pas de faire parler de lui.

Et c’est bien dommage que les problème de son aient quelque peu ternis la prestation du groupe – et que nous n’ayons pas pu découvrir dans les conditions optimales le post hardcore envoûtant des parisiens. Cependant, le quatuor a déployé une telle énergie qu’il a réussi à faire sauter le tout Gisors. Une belle mise en bouche pour nous, mais que nous comptons redécouvrir très rapidement, et cette fois dans de bonnes conditions sonores, en salle.

Alpha Wolf

C’est une belle exclusivité pour le Kave Fest d’accueillir les australiens d’Alpha Wolf pour leur premier concert français, dans un cadre aussi magnifique (dixit Lochie, chanteur de la formation). Le groupe, affichant un sourire jusqu’aux oreilles, a juste mis le feu comme jamais ! Le pit ne cessait ne bouger aux moindres désirs du groupe, et plus particulièrement de Lochie, incroyable frontman, qui ne cessera d’interagir avec son public, mais aussi avec des photographes ravis.

Sabian ne sera pas en reste puisqu’il ira en fosse, notamment pour faire jouer un de ses fans sur sa guitare !

D’ailleurs, le son semble se stabiliser : si on distinguait très difficilement les morceaux des uns des autres au départ – on entendait surtout la batterie et la basse en début de set – le son se clarifie et devient aussi clair que sur un concert de musique classique – et on exagère à peine ! (Quoi que…) Enfin, le show se conclura de la plus belle des manières qui soit avec la très populaire « Akudama ». Et le public a été très cordialement invité sur scène ce qu’il fera – et en nombre. Une des très grandes prestations de ce week-end ! Elle sera d’ailleurs validée par la tête d’affiche de ce samedi, leur compatriote Plini, qu’on a pu apercevoir sur le côté de la scène appréciant le show!

C’est pendant cette prestation que la troupe médiévale chargée des animations fera une apparition très remarquée, une de leur camarade, s’étant approchée de la fosse juchée sur un énorme bouclier, porté par quatre de ses collègues (si je ne me trompe pas !). Présente depuis les débuts du Kave Fest à Gisors, elle a, encore une fois, su proposer des challenges variés (Tir à la corde, combat d’épée, lancé de rondins) et contribuer à l’atmosphère générale du lieu !

Ankor

Si le groupe catalan Ankor a déboulé rapidement sur scène entonnant son célèbre « Darkbeat », le concert fut stoppé net encore plus vite. Le groupe semble avoir de gros soucis techniques : ils n’ont aucun retour sur scène, et ne s’entendent donc pas jouer. Le cauchemar de tout musicien qui fait un peu de scène.

En attendant que les équipes, essaient, tant bien que mal, de débloquer la situation, Fito (guitare) et Jessie (chant) occupent les festivaliers avec quelques reprises, notamment « We Will Rock You », avec sourire et entrain. Une ambiance bon enfant s’installe alors dans le public, qui se montre très compréhensif et patiente bien sagement.
Mais vu que le problème ne semblait pas se solutionner, et Fito commençant à manquer d’idées pour divertir le pit, la décision est prise : ça va jouer et advienne que pourra.

Et c’est sans oreillettes et comptant sur la batteuse Eleni, particulièrement concentrée sur son jeu – elle n’entendait rien d’autre que sa batterie, et le manager du groupe a du rester à côté d’elle pour lui servir de métronome humain – que le groupe se lance. Et mettra le feu à Gisors, tout en arrivant à faire un concert de grande qualité, malgré les quelques loupés du début, tenant plus de la synchronisation des pistes électros qu’un souci de synchronisation entre les musiciens.

Un grand bravo à Ankor pour leur professionnalisme et pour avoir réussi une performance de haut vol malgré ses lourds problèmes techniques. Un concert qui restera gravé dans les mémoires et dans les annales du Kave Fest !

On en profite pour faire un petit aparté Merch de groupe, puisque Ankor fut un des groupes qui n’aura pas proposé grand chose à ses nombreux nouveaux fans, qui espéraient repartir avec au minimum un album. Dommage !

Plini

Enfin, la grande star de la soirée – et nous étions nous-même abasourdis d’apprendre sa venue au Kave Fest – Plini arrive sur scène, transportant d’emblée les spectateurs dans un tout autre univers. Nous n’avons plus qu’à fermer les yeux et à nous laisser bercer par les mélodies si envoutantes de l’australien. Des moments de douceur mais aussi un set extrêmement carré, livré par des musiciens extrêmement concentrés; pas de place pour la spontanéité, qui est réservée plutôt aux adresses de Plini vers un public enthousiaste. D’ailleurs, le guitariste se montrera extrêmement taquin avec ce dernier, puisqu’il lui reprochera …de ne pas faire de circle pit ! C’est, évidemment, pris sur le ton de l’humour par les festivaliers qui lui offriront, à sa demande, un circle pit en forme de coeur, sous l’impulsion d’un fan (au bonnet orange), très content d’être investit par le virtuose lui-même.

On aura pu reconnaître, dans le public, des membres d’Alpha Wolf, venus écouter le concert, tout comme Plini était aussi dans l’assistance pour leur show plus tôt dans la journée !

Hasard du calendrier, ce samedi 22 juin est aussi l’anniversaire de Plini ! Pour l’occasion , le festival lui a réservé une surprise : un immense gâteau, apporté sur scène pendant son set, sous les chants des équipes du Kave Fest et des festivaliers. Une attention qui a instauré une ambiance joviale et familiale. Tout ce qui définit le Kave Fest finalement.

Et c’est sur les dernières notes de « Electric Sunrise » que Plini et ses musiciens se retirent sous une vraie standing ovation. Je me décide également à retourner au kamping pour une nuit que j’espère réparatrice, après une première demi-journée bien remplie.

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