On pensait ne plus revoir Skálmöld après une longue pause qui nous semblait interminable ! Pourtant les revoilà, assagis et matures, mais avec une énergie folle avec une nouvelle galette studio, « Ydalir ». Metal-Actus a pu converser avec le batteur du groupe, Jón Geir Jóhannsson, au cours d’un entretien jovial et extrêmement chaleureux, histoire d’en savoir plus sur l’album à venir !
Metal-Actus : Cinq ans est une période assez longue entre deux albums, et ce n’est pas – en grande partie – à cause du Covid, mais à cause d’un break que vous aviez décidé de prendre, je me trompe ?
Jón Geir Jóhannsson (batterie) : Non du tout ! C’est à la fin de notre grande tournée en 2019 que nous avions décidé de faire une pause dans le groupe : non seulement parce que nous devions tous nous recentrer pour un temps sur nos familles et nos jobs respectifs – car oui, on est tous employés à côté du groupe – mais aussi parce que nous ressentions une certaine lassitude. On ne s’amusait plus ! Alors on a décidé de prendre ce break et de revenir quand le moment serait plus opportun pour nous. Mais c’était deux mois avant le Covid, et que ce soit le monde entier se mette en pause. Mentalement, il fallait qu’on soit prêt à revenir. Et ce fut le cas.
Vous avez sorti « Ydalir » ce 18 août, à l’artwork assez ressemblant avec ceux de, notamment, Korpiklaani ! Avoue, vous collaborez tous avec le même artiste ! (rires)
Haha, non pas du tout, même si je conçois que nos artworks se ressemblent tous effectivement (pause). Mais au-delà de ça, on a tous le point commun de vouloir représenter notre propre histoire, notre propre genre de fantasy à nous. Selon moi, c’est en quoi consiste le Metal ! Alors oui, il y a pleins d’éléments classiques effectivement, mais qu’on affectionne particulièrement. On est très heureux de collaborer avec ce brillant artiste, Ásgeir Jón Ásgeirsson, depuis maintenant trois albums. Il sait parfaitement saisir l’essence de notre musique et nous donner exactement ce qu’on a en tête. Notre personnage, Ydalir donc, qui se trouve au milieu de l’artwork, est un dieu issu de la mythologie nordique. Il n’est pas des plus connus et on voulait créer des histoires autour de cette figure.
Vous vous inspirez beaucoup de la littérature, des mythes nordiques, et de poèmes pour composer. Est-ce que tu dirais que c’est une sorte de mission pour Skálmöld de mette en avant ces écrits, ces mythes, peu connus ?
Cela n’a jamais été une mission pour nous : on n’utilise pas beaucoup, en plus, la littérature nordique en elle-même. On aime juste raconter des contes et des histoires de fantômes de chez nous. Par contre, on s’inspire énormément des poèmes, jusqu’à en reprendre la construction mathématique de ces derniers : cela donne du rythme et de la puissance à nos paroles, et sert parfaitement la mélodie. Et c’est chouette à chanter apparemment (rires).
Que peux-tu me dire sur « Ullur »?
C’est une chanson en deux parties : la première est une sorte de discussion hypnotisante, une sorte de va-et-vient incessant. La seconde partie met plus l’accent sur la mélodie. Et je dois dire que je suis très fier de ce morceau car c’est dessus que je chante un petit solo pour la première fois ! (rires).
Que peux-tu me dire sur « Sklud » ?
C’est l’histoire d’un oracle qui prédit l’avenir. C’est un morceau qui nous a été proposé par notre claviériste Gunnar Ben, et c’est d’ailleurs lui qui chante dessus ! D’ailleurs, tu l’auras remarqué, elle sort un peu de l’ordinaire et ne ressemble pas au son de Skälmold : c’est pour cela que, quand il est venu nous propose ce qui n’était qu’un petit air, on n’était pas franchement convaincu ! Il a fallu la retravailler, y ajouter une histoire cohérente. Et lorsqu’on a écouté la version finale, on était content de ne l’avoir pas mise de côté ! (rires).
Vous chantez dans votre langue natale, à savoir l’islandais et ses dérivés anciens et régionnaux. Est-ce que vous avez pensé, à un moment de votre carrière, à chanter en anglais ? Ou est-ce que vous avez reçu des pressions de la part de certains labels pour basculer sur la langue de Shakespeare ?
Non jamais, cela ne nous a même pas effleuré l’esprit. Et nos labels n’ont jamais rien demandé à ce propos. Ce serait bizarre d’ailleurs : pour nous, chanter en anglais équivaudrait à manquer de sincérité avec notre public, ça ferait fake. Et puis, je tiens à rappeler que nous avons fait une reprise d’Alestorm en 2016 (« Drink »), en anglais, que nous ne voulons plus écouter tellement on l’a trouve horrible (rires).
« Ydalir » est sorti pile pour votre show au Summerbreeze. L’expérience devait être particulière non ?
Oui, c’était spécial puisque notre concert au Summerbreeze faisait office de release party. Et l’ambiance générale, le public en folie, et tout pleins d’autres choses que j’oublie à l’instant ont fait de ce concert inoubliable, et peut-être l’un des meilleurs qu’on ait donné jusqu’à présent. Et d’ailleurs, petite anecdote, on n’a pas pris le temps de réaliser que c’était le jour de la sortie de « Ydalir » avant de monter sur scène : on jouait la veille en République Tchèque, et on a dormi dans le tour bus pour se réveiller au Summerbreeze et se préparer. C’était la course !
D’ailleurs, j’ai vu au Wacken Open Air que votre Président Guðni th. Jóhannesson était dans la fosse pour vous applaudir ! Vous avez pu le retrouver après ? (rires)
En fait, il y avait trois groupes d’Islande au Wacken Open Air, et comme il aime beaucoup le metal, l’organisation du festival lui a envoyé une invitation à laquelle il y a répondu favorablement. Et comme il est très fan de notre groupe, on lui a bien évidemment proposé de rester en coulisse à nous regarder. Mais il a refusé. Et voilà qu’on monte sur scène et qu’on le voit … au premier rang dans la fosse ! (rires) On était abasourdis ! On l’a bien retrouvé après, je confirme, il avait l’air de s’être bien amusé ! (rires) Et cela reste, bien évidemment, un excellent souvenir !
Avez-vous hâte de revenir en France, à Paris et à Sélestat si je ne me trompe pas ?
Oh oui ! Et j’espère qu’on pourra avoir davantage de dates en France, le public y est toujours incroyable, tout comme la nourriture d’ailleurs (rires).
Un dernier mot ?
N’hésitez pas à aller jeter une oreille à notre nouvel album et on se voit en concert en France ! D’ici là, restez en sécurité et ne soyez pas des co***rds ! (rires)