Trois ans après la sortie de leur dernier album « The Great Lie », Melted Space revient avec une nouvelle galette ma foi tout à fait savoureuse, « Darkening Light ». Metal-Actus s’est entretenu avec son fondateur, Pierre Le Pape, à son propos …
Metal-Actus : Peux-tu nous expliquer l’origine du titre du nouvel album de Melted Space, « Darkening Light » ?
Pierre Le Pape (Melted Space) : C’est avant tout une impression, dans le sens où c’est un album qui est basé sur une sorte d’équilibre entre le clair et l’obscur, entre le positif et le négatif. Quand on a terminé l’album et qu’il était en phase de mixage, on s’est posé la question du titre. C’est la chose, en général, que je fais en dernier, une fois que j’ai vécu l’expérience jusqu’au bout. Et c’est vrai que je raconte cette histoire, une création d’un monde avec l’homme qui rejette les dieux, où au final ils doivent créer un monde pour survivre. Donc tu vois, il y a du positif mais surtout du négatif, c’est assez pessimiste en fait le regard que j’ai sur l’homme en tant que tel, son action sur l’univers que je ne trouve pas nécessairement bénéfique. Et puis, ça parle aussi de création, donc quelque chose de positif. Donc c’est une espèce de balance entre les deux et du coup, « Darkening Light » était aussi une façon d’exprimer de façon un peu plus poétique ce côté gris clair/gris foncé.
Après le succès du dernier album de Melted Space, était-il évident pour toi de repartir sur une nouvelle œuvre ?
Après cet album, on est parti en tournée, et quand on est rentré, on a fait un clip et des remixes. Et puis il a fallu s’y remettre (rires). En fait, l’album était prévu à la base pour fin 2017, et comme il me faut environ une année de travail, il a fallu s’y remettre, une fois les concerts terminés, il a fallu redéclencher le processus créatif en se disant « voilà, il faut raconter une histoire, réfléchir à des personnages, à la direction que tu veux prendre, et c’est vrai que je me suis posé la question de « qu’est-ce que tu veux raconter ? La suite de ‘The Great Lie ‘? Une mythologie que tu n’as pas encore exploré ? ». C’est là que j’ai décidé de partir sur un truc partant des origines : la création de l’Homme, l’Homme rejettant les dieux et pour finir ces dieux qui survivent dans un monde fictif. Et du coup, j’ai l’impression aujourd’hui d’avoir un univers étendu où les albums sont connectés entre eux, et où finalement il y a une cohérence dans tout ça. Et maintenant, je peux potentiellement partir sur autre chose, sur une page blanche, en sachant que j’aurai cette base-là, à laquelle me référer et avec un univers déjà bien riche et développé.
Tu me confirmes donc que ce sont bien des dieux ? Les noms que tu leur as attribué jettent la confusion…
Et bien justement ce n’est pas complètement vrai dans le sens où c’est l’Homme qui en a fait des dieux. Mais ce sont surtout des concepts généraux, des divinités, des êtres impalpables, et le chaos, l’harmonie, le début et la fin qui sont finalement la vie et la mort. J’ai fait pas mal de recherches en bibliothèque : j’ai lu des livres de cosmologie, de Stephen Hawking, .. pour synthétiser une histoire de la création en reprenant des archétypes qu’on retrouve un peu partout notamment dans notre culture. J’ai synthétisé tout ça en une légende de la création que j’ai fait validé par des connaissances que j’ai, bien calées en Histoire et en cosmologie. Donc c’est cohérent, ça tient la route. Et c’est comme ça que j’ai pu partir sur cette histoire-là.
Attardons-nous un peu sur l’artwork : on voit un grand bâtiment dans lequel vivent les dieux, avec un grand symbole lumineux. Douze points sont reliés. Pour les douze dieux donc ?
Exactement. L’artwork représente parfaitement ce que je voulais faire avec l’album : établir un lien entre mes personnages, mais aussi, et c’est ce que je disais tout à l’heure, un lien avec les autres albums de Melted Space . En fait, quand tu écoutes les albums qui existent, on a un seul et même univers et c’est vrai que cet espèce de grand portail, avec tous les points qui sont interconnectés, représente parfaitement cela.
Comment as-tu choisi tes chanteurs pour cet opus !
Ah le choix des chanteurs ! (rires) Lorsque j’écris mon histoire, que je la découpe en actes, je fais des fiches pour les personnages, comment ils vont évoluer, ce qu’ils vont avoir comme caractère et je me met à imaginer quelle voix ils auront. Et le nom des chanteurs vient tout naturellement.
Et tu ne t’ai pas heurté à un ou plusieurs refus ?
Non du tout. J’ai de la chance d’avoir un manager qui sait bien vendre le projet (rires).
En 2014, je te demandais si tu envisageais un grand concert regroupant tout le monde, tu me disais que tu aimerais beaucoup. Du coup, Est-ce resté au stade de l’idée ou as-tu avancé là-dessus ?
J’ai commencé à tâte le terrain, à rencontrer des gens à ce sujet. Mais c’est un gros projet d’envergure qui met un à deux ans à se construire. Et ce n’est pas vraiment le moment d’y penser : d’abord, parce que l’album m’a épuisé, et ensuite parce qu’il faut avoir les moyens pour le faire, et là je parle en temps et en argent. Il faut avoir faire plusieurs dates, avoir tout le monde de disponible …. et ça prend du temps. Mais ça se fera un jour !
Un dernier mot ?
Merci à tous pour votre soutien !