En 2003 sortait un album qui allait marquer une génération toute entière dans le monde : « Meteora ». Les Linkin Park, et en particulier son chanteur, Chester Bennington, ne le savaient pas encore, mais ils allaient laisser une empreinte d’une telle importance -en chacun de nous – qu’elle résonne encore aujourd’hui, alors que sort une édition anniversaire pour les 20 ans
Tout a commencé par un clip, passé sur la télévision aux aurores, et découvert durant une nouvelle insomnie. Des images fortes, d’une adolescente dans un monde où tout va trop vite pour elle, à laquelle je me suis rapidement identifiée. Vint ensuite les arrangements et les grosses guitares qui viennent se faufiler aux creux de mes oreilles. Puis enfin la voix d’un homme, si particulière qu’elle en devient fascinante, celle de Chester Bennington.
Très vite j’ai voulu en savoir plus et me procura rapidement l’album : chacun des morceaux fit un tel effet sur moi que j’avais l’impression de prendre des coups de poings dans le ventre. A une époque particulièrement difficile pour moi – je n’étais pas si éloignée de cette adolescente dans le clip de « Numb » – je me persuadais que « Meteora » avait été écrit pour moi, pour exprimer toute la rage et le désespoir que je vivais sur le moment, sans me douter que j’étais loin d’être la seule dans ce cas (oui, c’est con une ado).
Sans le vouloir, Linkin Park était devenu avec « Meteora » le porte-parole d’une partie de toute une génération mal dans sa peau, faisant face, à plus ou moins d’importance, à un immense malaise.
Cet album fait toujours partie intégrante de ma vie, ressurgissant à chacun des moments qui ont pu la jalonner : déménagement loin des miens, oubli d’un amour impossible, ou encore le début d’une nouvelle carrière professionnel. Il a toujours su me redonner le courage, la force et le recul qu’il fallait pour mieux repartir sur les chemins sinueux de la vie. Il est comme un membre à part entière de ma famille. Et j’ai eu l’impression d’en perdre un bout avec le décès de Chester Bennington en 2017.
Après ce succès colossal, Linkin Park ne sera plus auréolé de lauriers qu’auparavant (même si sa réputation ne sera plus à faire) (et malgré un troisième album, « Minutes to Midnight », injustement conspué). Mais il sera resté dans le coeur de beaucoup de jeunes gens de ma génération. Pour beaucoup, la réédition de « Meteora » ne sera synonyme que de profit, de retour en grâce surfant sur une tendance à la nostalgie actuelle (ce sera la principale critique sur le tout récemment . Pour d’autres, ce sera l’ultime hommage d’un groupe à ses fans et à son chanteur trop tôt disparu, avec un objet particulièrement soigné, de somptueux inédits parfois lourds de sens (« Massive ») et des démos, rares, qui nous plongent dans l’élaboration d’un album mythique.
Merci à Linkin Park pour cet album de collection qui a bouleversé l’adolescente que j’ai été, et qui ravit l’adulte, plus ou moins bien construite, que je suis aujourd’hui.