Album terminant l’arc de l’apocalypse, entamé il y a dix ans à l’occasion d’une sombre histoire de mayas, « Necropolis » surprend son auditoire par sa qualité, sa production et surtout son audace. Chronique d’un pari réussi signé Magoyond !
Les zombies ne font plus dans la dentelle ! Suite à une campagne de financement participative couronnée de succès, les Magoyond ont su faire de « Necropolis » un album à la hauteur de toutes leurs espérances, des leurs comme des nôtres ! Chacun des morceaux représente une couleur différente bourrée d’influences en tout genre : on pourra citer Rammstein pour mettre le feu au « Charnier des Epouvantails », Gojira apportera une noirceur bienvenue à « L’Ordre Des Ombres », Devin Townsend ou encore Leprous nous aideront à pénétrer dans les « Catacombes ».
Pourtant, « Necropolis » est bien, oh oui bien plus qu’un cocktail d’hommages aux grands groupes du genre : les Magoyond utilisent tous les moyens en leur possession pour s’amuser et livrer une oeuvre (car oui, on parle bien d’oeuvre ici) unique. L’utilisation de l’orchestre ainsi que des choeurs est savamment bien dosée pour donner le petit côté épique qu’il manquait au groupe, jusqu’à en devenir complètement cinématographique. Si cela s’entend moins sur « L’Avènement Du Nécromant », dans lequel la construction en conte donne plus de lumière à Julien (Le Mago/voix), c’est sur le morceau-titre que cet orchestre pèse de tout son poids, jusqu’à mener lui-même la propre narration du morceau !
Les morceaux un peu plus, dirons-nous, « old school » ne sont pas en reste avec le très classique mais qui fera mouche « Monstapark », mais aussi, et surtout « L’Eveil Des Titans », qui aura su remporter mon adhésion, peut-être, grâce aux formidables lignes de basses signée Aspic, qui viendront parfaitement souligner le côté solennel du titre, l’avènement d’un nouvel ordre dominant.
Enfin un petit mot sur les deux plus belles réussites de cette galette : « Goliath Paradise », avec son air jazzy des temps modernes, nous plonge dans la Prohibition des années 1920 grâce notamment à une belle troupe d’instruments cuivres. Et puis il y a cette reprise tirée du « Roi Lion », « Soyez Prêtes », parfaitement adaptée à l’univers de Magoyond, et véritable manifeste politique pour rallier le plus de goules et d’indécis à la grande cause nationale qu’est la construction de « Necropolis ».
Bref, avec cet opus à la fois déluré, soigné et puissant par sa virtuosité, les Magoyond s’imposent dans le paysage metal français. Une belle et méritée récompense pour ces quatre geeks forts sympathiques dont le travail et le talent leur auront permis de porter leur concept jusqu’à la fin de cet arc. On vous conseille vivement de vous procurer cet album. Vous venez de gagner un sacré level up les gars.
9,5/10