[CHRONIQUE] Melted Space – The Great Lie

Le projet musical de Pierre Le Pape, Melted Space, continue sur sa lancée, et passe à la vitesse supérieure avec « The Great Lie »: une foule d’invités prestigieux font vivre cette véritable tragédie entre dieux, qui ferait pâlir de jalousie Sophocle cette vielle branche de Racine.

Pierre Le Pape n’a pas seulement repris le nom de divinités, mais il a également construit cette véritable « oeuvre » en reprenant les codes littéraires d’un genre, le tragique : opus séparé en scène, rôle d’introduction de « The Fates » (tenu par Clémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier) semblable à celui tenu par le choeur dans les tragédies …. Malgré cet aspect « littéraire » qui peut, peut-être, vous faire peur au premier abord, les chansons sont bien construites, et certaines restent en tête (comme « Trust And Betrayal »). Et on ne s’ennuie pas une seule seconde.

Musicalement, Melted Space allie le caractère harmonieux apporté par l’Orchestre de Prague et la puissance donnée par le combo guitare/basse/batterie pour que la tragédie puisse se dérouler sous nos oreilles. Mais c’est véritablement les chanteurs qui poussent l’histoire à son paroxysme par leurs interactions : le piège de tomber dans des voix type chant clair/opéra qui collerait bien avec l’orchestre, un peu comme Within Temptation, a été évité. Des voix variées (telles que celles de Kobe de Orphaned Land ou encore de Niklas (Shining)) viennent renforcer cet ensemble, qui finalement reste cohérent et bougrement puissant.

« The Great Lie » allie élégance et puissance, et nous tiens en haleine du début à la fin. Bref, voilà une galette qui fait bien plaisir à nos oreilles et s’inscrit dans la course au meilleur opus de l’année. A saisir !

9,5/10

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