Groupe allemand fondé en 2007, les Lord Of The Lost délaissent l’indus qui a fait leur succès pour se concentrer sur un album de musique de chambre, «Swan Songs III», troisième volet d’un triptyque du même nom, débuté en 2015. Pour l’occasion, le groupe s’est entouré d’un quartet classique.
C’est un choix plutôt osé et peu commun pour un groupe de metal indus de faire des opus classique ! Les instruments classiques viennent donner un aspect mélancolique (parfois un peu trop !) mais aussi épique à la musique, dont certains morceaux ont été spécialement composés pour l’occasion. On pourrait, par exemple, danser la valse sur «Zunya» à Vienne, en costume d’époque !
L’aspect industriel de Lord Of The Lost n’est pas oublié notamment grâce à un formidable jeu sur le rythme : parfois ressemblant que claquement doux d’une machine, parfois au cliquetis d’une horloge. La voix de Chris Harms se fait plus douce, tonnant moins dans les sons graves, se fait tendre et posée, mais part parfois dans le pathos en cherchant à trop émouvoir l’auditeur.
Au niveau des petites curiosités, on a la reprise d’un standard de John Cage, où, durant 4 minutes et 33 secondes, le silence est roi. Sur «We Were Young», histoire d’ajouter un brin de paradoxe, voit la collaboration d’une chorale de jeunes retraités, Heaven Can Wait. L’ensemble donne une toute autre dimension à la musique du groupe, et en fait un morceau inoubliable.
Malgré une tendance à aller trop vers la mélancolie, Lord Of The Lost signe un album mature, doux et épique. Une petite beauté qu’on n’oubliera pas de sitôt.
8,5/10