Quelques années après le mythique mais terriblement déroutant « Pitfalls », les Leprous reviennent en force avec une toute nouvelle galette, « Aphelion », sortant chez InsideOut Records. Le dernier opus nous laissait dans une expectative évolutive, qui, si elle convenait à certains de nos confrères, ne nous avait que moyennement convaincu. Ce nouveau jet s’inscrit-il dans sa continuité ?
Et bien à la surprise de tous : non, absolument pas. Aphelion reprend un autre virage, plus rock’n’roll aérien qu’électro pop de rue.
Le synthétiseur, pourtant instrument phare de « Pittfalls » (avec la voix d’Einar Solberg, ne plaisantons pas non plus), se fait étrangement plus absent de ces nouvelles compositions. L’ensemble est plus épuré, intimiste, à l’image de ces nombreux passages avec seuls Einar et un piano. Si le groupe se bouge un peu plus, avec des riffs à la guitare qui s’enchaînent et une rythmique plus ardente, le tout reste tout de même épuré, notamment grâce à une production, là encore, soignée.
Le single « Out Of Here » reste l’un des morceaux les plus accessibles de l’album, avec un refrain percutant, des riffs de guitare ravageur, et la présence de cuivre, une première pour le groupe.
A l’inverse, « Nighttime » est le titre le plus complexe de l’album, qui parlera plus aux fans des premiers albums du combo : un rythme plus soutenu, des mélodies plus progressives, avec la présence d’une voix particulièrement grave et d’un très court passage de growl qui va certainement en surprendre plus d’un.
Néanmoins, l’album souffre d’un gros souci de tracklist : de « The Silent Revelation » à « Castaway Angels », on retrouve la même structure, les mêmes caractéristiques musicales, ce qui apporte un effet de redondance qui, malgré la qualité des titres, ne nous donne qu’une envie : celle de zapper. Ce cycle ne vole en éclat qu’à partir des premières notes justement de « Nighttime ». Peut-être qu’un autre ordre dans les morceaux aurait pu dynamiser l’ensemble.
« Aphalion » est un album agréable, surprenant, qui renouera avec beaucoup de fans de metal progressif, et ce, malgré son côté sempiternel. Un bel objet que nous prenons plaisir à écouter et réécouter.
9/10
Merci pour cette chronique mais je trouve que balayer du revers du bras les 4 chansons de « the silent revelation » à « Castaway angels » est fort de café. Je suis d’accord sur la structure assez similaire de ces chansons mais :
– d’autres chansons, notamment « out of there » possèdent cette même structure,
– cette structure est particulièrement bien utilisée et aide à la puissance d’évocation très intense des chansons du disque. Quasiment tout le disque utilisé ce schéma ; pourquoi évincer ces 4 chansons ? Notion de ventre mou ? Il n’en est, ici, rien.
– ne pas parler de la qualité sidérante de « On Hold » embarquée malgré elle dans ce groupe honni de chansons est une erreur ! Vous avez écouté la richesse tout en finesse des couplets et en violence contenue et intérieure des refrains ? Vous avez écouté, entendu, apprécié, les lignes mélodiques sublimes du chant des couplets, pré refrains et refrains ? Vous avez écouté cet enchaînement magnifique des parties chantées et instrumentales entre les 2 refrains ? Elle ne vous fait pas vibrer cette chanson ?
Je souhaitais juste réhabiliter cette chanson et ses 3 compagnes d’infortune : TOUT le disque est énorme !