Epica fait partie de ses survivants qui ont pu se sortir de la vague de power/sympho Metal qui a eu lieu au milieu des années 2000, avec les
sorties notables de « Once » pour Nightwish (2004), « The Silent Force » pour Within Temptation (2004 aussi) mais aussi et surtout …de « Fallen » pour
Evanescence (2003) qui a incité beaucoup d’adolescentes surtout à se tourner vers des choses plus sombres et tortueuses (oui ne faites pas les
innocentes hein). Alors qu’on ne pariait pas un euro sur le possible avenir d’Epica, le groupe s’est relevé en publiant coup sur coup deux album,
« Requiem For A Indifferent » et surtout le petit dernier, « The Quantum Enigma », une véritable pépite. Mais c’est surtout un changement de stratégie et de mentalité chez Epica qui a permis au groupe de se relancer.
Hhhaaa les années 2000 … pour toute une génération, ce fût la découverte du Metal, non pas par le biais de grand groupe américains du genre
Slipknot ou Korn (ça, c’était la génération avant la mienne :P) mais par de la douceur, du symphonique, de belles voix, et un peu de grosses
guitares tout de même. Epica fait partie de ces groupes qui ont débuté à la fin des années 1990 et explosé au cours des années 2000 avec un album
en particulier : « The Phantom Agony » (sorti en 2003) avec le larmoyant « Cry For The Moon » devenu en l’espace d’un instant un tube (je n’ai jamais su ce qu’on lui trouvait, à ce morceau).
Seulement, et à titre personnel, je n’aurais pas parié sur la réussite d’Epica, à cause d’un univers que je trouvais quelconque, de cette pseudo
querelle avec un autre grand groupe du même pays (Within Temptation), des productions dignes d’un groupe underground de Black Metal (j’aurai pu
poser une bombe à la sortie de « The Divine Conspiracy » en 2007 tellement je trouvais qu’ils se foutaient réellement de notre gueule) …
Et pourtant ils ont continué, et quand d’autres ont changé de voix, où n’ont pas hésité à changer de registres quand une opportunité s’est
présenté (Within Temptation, si vous m’entendez), eux se sont perfectionnés, se sont affirmés, jusqu’à créer une propre identité musicale, plus
symphonique, moins lyrique, avec une grande place accordée aux instruments dit « classiques ». Et le pire dans tout ça, c’est que ça marche.
La preuve avec leur dernier bébé : « The Quantum Enigma ». Alors que je reprochais Epica de n’être qu’un faire-valoir pour sa chanteuse, Simone Simons (qui souffre de cet excès de charisme dont souffrent les trois-quart des chanteuses lyriques de cette planète), je l’ai trouvé cette fois, moins en avant, tentant de faire plus de choses même en dehors de son registre « lyricopéra » et de ce fait, les autres membres du groupe, en particulier Mark Jansen au niveau de la guitare et du grunt, qui vient nous prouver qu’il est plus qu’une belle gueule. Enfin Epica agi en tant que groupe!
De plus, on sent qu’ils se sont impliqués dans cet album, dans les influences sont vastes. Epica ne s’enferme plus dans cette rigidité qu’était le
lyrique et, putain, ça fait du bien.
Pour info, le CD se compose en deux partie : la première, bien metal, la seconde, acoustique. Et on ne s’ennuie à aucun moment, que ce soit au
niveau de la voix de Simmons, vibrante d’émotion d’un côté, plus agile et féroce de l’autre. Le grunt de Jansen s’est nettement amélioré depuis
les deux derniers albums (il prend des cours ou ? ). La batterie donne un air de modernité au tout,et vous avez ce nouvel opus d’Epica.
Mentions spéciales aux morceaux « Dreamscape » avec de l’accordéon (on se croirait sur une ginguette) et à « The Second Stone ». « Victims Of Contingency » m’a laissée impressionnée par Mr Jansen, que je ne pensais pas si bon grunter. « Reverence » me démontre que Simone Simmons sait très bien manier sa voix. Les seuls petits défauts que je trouve à redire cependant serait peut-être qu’ils copient un peu trop sur les musiques de film (notamment sur « Sense Without Sanity » et sur l’interlude, « The Fifth Guardian » qui nous ferait presque penser au « Secret Des Poignards Volants »). De plus, la partie acoustique étant sur le même CD que la partie « metal », le disque s’enlise dans la répétition. Dommage, il aurait fallu le faire sur un CD séparé, à l’image de Nightwish justement
Bref, si le disque a tendance à se répéter un peu, « The Quantum Enigma » reste dans la continuité de ce que fait Epica depuis le dernier album, s’impliquer, montrer qu’on est passionnée et produire quelque chose de puissant, beau, qui puissent plaire à leur fans de la première heure.
8/10