Quelques années après leur grand retour sur le devant de la scène française, les Destinity reviennent enfin avec du neuf et du concert : « In Continuum », album sorti cet automne dans la digne continuité de leur précédent opus, « Resolve in Crimson », publié en 2012. Mais, même si on peut comprendre la volonté du groupe de reprendre les choses là où elles ont été laissées, ne risque-t-ils pas de ne pas effectuer l’évolution espérée par leur public ?
Nous n’attendions effectivement plus les Destinity, tant les choses avaient eu l’air de s’être mal passées en 2013 lors du départ de Mick Caesare qui a précédé le split du groupe. Et c’est avec un grand plaisir que nous avons pu les retrouver en 2018, d’abord sur scène avant de devoir prendre notre mal en patience (en raison d’une petite pandémie mondiale) pour avoir de la nouveauté à se mettre sous les crocs.
Dès les premières notes de « The Sand Remains », morceau ouvrant ce « In Continuum », on a l’impression en effet de retrouver une bande de vieux copains. Pourtant, on ne peut s’empêcher de voir une certaine évolution au niveau du son, tout aussi mélodique que les grands groupes de Death Metal suédois, à l’exception près qu’on assiste à un déferlement de puissance et de violence qui nous fait hérisser les poils de plaisir.
« In Continuum » est un opus opulent, massif, qui se trouve entre de profonds refrains rocailleux à la Amon Amarth, un chant violent faisant parfois penser aux grands groupes de Brutal Death et toujours à ce côté mélodique suédois qui caractérise tant le son de Destinity. On est ici à un carrefour de plusieurs rencontres, entre le passé, le présent et l’avenir du groupe.
Malgré son côté un brin redondant (mais c’est peut-être ici le principal défaut de la plupart des groupes du monde), on a le droit à plus de 45 minutes d’un mélodeath accrocheur, soutenu par une section rythmique sans faille et une production qui n’a rien à envier aux plus grands.
Avec « In Continuum », les Destinity préparent sereinement leur avenir sans pour autant renier leur passé, renier leur histoire mouvementée. Un opus qui enchantera les fans de la première heure tout comme les férus de melodeath. Un retour globalement réussi.
9,5/10