[CHRONIQUE] Déluge – Aego Templo (coup de coeur)

Petit groupe originaire de Metz formé en 2013, les Déluge sortent leur – déjà – deuxième album, «Aego Templo» via Metal Blade Records. Une vraie pépite à découvrir absolument.

Déluge fait partie de cette vague «Post-Black Metal» qui touche depuis maintenant quelques années l’Europe et tout particulièrement la France, puisque les fers de lance sont tous ou presque de notre petit pays ! Exit les ambiances venant tout droit du garage des parents, c’est un son épuré, presque froid que nous propose Déluge, tout en y mettant une atmosphère onirique, presque céleste.

Cela explique certainement cette première impression en découvrant «Opprobre», celle d’entendre un groupe groupe de cette vague plus connu, Alcest. Pourtant, le son de «Aego Templo» se fait plus âpre, plus acide grâce à des riffs d’une agressivité sans limite entrecoupés de moments aériens, plus calmes. De plus, contraitement à son prédecesseur «Aether», et même s’il s’inscrit dans sa continuité, l’opus est axé sur son accessibilité.

L’opus est l’un des plus riche en termes de composition que j’ai pu entendre : on a de nombreux petits ajouts «hors cadre» qui sont surprenant : ce saxophone par exemple sur «Opprobre» qui donne une petite touche Supertramp au morceau. Cela permet aux titres de l’album, taillés dans une roche dure et froide, de se parer d’une ambiance aérienne et de prendre un bel envol.

Enfin, le chant fait partie intégrante de l’expérience proposée par Déluge et n’est pas mis en avant contrairement à l’immense majorité du groupe : qu’il soit torturé lugubre, entre le sludge et le hardcore ou clair, apportant une douce et tendre lumière, il est uniquement au service de la mélodie et ne va pas prendre le pas sur les autres instruments.

«Notre rire le plus sincère – De souffrance est toujours chargé; – Nos chants les plus exquis – Sont les plus désolés». Ces mots du poète britannique romantique Percy Shelley s’accordent à merveille avec «Aego Templo» : par toutes les contradictions dont peut être capable l’esprit humain que tend à décrire Déluge, mais aussi par cette joyeuse mélancolie que dégage tout l’album, résultat de l’alliance entre deux forces qui se sont opposées sur tous les morceaux, l’espoir et la violence. «Aego Templo» est un opus merveilleux, rare de nos jours, qui saura vous émerveiller. A écouter de toute urgence !

10/10

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