Amon Amarth a toujours été un groupe très régulier au niveau de ses publications, avec un album tous les deux-trois ans. Pourtant, cette fois-ci, les suédois se sont rendus la tâche un peu plus difficile puisqu’ils ont souhaité sortir un concept-album, contant l’histoire d’un homme qui souhaite intégrer les « jomsvikings », une célèbre troupe de mercenaires du nord. Alors, le pari est-il réussi ?
On reproche beaucoup à Amon Amarth de se reposer sur ses acquis et de ne pas prendre de risques dans sa carrière, par des albums qui, selon certaines personnes, se ressemblent beaucoup trop. En débutant les phases d’écriture de « Jomsviking » en ayant en tête la réalisation d’un concept album, c’est toute une organisation, toute une structure, qu’il a fallu remettre en question : il faut suivre une histoire, s’adapter à un scénario sur lequel le groupe a apparemment passé beaucoup de temps dessus, afin de la structure musicale suive celle du texte.
Une chose réussie par Amon Amarth qui va en profiter pour amener plus de choses dans ses morceaux : que ce soit au niveau des guitares de Olavi Mikkonen et de Johan Söderberg (mieux mixée, plus mise en avant) , de la voix de Johan Hegg (qui semble la moduler comme bon lui semble), l’addition d’une voix féminine, en la personne de Doro Pesch sur « A Dream That Cannot Be » …
L’histoire est compréhensible, bien menée. Les morceaux sont liés musicalement parfois par des passages parlés (et certaine fois la voix de Johan sonne très Till Lindemann (Rammstein). On ressent le travail derrière, c’est réfléchi et l’album est du coup cohérent.
Et la musique est toujours aussi brute de décoffrage : si de rares morceaux restent malheureusement oubliables (notamment « At Dawn’s First Light », titre complètement linéaire dans sa structure musicale), on retrouve sur d’autres le vieux Amon Amarth via des titres taillés pour le live, qui vous reste bien enfoncé dans le crâne (« Raise Your Horns » en tête). D’autres titres interpellent par leur violence, comme « On A Sea Of Blood » et « Vengeance Is My Name », qui satisferont les amateurs de gros son.
Bref, c’est un album qui amorce une certaine évolution chez Amon Amarth, sans que le groupe n’en vienne à renier ses origines. Un pur plaisir pour les nouveaux fans comme pour les anciens qui déploraient un manque de renouvellement. C’est chose faite avec ce « Jomsviking ». Tous les morceaux ont quelque chose de différent, et l’album se dévore tel un bon livre.
9.5/10