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[INTERVIEW] CyLeW nous dit tout sur « Mot3l », leur nouvelle galette !

A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, « Mot3l », au mois de décembre dernier, Arno, guitariste des CyLeW, a accepté de répondre à quelques questions sur cette galette mais aussi sur l’avenir de son groupe !

Metal-Actus : Vous sortez votre nouvel album « MoT3L ». Pourquoi avoir choisi ce thème en particulier ?

Arno (guitare) :
Plus l’album a avancé dans sa composition, plus on l’a défini dans un road trip en fait ! Et où est-ce que tu t’arrêtes en général quand tu es en plein road trip ? Dans un motel ! Comme on a plus ou moins tous une relation avec les Etats-Unis, Lady Cylew qui a grandi en Californie, notre lien avec la nature et les espaces, cette idée de road trip, de motel, a vraiment germé, et on a trouvé ça complètement approprié, de développer notre histoire autour de ça.

On remarque une cassure nette avec vos anciennes compos, puisque les morceaux de « Mot3l » sont bien moins torturés. Qu’est-ce qui vous a fait évoluer ?

Une fois que tu as essayé de faire comprendre aux gens que ce monde n’est pas bien – et il y a plusieurs lectures que tu as envie d’adapter – soit tu continue à te morfondre, soit tu te dit « Ok ce n’est pas rose, ce n’est pas cool, mais on va essayer de le véhiculer autrement ». C’est aussi une volonté d’aller mieux même si, passer son temps à se plaindre, finalement, c’est légitime, quoi qu’on est relativement chanceux dans notre hémisphère vu la vie qu’on a. Mais une chanson comme « Like You », par exemple dans l’album, parle d’enfants soldats. Quand on va jouer un titre come « Save You Save Me », là c’est plutôt en rapport avec l’introspection, c’est-à-dire jusqu’où es-tu prêt à sacrifier ton bonheur pour celui de quelqu’un d’autre, qui refuse, lui, de sortir du sien.

Tu dirais donc que c’est moins centré sur vous-même, plus vers le monde extérieur ?

C’est forcément centré sur nous, puisque c’est nous qui parlons. Mais c’est notre regard sur la société qui a évolué. Et on décrit un monde, qui n’est pas rose, mais d’une manière moins dramatique.

Vous avez sorti un premier single « Jupiter’s Crash ». Que peux-tu me dire sur ce titre ?

Ce titre parle de gens qui contrôlent, veulent contrôler, veulent faire croire qu’ils contrôlent alors que ça ne dépend que de nous-même. Il est très facie de choisir sa propre voie, et d’avoir ses propres crédos : on n’est pas obligés d’écouter quelqu’un afin d’au final, vivre sa vie par procuration.

Il s’agit également de votre premier clip ! Est-ce que vous avez d’autres vidéos en préparation ?

C’est une vidéo qu’on a fait nous-mêmes. Par contre, on a vraiment envie de scénariser beaucoup plus un prochain titre. Il y en a trois sur lesquels on hésite pour l’instant. On recherche à avoir les moyens aussi. Mais on a la chance d’avoir, dans notre entourage proche, quelques réalisateurs qui soutiennent le projet et qui nous pousseront et nous aideront à trouver le moyen d’aller plus loin sur ce sujet.

Revenons un peu sur cet album. Vous commencez à avoir une petite carrière derrière vous. Est-ce que vous avez eu plus de mal à bosser sur cet album ?

C’est tout le contraire justement ! Cela vient du fait qu’on a tout fait à trois : il y a eu une espèce de relais entre nous, à chaque moment quelqu’un était moteur de l’avancée du projet. Du coup, artistiquement, tu te nourris des autres, de chaque partie musicale que quelqu’un va proposer, que ce soit la voix, la batterie ou le son de mes propres guitares. On a vraiment travaillé ensemble là-dessus. Donc cet album n’a été que le déclencheur et la solidification de ce noyau dur. Ne serait-ce que par rapport à ça, je peux dire qu’il y aura un quatrième album.

Et tu penses que c’est comme ça que vous fonctionnez le mieux, à trois ?

Non je pense qu’il faudrait qu’on trouve quelqu’un, même si la personne qui nous accompagne en live pourrait aussi faire le job. Mais il sera difficile pour cette personne d’intégrer notre noyau : on est arrivé à un stade où on n’a pas besoin de se parler, on fait juste les choses autant sur le plan artistique qu’au niveau des décisions stratégiques. Et il faudra qu’il partage nos intérêts, l’ouest américain ou le sport. Mais honnêtement, ce qui se passe à trois est déjà très très fort, et c’est la première fois que je ressens ça au sein d’un groupe : on n’est pas fermé donc, mais il faut que ça se passe aussi bien.

Tu as dit que le disque était une autoproduction ?

Oui. En fait c’est mon métier d’enregistrer des disques. Je fais ça depuis une quinzaine d’années maintenant.

La plupart des groupes français dernièrement ont un son de meilleur qualité actuellement. A quoi c’est dû ?

Bah, à force de nous rabâcher qu’on était mauvais, on a travaillé (rires). Dans les années 2000, quand j’ai commencé réellement à faire ce métier, systématiquement les majors proposaient aux groupes de partir un an aux Etats-Unis ou dans un autre pays étranger faire son disque. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais partir en Angleterre ou au Etats-Unis pour faire un album, les trois-quart du temps chanté en français car les maisons de disques le demandent en règle générale, et travailler avec un américain qui ne parle pas un mot de français, il y a quand même un petit décalage à mon avis. Quand tu vois ça de l’extérieur, en tant qu’ingénieur du son et producteur de rock français, tu es un peu dégoûté, car tu te dis que tu as le matos, et les techniques n’évoluent pas franchement. Aujourd’hui, notamment avec la démocratisation de nos studios, je pense que tout ça n’a plus lieu d’être. On est arrivé à l’uniformisation des qualités de production. Et les américains ayant un standard si tu veux qui est toujours très difficile à bouger… Regarde ce qu’il se passe avec Gojira ! C’est un des plus gros groupes de metal du monde, ils sont installés pour de bon !

Mais ils chantent en anglais (rires)

Oui mais avec ce chant très guttural ça marche bien ! Et je ne me suis jamais posée la question de savoir si Joe Duplantier est français ou américain. Il fait de la musique, c’est tout !

Des groupes s’expatrient encore aujourd’hui pour faire un album …

C’est un peu jeter son argent par la fenêtre selon moi. Je pense qu’en restant que France, tu en économiseras plus, et tu en dépenseras sur la promotion ou tous les à-côtés. Bon après, je dis ça, mais c’est facile de faire un disque aujourd’hui. Nous, ça nous a coûté du temps. Stratégiquement, actuellement, il faut savoir surtout en autoproduction où il faut placer ses billes. Il faut savoir écrire des bonnes chansons, et non faire passer un visuel avant, par exemple. Mais ça c’est encore autre chose (rires).

Un dernier mot ?

On va annoncer des dates de live prochainement ! On a très envie de faire partager notre nouvel album sur scène. Venez nous voir en live quand on passera près de chez vous !

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[INTERVIEW]Conversation avec Cédric et Kévin de The Walking Dead Orchestra

Après une absence assez remarquée, The Walking Dead Orchestra a livré son deuxième album, « Resurrect », en octobre 2017. Le groupe reprend son personnage phare de l’Architecte, dans un déluge de violence musicale. Cédric, batteur du groupe, et Kévin, guitariste, nous en parlent plus longuement en interview !

Metal-Actus : Déjà, histoire d’évacuer la question posée un milliard de fois : votre nom est-il tiré du célèbre comic au même nom ?

Cédric (batterie) : Au moins toi tu le fais de la manière la plus originale (rires) : effectivement les gens font souvent l’amalgame avec la série. C’est bien dommage d’ailleurs car on parle beaucoup plus de la série que de la BD, alors que cette dernière est vraiment exceptionnelle. Quand on s’est rencontré en 2011 avec Jean-Baptiste, on lisait tous les deux la BD, et un soir, en tripant, on s’est dit « Le death metal, c’est le metal de la mort » et voilà, on a fait un amalgame. Et de fil en aiguille, on s’est dit que The Walking Dead, ça claque comme nom ! Et sa grand-mère (montrant Kévin) nous demandait toujours « Alors l’orchestre, ça avance ? « (rires) Et on a voulu lui faire un clin d’oeil.

Kévin (guitare) : Et quand on était gosses, c’était ça : elle prenait des nouvelles de l’orchestre, mais jamais du groupe (rires).

C :
On avait envie de garder ce côté délire familial. Mamie n’est plus là aujourd’hui, mais c’est l’hommage qu’on lui porte.

Lors de l’élaboration de l’album, était-il convenu de faire quelque chose dans la continuité ?

C : On n’a pas voulu cette scission – dans la durée je parle – entre nos deux albums. On voulait continuer sur l’histoire de ce personnage, l’Architecte, qu’on voulait garder pour nos histoires, qui sont très axées science-fiction, en mode post-apocalypse. On veut parler de sa relation avec la nature humaine, de comment il va se construire face aux gens, les conflits … Ce sont des sujets qui sont d’actualité de nos jours. Pour la création musicale, on a voulu rester dans un death metal mais sur ce deuxième album, on a le sentiment d’avoir livré quelque chose de plus fourni. Peut-être qu’on a acquis une certaine maturité, à force d’avoir joué ensemble !


Sur l’artwork de « Resurrect », on a l’impression que votre personnage, l’Architecte, incarne le futur…

C : Alors ce n’est pas tout à fait le futur : pour rappel, il est en très mauvaise posture sur la fin du précédent album, sur le champ de bataille, et le premier morceau de « Resurrect », « Resurrect The Scourge », est sur la récupération de son corps par deux scientifiques, qui décident de le transformer un peu en une sorte d’écorché mutant. Ils lui font bénéficier d’une sorte d’amélioration à son environnement, mais lui vit très mal le fait de se retrouver dans une sorte de monstre. Ce sont des manipulation génétique qui vont lui être utile, mais qui, au final, lui font perdre son humanité presque dans son apparence.

K : Ce deuxième album raconte donc l’évolution de ce personnage sous cette nouvelle forme. Chaque morceau raconte une histoire de ce qu’il vit à partir de son opération jusqu’à la vengeance qu’il a envie d’avoir face aux gens qui lui ont fait subir ça, et à ceux qui se sont imposés comme des entités plus importantes que lui, qui doivent lui dicter ce qu’il doit faire, et ça, il ne peut pas l’accepter.

Pourquoi donc ne pas avoir sorti « Resurrect The Scourge » en premier clip ?

K : On a eu l’idée il y a pratiquement un an de faire le clip. On voulait faire quelque chose avec un décor, pour mettre le morceau en scène.

C : Notamment avec ce qu’on peut retrouver sur la pochette !

K :
On voulait filmer cette opération, le fait qu’il soit écorché, en se mettant en scène à la place de l’architecte dans le clip. Mais ça a été un long travail. On s’est dit en plus au début q’uon pourait faire ça nous même, et puis on s’est mis à travailler avec des professionnels, notamment sur les parties décoratives, et on s’est vite rendus compte que cela représentait un travail colossal.

C : Un boulot de malade.

K : Donc on a quasiment mis cinq mois à monter le décor, avec eux. On a tout tourné en trois jours et et on a eu beaucoup de travail de montage derrière. C’était vachement intensif, on a tourné de nuit et tout …

C : C’est pour ça que ce projet, il est sorti après même si il devait arriver avant.

K : L’autre clip était techniquement beaucoup plus simple à réaliser et même si on l’a fait après, il a pu être sorti avant. On avait tourné sur fond banc, tout le travail se faisait en post-production.

C : Oui c’était de l’incrustation.

Pourquoi d’ailleurs l’avoir appelé « L’Architecte » ?

C : C’est un personnage qui veut refaçonner les choses, pour que ce soit stable. L’architecte, tu fais appel à lui quand tu veux avoir de bonnes fondations. Il amène les siennes pour fédérer les gens, pour aller plus loin dans son émancipation ou son envie d’avidité, de prise de pouvoir. C’est le nouveau bâtisseur en fait ! Lui, son objectif, c’est d’être entre un homme et un dieu. Dans le monde, il y a la politique, la religion, la guerre et les scientifiques. Et lui, pour se différencier des autres, il fallait bien qu’il ait sa propre appellation.


Que pouvez-vous dire sur « Demoligarchie » ?

C : Comme je te disais, il a décidé de combattre ces entités, parce que, au début, ce sont les scientifiques qui s’occupent de lui. Elle contrôlent tout. Je ne sais pas si tu as suivi un peu les artworks qu’on propose sur les articles de merchandising, avec des têtes bizarres, et bien ce dessin, c’est l’un d’entre eux justement ! Tu en as un qui représente la science, donc les deux scientifiques qu’on voit dans « Resurrect The Scourge », un qui représente la politique, et le dernier la guerre. Dans « Demoligarchie », il dit « Je vais faire en sorte que mon armée puisse démolir tout ce qui a été mis en place par ces gens-là. Donc il faut démanteler ce réseau, transmettre le savoir aux jeunes embrigadés, donner une formation parce qu’il faut, quand même, qu’ils soient aptes à aller au combat, et après aller à la confrontation.

Ce sont donc des hommes politiques ! (rires)

C : C’est totalement ça ! C’est la manipulation humaine, l’avidité de pouvoir et le fait de vouloir se comparer à Dieu. Tu peux même faire le parallèle avec des sectes. Ils s’élèvent à un rang qui ne sera jamais le notre en fait, ils sont complètement au delà de ce que peut être l’être humain. Et lui, qui est là-dedans, ne peut pas concevoir que des gens peuvent être contre lui, car il doit être à l’origine de tout le renouveau, car il a connu ce qui c’était passé avant ; dans le premier album, il sait ce qu’il s’est passé avant l’Apocalypse !

A part les dates annoncées, avez-vous d’autres projets de concert ? Vous étiez partis en Equateur dans le cadre d’un festival, l’expérience pourrait-elle se renouveler ?

C : On était partis en Equateur en 2012 car Eduardo, premier bassiste de TWDO, est équatorien, et est reparti vivre là-bas rejoindre sa famille et travailler. On s’était dit « Le jour où on a un projet en commun, on se regroupe et on part en Equateur ». Là-bas, il y a une scène metal de malade qui se mobilise à fond : ils sont capable de faire douze heures de bus de nuit pour faire un concert et repartir juste après le concert dans l’autre sens. Alors que chez nous, on ne va pas au concert car il pleut, il fait froid, il y a une raclette (rires) … alors que c’est à côté de chez nous. Ils ne le vivent pas de la même façon que nous.
Et on est en train d’essayer de s’établir, que le groupe puisse faire connaître vraiment cet album pour qu’on puisse avoir accès à des dates – d’ailleurs on a démarché beaucoup de festivals d’été, auxquels on aimerait bien participer.

K : On envoie beaucoup de choses. Mais peu de réponses pour l’instant.

C : On va envoyer l’Architecte, lui il obtiendra des réponses (rires). On aimerait bien aller sur des scènes comme le Hellfest, le Motocultor, le Sylak, le Fall Of Summer, le Wacken, le Summerbreeze … On en a démarché un certain nombre… On aime le live ! On fait cette musique là non pas pour se faire chier à répéter enfermé dans notre cave où on transpire à grosses gouttes mais pour le live où, effectivement, on transpire tout autant (rires) mais on communie avec des gens, et c’est hyper-important d’avoir ce genre de cosmos que tu peux créer avec ces gens. On n’est pas l’Architecte, on ne fédère pas les gens dans une espèce de dogme divin, on communie juste avec la musique, on passe des émotions. Pour l’instant, on est un peu dans l’attente, on a quelques dates qui sont déjà en train de se confirmer, les choses sont donc dans la boucle. On a une équipe avec nous, Zed Agenc, qui travaille sur le booking, nous aide à rechercher des dates. On le fait aussi de notre côté. C’est tellement un boulot titanesque que tous les jours tu es obligé d’envoyer des mails, c’est presque du rabâchage ! A la fin, tu as l’impression d’harceler les gens parce que tu relances, tu relances, mais ça fait partie de la vie d’un groupe en devenir.

Le mot de la fin ?

C : Merci à tous ! N’hésitez pas à venir à notre rencontre !

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[INTERVIEW] Constance d’Attraction Theory nous dit tout sur son groupe !

« Attraction Theory » est le nouveau projet musical de Constance Amelane (ex-Whyzdom) et Didier Chesneau (Headline…). A l’occasion de la sortie de leur premier EP, « Principia », la chanteuse a accepté de nous en dire plus sur ce groupe !

Metal-Actus : Peut-tu nous expliquer la genèse de ce projet ?

Constance (chant) : Ce projet a débuté par ma rencontre avec Didier (Chesneau) par le biais d’amis en commun. Il devait produire un groupe où je faisais les chœurs, mais cela n’a pas marché. Je l’ai recontacté ensuite car je devais faire un duo avec des britanniques. Et comme il a son propre studio, je me suis dit « pourquoi pas ! », et, depuis, ça a très bien accroché et l’idée de faire un projet ensemble a commencé à naître.


Pourquoi ce nom pour le groupe, « Attraction Theory » ?

Le nom « Attraction Theory », la théorie de l’attraction peut avoir différentes significations : celle, théorique, plus cartésienne et celle philisophique, d’attirer à toi ce que tu es. On peut donc dire que la première est plus masculine alors que la seconde est plus féminine (rires). C’est aussi une très bonne représentation de notre collaboration, à Didier et à moi-même.


Pourquoi avoir nommé votre album « Principia » ?

« Principia  » est en fait le principe d’Attraction Theory, la présentation des deux facettes que je viens de t’expliquer

Au sein de votre duo, en général, qui a l’idée créatrice en premier?

Personne en particulier. En fait, quand j’ai une idée, j’en parle à Didier et inversement. Notre création est spontanée et ouverte au niveau de la composition. Notre duo suit une certaine évolution du metal. C’est même moi qui, parfois, lui demande de mettre plus de guitares (rires). Rien n’est calculé, pas même notre style.

D’ailleurs, tu t’es mise à l’écriture ! Comment gère-tu ce nouveau rôle ?

C’est vrai que j’étais seulement interprète jusque là. Ecrire, c’est tout un travail, c’est trouver les bons mots. Sous la pression, je me suis retrouvée assez vite inspirée. On attache une réelle importance à la théorie de l’attraction. Le plus positif est qu’on garde la main sur nos textes, que je peux transmettre des valeurs positives sur l’album. Le moteur est la procession.

Que peut-tu me dire sur « The Eye » ?

The Eye est un titre catchy. Le regard peut dire beaucoup de choses ! C’est le premier titre qu’on a composé, dont l’évolution reste assez forte. La version coup de cœur, disponible en bonus sur l’EP, est mon coup de cœur ! Il faut savoir que Didier est un grand perfectionniste, et qu’il a voulu refaire les voix le jour du mix ! Sur le moment, je n’ai pas eu peur, car je ne devais pas réfléchir et foncer. C’était rock’n’roll, sacrée expérience ! (rires)

Je vois que vous avez repris « To France » de Mike Oldfield. Pourquoi ce choix ?

« To France » est un petit clin d’œil déjà au PPM festival, qu’on a énormément apprécié. On est un chouette pays, on est toujours bien accueilli aux USA, ils ont d’ailleurs un côté bienveillant. Enfin, parce que Mike Oldfield est une icône est que c’est notre hommage, modeste, à ce grand artiste.

Satisfaits donc de ce premier jet avec cet EP ?

On a été tout de suite satisfaits du résultat final. On est en train de finaliser l’album, mais on ne veut pas le sortir tout de suite, pour nous laisser le temps de promouvoir cet EP. Il arrivera donc dès 2018 ! On a également quelques propositions de tourneurs pour des concerts en France et à l’étranger.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Qu’on fasse de belles scènes, que notre groupe grandisse. Nos dates de concert arrivent bientôt, tout est en pourparlers.

Un dernier mot ?

Merci à tous ceux qui nous envoient des messages sur notre album ! On aime toucher et parler à différentes personnes. Et à bientôt sur les routes !

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[Interview] Molybaron nous dit tout sur leur premier album éponyme !

Après un concert couronné de succès en première partie d’Elyose au mois de décembre dernier, on vous fait découvrir Molybaron, presque nouveau-venu sur la scène française et irlandaise, notre coup de coeur du moment !

Metal-Actus : Vous avez sorti votre premier album, éponyme. Comment s’est déroulé le travail autour ?

Steven (guitariste) : L’écriture et l’enregistrement ont été assez rapides. Mais c’est le mixage, le pressage, bref, tout ce qu’il y a autour d’un album qui était assez long. En plus, nous avons dû réenregistrer la batterie, compte tenu du départ de notre précédent batteur. C’est un batteur de session qui a fait les records. Tout cela nous a pris deux ans et demi. Et en plus on a dû represser l’album car cela avait été mal fait … On ne pensait pas sortir notre album aussi tard, on s’est formé début 2015, quelques mois après ma rencontre avec Gary (chant).

Peut-tu nous raconter ta rencontre avec Gary ?

S : Gary est un irlandais qui vit et travaille à Paris. Il a eu envie de créer son propre groupe et ses propres chansons. Il a donc commencé à faire des démos, et à rechercher du monde pour s’entourer.
On a été mis en relation par un ami commun. Et quand il m’a envoyé les morceaux, j’ai juste répondu « ouais carrément » (rires). Seb à la basse nous a rapidement rejoint, et puis on s’est mis en quête d’un chanteur, une recherche qui a duré deux ans. Ce fut donc particulièrement laborieux… Au bout d’un moment, on s’est rendu compte que Gary savait chanter, et qu’il devrait chanter. Il a donc appris à chanter. Sa voix est très particulière; et on est content et fier car ça donne l’ambiance à l’album.
Pour le batteur, ce fut également une longue recherche de deux ans. On a commencé perdre espoir, on a sorti l’album en se disant « peut-être que ça fera venir un batteur ». Il y a six mois Raph a débarqué dans le studio et a mis tout le monde d’accord (rires). On a été bluffé. Un mois et demi après, on faisait enfin nos premiers concerts.

Raph, ça fait quoi d’être attendu comme le messie ?

Raphaël (batterie) : Il m’envoie des fleurs depuis ce matin (rires).

S : c’est vrai d’un côté (rires)

R : C’est un véritable rêve que je vis, alors que je ne suis encore qu’au conservatoire. Depuis que j’ai 14-15 ans, je cherche à jouer dans pleins de groupes. Après m’être lancé dans pleins de petits projets se cassant la gueule au bout de trois semaines, j’ai trouvé l’annonce de Molybaron en épluchant les sites. Elle faisait hyper pro et je sentais qu’elle constituait un vrai challenge. Je suis allé à l’audition. J’avais une petite appréhension, c’était la première fois que je jouais au métronum. Et j’ai su tout de suite que j’étais accueilli dans le groupe !

S : On n’avait de toutes façons pas le choix (rires).

Molybaron est ton premier projet sérieux ?

R : Non, j’ai un autre projet en parallèle. Et j’avais ce projet assez personnel, qui s’est terminé au bout d’un an avec départ soudain des deux guitaristes. Aujourd’hui, je suis épanoui dans Molybaron, et j’espère aller assez loin.

Vous avez tous des influences très différentes. Comment avez-vous réussi à en tirer la musique de Molybaron?

S : On aime tous des choses assez différentes. Mais ce sont des influences inconscientes : par exemple, quand j’écoute un groupe particulier, je vais arriver avec une idée de riff ressemblant à ce groupe sans le vouloir. Ce sont des trucs évidents à notre oreille car on est tous des fans de musiques ultimes. On consomme de la musique comme des boulimiques ! (rires) Mais rien n’est calculé.

R : Quand tu fais de la musique, ce n’est pas terrible de se fermer et de se contenter que d’un artiste en disant que le reste est de la merde. Il faut écouter beaucoup de choses, comprendre ce qui a été fait avant, savoir d’où vient telle ou telle musique…. « Innover » est peut-être un grand mot, mais il faut pouvoir aller de l’avant, tout en respectant ce qui a déjà été fait. Mais il faut que ça nous plaise à tous quand on fait un morceau.

S : On fait la musique qui nous plaît avant tout. Il n’y a rien de calculé. Quand on jamme, c’est ultra spontané et instinctif. On n’a même pas besoin de se regarder pour savoir ce que va faire l’autre. . On a une complémentarité musicale épanouissante et très agréable. Je suis sûre que si on gardait nos jams, on pourrait en faire trois albums (rires).

L’artwork est logiquement de Gary. Là-dessus, a-t-il demandé vos opinions ?

S : Comme en musique et comme dans la vie, il fait très attention à ce qu’on pense. Il demande souvent à ma copine son avis sur telle ou telle chanson. C’est très important pour lui. C’est quelqu’un qui évolue.
Gary du coup dit que c’est un homme qui est en train de perdre son combat contre les médias et toutes les conneries qu’il peut regarder à la TV, qui sont en train de détruire son libre-arbitre, sa conscience. Et il se fait happer par cet orbe qui représente un peu les médias . Après, chacun aussi a sa propre interprétation ! Peut-être que dans le prochain album/EP, on continuera l’histoire, ou peut-être pas. On va voir comment le truc évolue. Mais c’est vrai qu’il n’y a pas de grand message grandiloquent, de prophètes ou de moralisateur.

Ce n’est pas un message que vous voulez faire passer ?

S : Non. Il y a un message que Gary veut faire passer mais ce sont juste des choses qu’il va ressentir, il n’y a pas de grands messages pour faire bouger la société, il n’y a même aucune prétention dans l’écriture des morceaux. Mais s’il peut faire bouger, ne serait-ce qu’un petit caillou, ce sera du bonus. L’artwork dénonce plus les corporations qui dirigent le monde, qui font des conneries, et à quel point, quand elles passent à la TV, peuvent nous happer. Mais il n’y a aucun discours moralisateur dans cette image : ce serait ridicule et mal venu de notre part en tant que jeune groupe de donner des leçons alors qu’on existe depuis très peu longtemps. Ce n’est pas notre but dans l’immédiat.

R : Pour moi, le truc le plus important dans la musique reste l’émotion. Bien sûr, il y a toujours des messages délivrés mais je pense que la vraie réussite est si on a réussi à exprimer les émotions qu’on voulait exprimer. Il y a toujours un message dans les paroles. Ce n’est pas juste « blablabla »(rires). Mais ce n’est pas pour prêcher un ordre moral ou mondial. C’est plus une émotion.

Et vous comprenez ces groupes qui disent que la musique est justement censée faire passer un message par exemple militant ?

S : Je la comprend et je la respecte totalement. Je suis un gros fan de Rage Against The Machine (rires). Mais je préfère qu’on se focalise sur nous et sur la musique tout en parlant de ce qu’on voit et de comment sont les choses sans forcément vouloir donner une leçon ou vouloir aller à la Bastille couper les têtes de nobles. Ce serait un peu mal venu pour nous, peut-être même un peu tôt aussi. Mais Gary pourrait mieux en discuter que nous. Je sais juste qu’il a écrit la majorité des chansons de l’album au moment ou Trump arrivait au pouvoir aux USA. Il avait besoin d’exorciser ce truc là et de dire ce qu’il en pensait dans les chansons. Et ça se ressent. Mais après, il ne va as prendre le micro et dire « Réveillez-vous, vous êtes tous des moutons ! « (rires)

Il y a malheureusement beaucoup de monde qui fait ça….

S : Je ne suis pas forcément pour ce genre de choses.

R : Gary il dit pareil : il dit qu’il ne prêche pas quoi que ce soit, il veut juste exorciser sa colère, il y a juste des trucs qui l’énervait ! (rires).

Pourquoi ce titre éponyme ?

S : On s’est longtemps demandé quel titre pourrait représenter l’album. Puis quel titre d’album conviendrait à notre album (rires). Et on s’est dit qu’on n’avait pas besoin d’aller plus loin, de marquer « Chapitre 1 » ou de prendre le titre d’une chanson. Je trouve que ça collait bien comme ça, je ne suis pas mécontent de ce choix. Et c’est un peu comme Metallica avec leur « Black album ». Il n’y a pas de nom.

R : Il y a aussi « Black Sabbath » pour l’album « Black Sabbath » avec le morceau « Black Sabbath » (rires)

S : Après, on ne compare pas. C’était évident pour nous.

Que pouvez-vous nous dire sur « Moly » ?

S : A la base, « Moly » ne s’appelait pas ainsi, mais « Divine Comédie ». Et on a commencé à partir sur l’idée de cette fille qui s’appellerait « Moly », qui aurait vécu durant la guerre, avec son mari qui disparaît en avion. Gary a commencé à écrire des paroles et on s’est dit que ça ferait une super bonne chanson en l’intitulant « Moly ». Elle représenterait un peu notre groupe aussi. Et puis c’est notre clip.
Après, au niveau du jeu et de la chanson elle-même, je pense que c’est l’une des moins évidente à jouer, il y a un vrai break au milieu qui n’est pas évident au niveau de la rythmique. C’est l’une des plus bourrines, elle démarre par une espèce d’explosion ; on ne comprend pas forcément ce qu’il se passe, on a l’impression que c’est juste un gros bordel, et à partir de la quatrième mesure, tout se met en place.

R : C’est l’une de mes préférées du groupe : j’ai tendance à plus écouter dans le metal des trucs assez violent et portés sur la rythmique. Et c’est celle qui me parle le plus. Elle a assez de dynamiques entre des passages à la double très énervés et aussi des passages plus calmes, où on doit jouer plus en finesse. C’est un challenge, c’est un des morceau que j’appréhende le plus, avec un début plus compliqué à jouer car il faut alterner ces différents passages.

Et sur « Dance » ?

S : Ah! J’adore ce morceau (rires) On a commencé à l’écrire avec Gary, et on l’a joué en répète… Au moment du refrain, on se dit qu’on va juste mettre des mots témoins histoire de placer la voix. Et Gary commence à faire « Dance  » (rires) « Addicted To The Disco » (rires). Et je lui dit « Mais c’est génial ! » (rires) J’adore l’idée, j’adore le décalage. C’est absolument extraordinaire. Je me suis dit qu’il fallait absolument garder ça ! Pour moi, c’est l’histoire d’un mec qui se lève le matin, un petit peu paumé, un petit peu rejet de la société, et ce soir, c’est la soirée disco, c’est son soir, et il se prépare. Et quand il va sur la piste de dance, tout le monde se fout de sa gueule, et se moque de lui. Mais lui en a rien à foutre parce que c’est son monde, il est complètement accro à la disco. Et plus il va danser, plus les gens vont se dire « ce mec, il est incroyable, il est génial, j’adore ! « J’ai des petits frissons rien qu’en parlant (rires). Il se met à danser, comme John Travolta dans « Saturday Night Ferver » et nous on jurerait dans le fond déguisés en Elvis des années 1970 en mode disco… Je trouve ce titre super, je trouve qu’il a un groove génial dans la ligne de basse. Et je ne suis pas peu fier de mon solo.
Quand on voulait faire notre premier, on était un peu en débat de savoir lequel on choisissait entre « Dance » et « Moly ». Et « Moly » était plus représentatif de ce qu’on fait, mais je ne désespère pas un jour de faire le clip de « Dance ». Je l’ai même plan par plan ! (rires) Je suis monteur vidéo, je pourrai le faire moi-même ! (rires).

R : J’aime beaucoup la ligne de basse du refrain. Ce morceau est génial, c’est un gros plaisir à le jouer. Il me fait aller sur la charley, ces petits roulements,… Je m’amuse bien ouais. Mais du coup il a moins le côté sérieux que peut voir « Moly ». C’est plus détendu.

S : Le morceau prouve aussi que parfois on ne se prend pas au sérieux, même si notre démarche l’est. On est les gens les plus gentils du monde et on est les premiers à dire des conneries.. Mais moi j’aime bien le coté décalé de cette chanson !

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui ?

R : D’aller le plus loin possible !

S : Qu’ils écoutent notre album ! C’est le plus dur, de demander 45 minutes d’attention. Même moi qui suis dans la musique, parfois, je n’écoute pas le groupe d’un pote ! On y a mis tellement d’énergie que si les gens prennent le temps de le découvrir, ce serait super !

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[INTERVIEW] Mike Wolff (Guitariste de KONTRUST) : « On est heureux de revenir en France »

Kontrust s’apprête à sillonner nos routes, pour des shows qui promettent d’être explosifs. Metal-Actus s’est entretenu avec Mike Wolff, guitariste de la formation, au sujet de cette tournée à venir, mais aussi du successeur de « Explosive », sorti il y a déjà trois ans. Micro-interview !

Metal-Actus : Contents de faire cette tournée en France, quelques mois après la première date de votre carrière dans notre pays ?

Mike Wolff (guitare) : Oh oui ! On a donné notre premier concert en France au mois de juin dernier, au Download France Festival. On ne savait pas à quoi s’attendre. Et on a eu un public énorme, qui connaissait nos paroles par cœur.

Qu’espérez-vous avec cette tournée ?

On veut découvrir vos paysages, votre nourriture (rires) et découvrir d’autres personnes. On a eu la surprise de voir que certains de nos concerts étaient complets d’ailleurs.

Quels souvenirs gardez-vous du Download France Festival ?

C’était géant ! Ce fut une expérience positive, à laquelle on ne s’attendait pas. Bon, il faut dire qu’on ne s’attendait pas à grand-chose (rires). Et puis, une fois sur le site, les gens sont venus vers nous, avec nos tee-shirts, de grands sourires, des mots gentils … On trouvait ça incroyable. On est heureux donc de revenir en France.

Agata a décidé, si j’ai bien suivi, de rester dans le groupe. Comment ça s’est passé ?

En fait, Agata n’a pas vraiment quitté le groupe, elle a juste décidé d’avoir un enfant. Donc elle a dû ralentir son activité pendant neuf mois, et du coup, notre rythme. Mais on ne se plaint pas, nous ça nous prend, à tout casser, cinq minutes (rires). Son bébé est né deux jours avant le Download Festival, et on a recourt aujourd’hui à une remplaçante, Jules. Tout le monde est au courant et s’entend bien.

Peux-tu nous dire quelques informations sur le prochain album de Kontrust ?

On est dessus mais rien n’a été enregistré pour le moment. Il faut dire qu’on n’a rien sorti depuis 2014 ! On a environ 150 nouvelles idées. On devrait commencer l’enregistrement au mois de mars 2018 pour une sortie à l’été prochain. Cet opus devrait être plus pop, avec des mélodies plus joyeuses. Ce sera un album pop joué par un groupe de Metal.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

De grandir, de jouer dans de nouveaux territoires, d’être toujours plus fous (rires), de la grandeur et de la stabilité. On dirait le slogan d’un politicien tiens (rires).

Un dernier mot ?

Merci pour tout ! Le public français est incroyable ! On va jouer beaucoup de concerts par chez vous ! On vous y donne rendez-vous !

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[INTERVIEW] Chris (chant) et Geoff (guitare) – Dreamcatcher

Après une longue absence, les Dreamcatcher reviennent avec un album tout neuf « Blood On The Snow ». L’occasion pour nous de s’entretenir avec Chris (chant) et Geoff (guitare) sur la galette et l’avenir de la troupe.

Metal-Actus : Pourquoi avoir choisi ce titre « Blood On The Snow » ?

Chris (Chant) : C’était le titre idéal, pour démarrer l’album. Il y a une ambiance particulière, avec ces tambours au début du morceau. Il fait référence au massacre contre les amérindiens en 1890 par l’armée américaine. D’ailleurs, ces derniers appellent ça une bataille, tandis que pour le reste du monde appelle ça un massacre, voire même un génocide ! 300 personnes ont été dégommés à la mitrailleuse ! Il correspond donc le mieux à l’album car elle réaffirme notre intérêt pour la culture amérindienne.

Geoff (guitare) : C’est la chanson la plus emblématique d’un point de vue historique et musical. C’est la synthèse du style de Dreamcatcher : on a ce melting-pot de nos influences dans ce morceau, ce qui en fait un titre phare.

Justement, je m’attendais à retrouver ce sang sur la neige en première de couverture, et non derrière. Pourquoi ce choix ?


G:
C’était voulu. On ne voulait pas donner l’air de s’approprier ce massacre, d’en faire une utilisation commerciale. Tout est dans la suggestion.

C : Ce n’est pas morbide car on reste dans la référence historique. On est plus dans le récit que dans l’interprétation. On ne veut pas tomber dans la surenchère.

Chris, quelles sont tes principales influences sur tes textes, à part la culture amérindienne, et les films horrifiques des années 1950 ?

C : En fait, je m’inspire presque exclusivement de la musique de mes petits camarades (rires). Donc le plus souvent, les textes sont écrits après la composition.

G : On essaie de donner des images avec ce qu’on compose.

C :
On aime raconter des histoires

G : Mais il y a quelques exceptions : par exemple, pour « Mother Earth », les textes et la musique ont été écrits séparemment, mais en même temps.
Et on a trouvé que ça collait bien.

Vous vous dites plus conteurs que musiciens ?

C :
Je n’irai pas jusque là. J’ai juste apporté un soin particulier à mes textes, pour y instaurer une certaine forme de narration. Cinq ans séparent nos deux albums : c’est parce que, notamment, on a le souci du détail. Tout a une importance.

G: C’est la même chose musicalement : pour moi, la musique est une succession d’images. Par exemple, sur le dernier morceau, j’ai essayé de retransrire sur mon solo l’ascenseur émotionnel que toi et moi on peut ressentir. On arrive en répète avec des idées, on en parle, et on la bosse tous ensemble, on la fait grossir, on lui ajoute du ciment (rires). On a pu faire un travail de refonte sur les morceaux qu’on avait composé suite à la sortie de notre premier album. Ce temps, qui était plus ou moins choisi, nous a permis de faire un ensemble cohérent.

Que pouvez-vous me dire sur « Fly Away » ?

C :
J’ai eu beaucoup de mal à imposer « Fly Away » au groupe, car son côté très heavy lui permet de se détacher du reste des morceaux. Il s’agit de l’histoire d’un homme injustement emprisonné qui va vouloir s’échapper par l’esprit.

G
: C’est un morceau qu’on a bossé chacun de notre côté : on l’a repris, et réadapté pour cet album. Pour moi, il s’agit d’un clin d’oeil, d’un retour aux sources de Dreamcatcher.

C : Il apporte une certaine diversité. On veut toujours éviter l’ennui.

G:
Et puis je l’ai thrashisé en partie (rires)

Que pouvez-vous me dire sur « Dark Is My Soul » ?

C :
C’est un morceau costaud qui nous a donné beauoup de mal. Les paroles sont en lien avec la série américaine « Supernatural ». Elle revêt plusiseurs dimensions : celle du road trip des deux frères chasseurs, qui parcourent toute l’Amérique en voiture, et le combat entre le bien et le mal, entre les anges et les démons. C’est donc une adaptation des épisodes les plus emblématiques de cette série. Du coup, c’est compliqué de comprendre les paroles si tu ne la suis pas. Et puis je n’ai rajouté aucun nom.
G: Nos tracks sur les films horifiques de la Hammer rejoignent ce thème. On a dans l’album deux triptyques, celui des améridiens, et celui des films horrifiques. Et ce morceau fait le lien entre les deux. J’aime dire qu’il s’agit de trois morceaux en un seul.

Avez-vous des concerts de prévus ?


C :
A part notre release party au Dr Feelgood Des Halles, le 21 octobre prochain à Paris, on sera au Candyshop dans la même ville le 12 novembre avec Silvertrain et Seven Sisters. On sera également au Barde Atomique le 9 décembre prochain. Pour 2018, c’est en pleine négociation. On pourrait même partir un peu à l’étranger. On espère que l’album sera bien accueilli par les organisateurs de concerts et qu’il puisse nous ouvrir des portes pour les festivals. Beaucoup se montent chaque année en France et avec cet album, Dreamcatcher y a sa place.

G: En tout cas, on a bien bossé pour !

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

C : Que l’album trouve son public et que nos premiers fans ne soient pas trop dépaysés.

G: Qu’on puisse toucher de nouvelles personnes.

Un dernier mot ?


G:
Jetez une oreille sur notre album, et venez nous voir en concert si on vous a convaincu.

C :
Qu’il n’y a pas que Megadeth et Metallica dans la vie ! Ouvrez vos oreilles et soutenez la scène locale. Continuez à faire vivre le metal en achetant des albums et en allant aux concerts !
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[INTERVIEW] Guillaume nous parle de la première édition de l’Interceptor Fest !

Les deux salles de concerts de Bordeaux, le VOID et la Rock School Barbey, lancent leur festival cet octobre. Guillaume, chargé de communication de l’Interceptor Fest, nous en parle ci-dessous !

Metal-Actus : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Guillaume (INTERCEPTOR FEST)
 : Salut, je suis Guillaume, je bosse au VOID depuis 2 ans et, en ce moment, pour la com’ du festival Interceptor que l’on coorganise avec l’équipe de la Rock School Barbey.

Comment a germé cette idée d’Interceptor Fest ?

La volonté de deux salles, VOID et la Rock School Barbey, de s’associer afin de proposer un festival dédié aux musiques extrêmes, avec une programmation inédite dans la région Nouvelle-Aquitaine. On a senti qu’avec l’arrivée de la LGV Bordeaux/Paris et la volonté de la mairie de s’exporter, nous pouvions toucher un nouveau public et donc produire des groupes dont on rêvait depuis maintenant trop longtemps! Cela a emballé pas mal de monde ! Ça nous a d’ailleurs permis d’être dans la sélection officielle de la saison culturelle de Bordeaux Métropole .

Pourquoi ce nom, Interceptor Fest ?

Si y a bien un truc qui nous lie tous au sein de l’équipe, c’est l’amour du DIY et l’univers de Mad Max ! On a fini par tomber d’accord sur le nom de la caisse de Max, l’Interceptor, parce que ça collait bien avec le paysage musical qu’on voulait proposer. Nous avons ensuite construit toute notre image autour de cet univers.

Votre festival débute le 5 octobre prochain, soit un jeudi. N’est ce pas un risque à prendre, que les festivaliers doivent poser des congés, à la sortie de l’été, pour venir vous voir ?

Quand on a commencé à plancher sur la programmation du festival, on nous a proposé de faire jouer les Swans le 5 octobre. En tant que première édition, on ne pouvait vraiment pas passer à côté d’une telle occasion ! Ceci dit, si le festival avait été du vendredi au dimanche, les festivaliers auraient probablement du prendre leur lundi de repos, donc on ne se fait pas vraiment de soucis.

Votre affiche est variée et d’excellente qualité, avec quelques groupes plus rares en France comme Swans. Comment avez-vous constitué cette affiche ?

Les 3 mecs de la programmation, Matt, François et Manu, ont travaillé ensemble, avec leurs différences de sensibilités, à l’élaboration d’une programmation hétéroclite tout en étant fédératrice pour les fans de musique extrêmes. J’ignore comment ils se débrouillent mais l’affiche est là, et on peut dire qu’ils ont bien bossé !

Votre festival se déroule dans trois endroits différents dans Bordeaux. Pourquoi ce choix ?

Comme on a pu l’aborder précédemment, on voulait fédérer les forces de deux salles de concert de profils différents pour ce festival : VOID et la Rockschool Barbey ont respectivement une capacité de 200 et 600 personnes, ce qui nous permet d’avoir deux styles de lieux en fonction des groupes que l’on voulait proposer. Lors du développement du projet on a demandé comme ça à la ville si on pouvait exploiter la place Dormoy, près de la Rock School. On y a pas cru sur le moment mais ils nous ont dit oui !

Comment ça se passera au niveau nourriture et boisson ? Y aura-t-il une carte spéciale ?

On a choisi deux foodtrucks qu’on connaît bien pour servir des tacos, fajitas et des plats asiatiques. Etant pour la plupart végétariens, on avait à coeur de proposer des plats sans viande, on en trouvera donc sur les deux camions en plus des plats normaux. Un accueil festivalier avec petit-déxeuner se tiendra au Void tous les jours de 9h à 13h avec tout le nécessaire pour bien se réveiller !
Et j’oubliais, il y aura bien évidemment plein de bières dans chacun des lieux du festival !

Comment vont les ventes de billets ?

On a lancé les early birds et les avons pratiquement tous vendu avant la clôture des ventes, et, depuis, ça suit son cours. On a choisi de proposer des tarifs intéressants (25€ la journée et 60€ les 3 jours) pour attirer un maximum de monde donc on espère en vendre encore !

Un dernier mot ?

Vivement Octobre !

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[INTERVIEW] Alcatraz Festival : Rencontre avec les responsables Mattias et Filip !

L’Alcatraz Festival se tient tout les étés, vers le mois d’août, à Courtrai, en Belgique. Situé à quelques minutes seulement de Lille, cet événement n’est pourtant pas très connu dans l’Hexagone, alors qu’il a acquis une solide réputation chez nos voisins. Les organisateurs, Mattias et Filip, viennent nous présenter ce festival, qui fêtera ses dix ans cette année !

Réalisé en avril 2017 au Hard Rock Café de Paris – Merci à Roger pour cette entrevue !

Notre live-report de l’édition 2016 de l’Alcatraz Festival :

PARTIE 1 : http://www.metal-actus.com/live-report-alcatraz-rock-festival/
PARTIE 2 : http://www.metal-actus.com/live-report-alcatraz-rock-metal-festival-part-2-14-aout-2016/

Metal-Actus : Au mois d’août se tiendra la dixième édition de l’Alcatraz Festival, toujours à Courtrai, en Belgique. Quand vous avez commencé, vous pensiez qu’il y aurait une dixième édition ?

Mattias (Direction Alcatraz Festival): Non. Tu ne le sais jamais avant. Le festival a grossi avec les années. Quand on a commencé, en 2008, on aurait jamais pu rêver d’une dixième édition. Mais on est là (rires).

Cette année, la grande nouveauté est une scène et un jour supplémentaire. Vous tourniez que sur une seule scène avant. Quel a été le déclic ?

M : On en a beaucoup parlé, avant justement cette dixième édition ! On voulait avoir cette deuxième scène depuis des années. Mais on s’est dit qu’il était encore trop tôt.

Filip (Direction Alcatraz Festival) : Mais maintenant on l’est. Et on s’est dit que c’était une bonne occasion, pour nos dix ans, d’essayer ça.

Et pourquoi vous ne vous sentiez pas prêt ? A cause de votre localisation ?

M : En partie oui mais aussi par rapport à des questions financières, car avec la deuxième scène, tu dois tout doubler : les commodités, le personnel, les frites (rires), la sécurité … On voulait attendre le bon moment pour sauter le pas. Mais pense qu’il était nécessaire de l’avoir cette année : on a essayé de programmer plus de groupes dont le show est appréciable en pleine nuit.

F : On sera un peu plus éclectique cette année : on aura du black, du death, du heavy, du stoner … et des groupes qui préfèrent jouer de nuit !

Du coup, vu ces nouveautés, vous avez augmenté le prix du billet de quelques euros. Même si la hausse n’est pas significative, vous avez eu des critiques à ce propos ?

M : Non. Pour notre combi-ticket, on a rajouté exactement 10 euros. Ce n’est pas non plus une hausse trop notable. Nous n’avons eu, en tout cas, aucun commentaire à ce propos. Les gens comprennent pour la plupart. Et je pense que pour nos prestations, le prix est correct.

Y aura-t-il des nouveautés sur la nourriture, le metal-market ?

M : Il y aura un metal market un peu plus grand que celui de l’année dernière. Et sur la nourriture, on prend ça très à coeur (rires). On est parti dans d’autres festivals et lieux à la rencontre d’éventuels fournisseurs. On s’en occupe personnellement depuis l’année dernière et on a des retours très positifs.

Et comment vous avez donc choisi vos partenaires ?

M : Pour certains, c’était par le contact d’un contact. Pour les autres, c’est simple, on a testé. Et on a goûté à tout et chez tout ceux qu’on a rencontré ! (rires) Du coup on a un peu forci (rires). Mais on a eu le temps de redevenir minces (rires). On est allé en Hollande et en Belgique, et on se réunissait ensuite pour décider quels fournisseurs nous suivront sur cette année. On est notamment allé dans ce magasin de frites avec ce colossal catalogue de sauces (rires). On ne pensait pas qu’il en existait autant d’ailleurs (rires). Une fois notre tour terminé, on a fait un tableau comparatif, car tous les pays ont leurs propres règles culinaires. Il faut s’adapter à tout le monde.

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Comment choisissez-vous les groupes qui seront à l’affiche de votre festival ?

F : Et bien on ne les choisit pas. On en discute d’abord et on voit ce qui est possible financièrement et notre marge de négociation.

Même pour des groupes comme Korn ?

F : Bien sûr ! Et même pour des petits groupes ! Tu te dois de négocier et de faire en sorte que chacune des parties soit satisfaite.

Il y a des groupes qui vous ont répondu un gros « non » ?

F : Juste pour des bonnes raisons : la plupart des refus font suite à de la simple indisponibilité. Quand ils sont libres, là on peut engager les négociations.

M : Il y a eu des différences avec l’année dernière : l’Alcatraz Festival est aujourd’hui devenu un nom, et on sent aujourd’hui que les groupes sont contents de venir jouer chez nous. Avant, on devait encore faire nos preuves.

F : Oui, nous devions demander aux groupes de venir jouer à notre festival.

M : Mais pour venir jouer, tu dois être abordable financièrement et disponible. Constituer le line-up est la tâche de Filip, et c’est de l’intensif. On doit se montrer ingénieux !

F : Les négociations prennent du temps. On commence en septembre pour l’année suivante.

Vous avez réussi à attirer Twisted Sister pour leur dernier show européen l’année dernière …

F : On en est très fiers d’ailleurs (rires)

Comment vous avez fait ?

F : En fait, on connait leur manager. Il nous a dit que le groupe aimerait bien venir à l’Alcatraz, après avoir fait le Graspop Meeting, en tant que dernier show en Europe. Mais on a dû l’attendre pour l’annoncer, après leur show au Graspop en fait…. (s’adressant à Mattias) D’ailleurs, tu te souviens quand on a fait ce gros gâteau à cette occasion ?

M : Oui c’est ce dont on parlait avant de commencer ! C’était un moment très fort. : il y avait cette pâtisserie proche du festival. Et on leur a commandé un gâteau pour les remercier de terminer en Europe sur notre festival. Et ils étaient très contents.
D’ailleurs on va certainement en diffuser quelques photos : il est vrai que depuis le début de notre aventure, on ne partage pas ce qu’il se passe en coulisses. On va certainement y remédier.
Et concernant Twisted Sister, j’ai toujours l’espoir qu’ils changent d’avis et reviennent l’année prochaine (rires).

Peut-être dans quelques années, pour leur éventuel come-back ?

M : Peut-être oui (rires)

Je vais maintenant passer au seul point noir de votre festival : à la fin de la journée, le sol est recouvert de détritus. Cela vient du fait que, notamment, vous ne donnez pas de verre en plastique consignés. Un changement de ce point de vue là est-il attendu ?

F : On a eu la même question de la part d’autres journalistes. C’est effectivement un problème pour nous. Mais je sais qu’en France – j’ai pu assister notamment au Sonisphere et à un concert de Metallica au Stade de France – et c’était toujours des verres en plastique rigide. Donc il n’y avait rien par terre. Mais je pense qu’il est encore trop tôt pour nous pour le faire.

M : Il faut comprendre que ça a un coût : faut les faire aux couleurs du festival, acheter des laves-vaiselle en nombre, en plus les gens les garde… Il faut faire appel à des compagnies privées pour faire ces verres, et vu qu’on a, à chaque fois, un budget serré, on ne peut pour l’instant pas se le permettre. Après je peux comprendre que ça a un aspect plutôt écologique…Mais comme de plus en plus de festivals autour de nous le font, en Allemagne et en France notamment, je pense qu’on pourrait y repenser. On serait les premiers en Belgique à le faire. Même des événements plus gros que le nôtre ne le font pas, comme le Graspop.

F : Mais là tu marques un point (rires).


Pensez-vous faire encore grandir votre festival ?

F : Pas du tout. On a l’intention de rester un festival à taille moyenne. Même si on a un jour l’opportunité de grandir encore, je pense qu’on ne le fera pas. Il faut savoir s’arrêter avant de perdre le contrôle. On veut rester un festival « cosy » Et on a déjà un gros festival, le Graspop, en Belgique.

M : On ne peut pas le comparer avec le nôtre : le Graspop reste une formidable machine, nous on veut continuer à fournir confort et tranquilité à nos festivaliers.

F : Et puis j’ajouterai qu’au moins, chez nous, on ne met pas une heure pour aller aux toilettes ou rejoindre le camping (rires). Toutes nos commodités restent proches les unes des autres.

M : J’aime à penser que nos festivaliers nous font confiance, que ce soit en notre line-up ou en notre organisation, et qu’on a acquis un véritable public de fidèles qui achèteront leur billet les yeux fermés. (rires)

Des choses à ajouter ?

M : Merci beaucoup de nous avoir accueilli ! Lille n’est qu’à 25 minutes de Courtrai et environ 20% de nos festivaliers sont français : donc si vous êtes amateurs de bonne musique, on sera plus que ravis de vous accueillir.

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[INTERVIEW] Arjen Lucassen (Ayreon) : « Je voulais repartir sur une histoire de science-fiction »

Après une escapade du côté de The Gentle Storm, Arjen Lucassen reprend Ayreon et nous sort « The Source », qui revient dans la saga des Forevers, ces aliens aquatiques dont on a pu suivre les aventures sur plusieurs autres albums de son projet. L’occasion pour nous d’interroger le Monsieur (avec un grand M).

Metal-Actus : Peut-tu nous parler de la génèse du projet « The Source » ?

Arjen Lucassen (Ayreon) : Il s’agit d’un prequel sur les Forevers. Je voulais repartir sur cette saga, une histoire de science-fiction, après l’escale The Gentle Storm. Assez curieux d’ailleurs car paradoxalement, je m’en étais éloigné avec notre dernier album « The Theory Of Everything », j’avais à l’époque envie de faire autre chose.

Pourquoi ce besoin de retour aux sources après The Gentle Storm ?

A la base, The Gentle Storm est le projet d’Anneke (Van Giersbergen) : elle est venue me trouver avec ses textes et on a travaillé dessus. On en parlais depuis assez longtemps. Mais c’est une histoire d’amour bien à la hollandaise, un truc assez féminin, enfin, un truc sur lequel je n’ai pas l’habitude de travailler (rires). C’était une véritable expérience ! Mais après ce genre de chose, j’avais besoin d’un retour assez roots, d’être sur quelque chose qui me ressemble un peu plus. (rires).

L’artwork est un hommage à Matrix ?

Tout le monde me dit ça ! (rires) Mais non, il n’y a absolument aucun rapport avec le film, je l’ai découvert que bien plus tard. Cette dame, vivant sous l’eau, c’est quelque chose d’assez récurrent dans la science-fiction en fait!
J’ai d’ailleurs changé mes habitudes sur cet album : à la base, je compose mes morceaux puis je choisi l’artwork qui s’y prête le mieux. Cette fois, c’est le contraire qui s’est produit : je suis tombé sur le travail de Yann Souetre, un artiste français, et notamment sur cette image qui est maintenant la cover de l’album, même s’il y a eu quelques modifications comme ces tubes. J’ai donc composé autour de cette image, même si, à l’époque, il n’y avait pas les tubes que tu vois.

Beaucoup de personnes de mon entourage se demandent si tu lis beaucoup de livres, en entendant les paroles d’Ayreon. Est-ce le cas ?

Je dois faire un terrible aveu : non je ne lis absolument rien du tout ! Je m’inspire essentiellement de films, notamment de la saga Star Trek!

Je n’ose pas alors te poser la même question mais sur la musique classique …

Non plus ! (rires) Je suis un véritable ignare sur ces domaines ! Ce serait peut-être bien que je m’y mettre d’ailleurs mais … je n’ai pas le temps (rires).

As-tu eu les chanteurs que tu souhaitais avoir sur cet opus ? Je vois qu’il n’y a toujours pas de Paul McCartney !

Non, et je crois que je ne le toucherai jamais, malgré mon incroyable envie de travailler avec lui (rires). En fait je pense aux personnes dès que je termine de composer un titre. Je n’ai pas plusieurs noms, mais j’imagine la voix et la personne vient rapidement en tête. Après je les contacte, et pour cela, Twitter est vraiment un outil formidable (rires). Tous étaient partants !

Je suppose qu’on ne verra pas Ayreon en tournée …. ?

Oui, j’ai statué il y a quelques années que je ne souhaitais plus partir en tournée : l’alcool, la dépravation, les conditions parfois exécrables dans lesquelles on devait jouer … Je suis vieux maintenant, je ne veux plus tout cela.

Et un gros concert unique est-il prévu ?

Nous allons donner une représentation d’Ayreon Universe en Septembre à Tilburg (NDLR : Pays-Bas). Deux concerts sur 3 jours de fêtes, et avec 16 chanteurs. Et bien sûr, cela sera filmé !

Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Vendre plus de CD d’Ayreon ! « The Theory Of Everything » ne s’est pas vendu aussi bien que je l’espérais … et, bien sûr, continuer à faire ce que j’aime!

Un dernier mot ?

Merci à tous ceux qui me suivent depuis des années, et aux autres d’ailleurs (rires). J’espère que vous apprécierez « The Source » !
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[INTERVIEW] Uneven Structure : « On part un peu dans tous les sens mais en gardant un fil rouge »

Six ans après la sortie de « Februus », Uneven Structure met fin aux attentes de nombreux fans avec la sortie de « La Partition » prévue pour ce 21 avril. Un album qui tranche avec le précédent par son côté plus éclectique. Igor, guitariste du groupe, a accepté de nous en toucher quelques mots.

Metal-Actus : Votre nouvel album se nomme « La Partition ». Alors j’ai une question un peu bête mais … pourquoi avoir choisi un titre en français alors que tous vos morceaux sont en anglais ?

Igor (guitare) : Parce que « Music Shit » en anglais, ça ne sonne pas super bien (rires). Le terme en soi est celui qu’on voulait pour l’album, et il est tout simplement mieux à dire en français.

Et ce titre réfère au concept de l’album ?

Oui. L’album parle d’un roi qui demande à un marin de rapporter la partition de leur chant, pour qu’elle puisse prospérer à nouveau.

Et comment avez-vous réussi à créer cet univers ? Quelque chose de cohérent avec un début et une fin ?

On a commencé avec notre premier EP en 2009, où on esquissait un univers à la base assez abstrait. On a commencé à l’enrichir, au fil des albums. On s’en sert pour faire passer nos idées, de faire un peu ce qu’on veut pour parler de ce qu’il faut parler.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration, en tout cas pour cet album ?

Au fur et à mesure, on a défini notre propre style, de trouver ce qui nous intéressait musicalement. Honnêtement, au bout de dix ans, on n’a plus vraiment d’inspiration directe, que ce soit musique de film ou événement… C’est plus du ressenti ! On puise déjà dans tout ce qu’on connaît, ce qu’on a expérimenté musicalement, pour construire quelque chose. On pratique l’écriture automatique, on laisse les idées couler, et on se retrouve avec la musique qu’on fait maintenant.

Quels sont ces différents styles de musique ?

Metal, Metal prog, post-Metal, post-harcore, indus, du rock, du stoner, pas mal de grunge notamment pour notre chanteur, de l’électro, de l’ambiant … suite à la sortie de notre précédent album « Februus », on s’est retrouvé face à un mur. On n’avait plus grand chose à dire ! On a perdu du temps pendant deux ans : on a erré sans vraiment trouver de direction. Et puis on a commencé à se reconstruire une identité, à savoir où aller. On a eu de nouveau les outils en main pour passer nos émotions, notre énergie. On s’est mis de nouveau en avant, de la manière la plus juste.

C’est-à-dire ?

C’est désormais sans filtre ! Sur le précédent album, on était assez cloisonnés dans un genre, dans une direction, dans une musicalité. On s’est retrouvé beaucoup plus libres, on a maintenant des accents plus rock, plus pop, parfois plus black metal … On part un peu dans tous les sens mais en gardant un fil rouge.

A cet univers musical, vous avez intégré un véritable univers visuel. Le groupe en est l’auteur ?

C’est Thomas, le frère de notre chanteur Mathieu, et moi-même, qui avons bossé sur tout cet univers visuel, notamment sur cet artwork : lui a fait tout le côté un peu plus dessiné, moi celui orienté vidéo et effets spéciaux. On a continué ce qu’on avait commencé avec « Februus » sur le côté visuel, en gardant les mêmes personnages, en intégrant des nouveaux, en gardant les codes de l’univers tout en les enrichissant.

Votre premier single est « Incubus ». Pourquoi ce choix ?

C’est le morceau qui lit le précédent album à celui-là.

Ce n’est donc pas le premier titre qui remplit ce rôle …

On aurait pu. Mais l’album se déroule de façon linéaire : c’est juste trois actes où on va parler d’éléments différents de l’histoire, et du coup on peut se permettre de sortir les morceaux dans l’ordre dans lequel on veut, par triptyque.

Des clips sont-ils en prévision ?

Ouais. L’idée est d’avoir un clip par morceau, histoire qu’ils se suivent pour faire un moyen-métrage d’une heure.

Vous avez commencé à tourner quelques scènes ?

Là on a quatre des neuf clips qui sont déjà tournés, ils sont en post-production. C’est long car c’est là où tout se joue. L’idée est d’avoir la sortie d’un clip tous les deux mois et demi.

C’est soutenu !

C’est tendu ouais : on va voir si on arrive à gérer ça.

Parlons concert maintenant ! Contents de revenir sur les routes ?

Carrément ! Surtout après cinq ans passés enfermé dans un studio (rires). Le fait de pouvoir sortir, de partager notre musique sur scène, d’avoir cette énergie à partager avec les gens, c’est tout ce qu’on attendait ! Cet album a été vraiment pensé avec le live, vu qu’on n’a pas vraiment joué le précédent sur scène car les conditions ne s’y prêtaient pas vraiment.

Vous allez jouer avec Textures. Comment ça s’est organisé ?

C’est un groupe avec lequel on a souvent tourné depuis 2012. On s’entend bien, on est des bons compagnons de route, donc à chaque fois qu’ils passent en France, on se débrouille pour être dans les parages. C’est un plaisir partagé d’être sur scène avec eux.

J’ai vu que vous avez signé chez LongBranch Records. Vous avez quitté Basik du coup ?

Oui car on cherchait plus d’appuis. Basik nous ont donné tout ce qu’ils ont pu nous donner. Et ils sont à fond, ils nous ont même attendu pour cet album ! On l’aurait sorti chez eux avec plaisir mais on voulait vraiment progresser, sortir de cette scène Metal Technique, de cette étiquette qu’on avait, et pour nous, c’était important, voire nécessaire, de changer de voie, de partir sur un opus plus éclectique, avec une image différente. Et vu qu’il est plus gros, on espère avoir plus d’opportunités.

Vous aurez dix ans l’année prochaine. Est-ce que vous pensiez être encore là aujourd’hui ?

On pensait plutôt présenter notre quatrième album, au lieu de notre deuxième (rires). On a été super longs. Donc on est contents d’être encore là en ayant sorti peu de trucs. Je ne pense pas qu’il y ait énormément de groupes où le line-up a autant bougé : on n’avait pas des personnes qui étaient autant à fond, créatives. Certains étaient uniquement là pour la scène, pour un autre, c’était un cas un peu particulier. On est contents tout de même d’avoir trouvé des gens qui nous poussent, en tant que groupe, encore plus loin.

Donc que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

De sortir deux nouveaux albums en quatre ans, ce serait déjà pas mal ! (rires)

Tu as quelque chose à rajouter ?

Salut Maman! (rires). Merci à tous pour votre soutien !

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