Archives de catégorie : Interview

[INTERVIEW] Christophe (Fishing With Guns) : « Pour les concerts, on va tout miser sur 2022”

Peu de gens connaissent réellement les Fishing With Guns, pourtant acteurs de la scène metal française depuis …2005 ! La faute à un cruel manque de visibilité pour cet excellent groupe parisien. Ce dernier a décidé de prendre le taureau par les cornes et se montre sur tout les fronts, à l’occasion de la sortie du très bon « Under The Silver Lake », un opus coup de poing tranchant avec ses prédécesseurs. Nous avons pu discuter de cette galette avec Christophe, guitariste de la bande.

Metal-Actus : Vous sortez « Under The Silver Lake” ce 17 septembre. Ce titre a-t-il un rapport avec le film du même nom, sorti en 2018 ?

Christophe (guitare) : Tout à fait ! Inigos (chant) s’est inspiré des thématiques décrites dans le film. Il a écrit des chansons autour et y a donné sa propre interprétation.

Mais je suppose que ce n’est pas que le film qui vous a influencé, vu la conjecture de l’album, bien plus violent et rageur que son prédécesseur « Blood On The Ropes » ?

Non du tout. Du film nous n’en avons tirés que des idées, des sujets. On a surtout été influencés par l’arrivée de Mikey (à vérifier) à la guitare en 2018, qui a su poser sa patte très rapidement au sein du groupe, ce qui explique la grosse touche Metal sur cet EP.

D’ailleurs, est-ce vrai que cet EP était prévu pour être un album ?

Oui, mais à la suite de plusieurs événements personnels, en plus de la pandémie, on n’a pas eu le temps de faire ce qu’on voulait, ni d’écrire comme on le souhaitait. On s’est retrouvé avec ces cinq titres déjà maquettés. On a donc voulu surfer dessus pour prospecter niveau concert et ne pas rester trop longtemps sans actualité.

Pourquoi avoir mis en avant « Owl’s Kiss » ?

On s’est, comme d’habitude, concerté sur le premier titre qu’on mettrait en avant, et on a choisi ce titre grâce à son refrain dément, et le morceau matchait plus niveau mélodique. Un titre comme « Beware The Dog Killer » est plus hardcore et serait moins bien passé.

Que peux-tu nous dire sur « Homeless Ghost » ?

C’est mon titre préféré de l’EP ! Il est hyper catchy, le refrain – que t’as envie de scander – défonce, et il touche à plusieurs facettes de notre style, en plus d’y apporter une véritable atmosphère. Un clip est d’ailleurs en préparation dessus !

Comment est venue la signature avec M&O Music ?

On en a discuté entre nous, et comme c’est un label connu avec plusieurs autres groupes que nous connaissions dans son roaster – et qui avaient des retours positifs dessus – on a signé. On s’est dit que c’était l’occasion de gagner en visibilité.

Vous êtes très présents aujourd’hui sur les réseaux sociaux, mais votre chaîne Youtube, par exemple, ne comporte que peu de vidéos. Un manque de temps de votre part ?

Oui, on n’a pas eu l’occasion d’alimenter cette chaîne Youtube, par manque de temps. Avec cet EP d’ailleurs, on compte bien y partager un maximum de contenu. C’est une chose que nous faisions moins par le passé, et donc nous n’étions que peu visible.

Vu que les concerts reprennent tout doucement, avez-vous des projets à nous communiquer ?

Ce n’est pas encore à l’agenda ! De plus, Fred, notre batteur, vient de se casser le bras, donc les concerts, ce ne sera pas pour tout de suite. On va tout miser sur 2022.

Un dernier mot ?

Merci aux lecteurs qui écouteront notre nouvel EP. On y a mis nos tripes dedans. Et on espère qu’il vous plaira autant qu’à nous.

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[INTERVIEW] Sam (Welcome X) «On voit les deux albums comme d’un seul bloc »

Quelques mois après avoir ravi les critiques avec un très acclamé « Vol-1 », les Welcome X reviennent en force cet été avec une deuxième galette, logiquement dénommée « Vol-2 ». Sam, le chanteur du groupe, a accepté de nous en dire un peu plus.

Metal-Actus : Comment s’est passé l’enregistrement de ce « Vol-2 » ? La pandémie actuelle a-t-elle eu une quelconque influence sur ce deuxième album de Welcome X ?

Sam (chant) : Non car il était déjà prévu depuis longtemps, nous avions toute la matière pour ce vol-2 avant que tout cela n’arrive. On avait prévu des concerts, mais la pandémie a tout arrêté net. On s’est donc concentré sur ce deuxième opus, et on a pu finalement passer en studio pour l’enregistrer à la fin 2020. Tout était dans la boîte en une semaine, et seul le mix de l’album a été plus compliqué.

Tu dirais que ce Vol-2 représente une rupture avec le vol-1 ou l’inverse ?

Non il n’y a pas eu de césure car on a tout composé sur une même période. On voit les deux albums comme d’un seul bloc.

Que peux-tu me dire sur « Inevitable Collapse » ?

C’est un morceau que nous avons composé très rapidement : on a commencé par articuler trois riffs, autour desquels on a collé une écriture assez dépouillée. Il a un petit côté Black Sabbath, assez spontanée, avec un esprit très rock garage : c’est un peu une musique d’ado (rires). Elle traite de la société capitaliste, des pillages et des catastrophes sans fond qu’elle entraîne.

Que peux-tu me dire sur « Bullseye » ?

C’est l’un des morceaux les plus élaborés de l’album, avec pas mal de parties complémentaires qui s’y sont ajoutés. En introduction, on a une musique aérienne avec un rythme très serré, ce qui donne un aspect funky et groovy au morceau.
Son idée est que tout est porté par ce premier riff que tu entends. Cela apporte une vraie cohérence au morceau.
Au fur et à mesure du morceau, on passe à la désillusion absolue qui découle de l’illusion qu’on fait croire. Notre pensée doit aller droit au but, et notre esprit doit demeurer un espace de vérité.

Qu’en est-il du troisième album ?

Nous prévoyons de dévoiler un premier titre sur scène. Ce sera assez différent, et plus contrasté. Par ailleurs, ce sera le plus abouti des trois opus.

Comment était votre concert au Triton ce samedi ? Avez-vous d’autres projets de scènes de prévus ?

Cela nous a fait un bien fou de retrouver le Triton : c’était génial, après plus d’un an, de retrouver notre public ! Concernant d’autres dates éventuelles, on n’a rien encore de calé : on parle de quatrième vague de COVID-19 partout donc on n’a rien de concret.

Un dernier mot ?

Merci à tous pour votre intérêt et vos retours positifs sur notre deuxième album, malgré notre autarcie. On en profite pour souhaiter à tous ceux qui viennent de nous découvrir la bienvenue.

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Mike Barber (Wizardthrone) : «Ne prenez pas trop au sérieux notre musique ! »

Né avant le confinement, Wizardthrone est un supergroupe regroupant la fine crème du metal européen. Ils nous arrivent avec un premier jet, « Hypercube Necrodimensional », qui se pose comme un pied de nez à tous ceux qui se prennent trop au sérieux dans la scène musicale. Entretien avec Mike Barber, ou devrons-nous dire M. Archistrategos Barber – gardien de la 17e porte Enochienne.

Metal-Actus : Tu fais partie des membres fondateurs d’un supergroupe récent, Wizardthrone. Vous venez de milieu musicaux différent, d’Alestorm à Forlorn. Comment vous vous êtes rejoins autour de ce projet ?

Mike Barber (Guitare/voix) : On se connaît en fait depuis un long moment, la scène anglaise étant plus petite qu’on ne le croit. Et l’année dernière, j’ai parlé à Chris (Christopher Bowes/ALESTORM) de tenter quelque chose ensemble, un projet de metal extême un peu fou qui nous correspondrait tous les deux. Et on s’est mis au travail après notre tournée commune.

Pourquoi ce terme de «Wizard Metal» ?

C’est un terme plus générique pour « Neo-Classical Blackened Mathematical Prog Power Death » mais on trouvait ça un brin ennuyeux alors … (rires) On voulait lancer quelque chose d’unique, tout en essayant de trouver un compromis entre chacun d’entre nous. Il fallait que ce soit cohérent pour Chris, et assez différent de nos registres respectifs. Cela m’a rappelé mes 20 ans, quand j’ai débuté dans la musique et que je voulais tout faire pour me démarquer de tous les autres (rires).

Pourquoi ce titre «Hypercube Necrodimensional» ?

On voulait dès le titre avertir les potentiels auditeurs dans quel bateau ils embarqueraient : une musique plus complexe, plus difficile d’accès, presque mathématique. C’est ainsi que nous qualifions nos paroles, en particulier celles de «Hypercube Necrodimensional» : des mathématiques sataniques (rires)

Je savais bien que les mathématiques étaient tout droit sorties des enfers (rires). Peux-tu du coup m’en dire plus sur le concept de votre album ?

Ce n’est pas un concept, au sens strict du terme, mais plus une toile de fond qui se fait discrète. Si nos chansons ne sont, en aucun cas, liées les unes aux autres – on y parle plus de nos expériences professionnelles – je ne nie pas qu’on a peut-être créé un petit univers. On va voir comment il évoluera, quelle sera sa progression.

Que peux-tu me dire sur «Frozen Wings Of Thyraxia» ?

C’est la première chanson qui a été écrite. Elle possède de bons riffs ! Les paroles sont assez influencée par des groupes comme Children Of Bodom et North !

Que peux-tu me dire sur «Of Tesseractual Gateways And The Grand Duplicity Of Xhul» ?

C’est une vieille chanson, que j’ai commencé à composer il y a vingt ans et que j’ai ressorti des cartons pour l’occasion. Elle a, bien évidemment, subi de nombreuses évolutions mais son message est resté le même : je ne veux pas changer, ce qui est, tu le concevras, assez paradoxal tellement ce morceau s’est transformé (rires). Il me fait beaucoup penser à Dark Forteress. Ce titre est étrange, inattendu, sans vouloir trop en dire (petit rire).

Que peux-t-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Jouer en live ! Comme tous les groupes en ce moment d’ailleurs ! On a si envie de pouvoir se produire sur scène et présenter notre album ! C’est qu’on a deux ans à rattraper ! On a commencé à répéter et on espère vous voir tous en 2022 !

Un dernier mot ?

Ne prenez pas trop au sérieux notre musique ! Débranchez et laissez-vous porter par nos riffs. Et si vous appréciez, on se revoit, on espère très vite, sur les routes.

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[INTERVIEW] Benoît (Primal Age) : « Nos shows, c’est notre défouloir »

Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas eu de nouvelles de Primal Age ! Ces derniers, habitués à faire des tournées, planchait sur une toute belle galette, « Masked Enemy ». On a pu s’entretenir avec Benoît à ce sujet !

Metal-Actus : « Masked Enemy” sort quatre ans après « A Silent Wound”, et en pleine pandémie. Est-ce d’ailleurs cette dernière qui vous a influencé ?

Benoît (guitare) : Du tout non, car nous préparons en fait cet album depuis un long moment, depuis trois à quatre ans !
Pourquoi ce titre ?

Ce titre fait référence aux politiciens et à tout ce système de musolière auquel nous devons faire face.

Vu les conditions, comment avez-vous composé cet opus ? Chacun de votre côté ou vous avez pu à un moment vous rassembler physiquement ?

Sur le dernier EP « A Silent Wound”, on avait travaillé avec Sylvain Sott, batteur des Seekers Of Truth. Cette fois encore, xDimitrix (basse) et Flo (guitare) se sont chargés de la composition. On a eu de plus le départ de Medhy (batterie) qui était resté 12 ans avec nous, pour mieux accueillir Stephane, qui est revenu pour notre plus grand plaisir à tous sur la tournée anniversaire de notre album « The Light To Purify » . Puis il a du partir et a été remplacé par Rudy (Explicit Silence) qui nous a aidé à maquetter, et par Toky (ex-The Arrs) avec lequel le feeling n’est pas passé sur la composition. On est donc passé par plusieurs batteurs en l’espace de très peu de temps.
Et pour le studio, tu l’as toi-même compris, il a fallu jouer avec les contraintes sanitaires, donc on a pu faire un peu en physique, et un peu chez soi.

J’ai vu effectivement vos galères de batteurs. Comment l’expliques-tu ? Avez-vous trouvé quelqu’un aujourd’hui ?

Oui, il s’appelle Miguel et malgré son arrivée tardive il y a quelques mois, a aujourd’hui parfaitement intégré le groupe.
La batterie doit relever le niveau de nos morceaux pour Dimitri et Flo, qui avaient déjà toutes les parties en tête au moment de la composition. Ce n’est pas simple donc pour certains de s’y plier, voir d’apporter ses propres idées. De plus, d’autres n’ont pas pu poursuivre avec nous à cause de leurs vies professionnelles et privées.

« Masked Enemy » signe aussi votre passage chez WTF Records, après la fermeture de Deadline. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Après l’arrêt du label Deadline, on a adressé 45 demandes auprès d’autres maisons de disque. Nous avons eu 12 retours. On a choisi tout simplement celle qui nous offrait ce qui nous convenait, à savoir une sortie CD et vinyle.

Que peux-tu me dire sur « Wise Old Man » ?

Il a été le premier morceau composé, et c’est de ce dernier que découle toute notre composition. Il fait également assez peur aux batteurs, car la rythmique possède une patte des plus originales.

Que peux-tu me dire sur « I Warn You » ?

C’est un de nos morceaux préférés et sans conteste l’un des meilleurs taillé pour le live. On a hâte de le jouer sur scène.

Vous qui avez sillonné les routes depuis votre création en 1993, comment vivez-vous cet arrêt net des concerts ?

Ça fait mal. Et on a besoin de déverser toute la rage que nous sommes en train d’accumuler en concert. Nos shows, c’est notre défouloir. On veut retrouver cette symbiose avec notre public. Mais à priori, nous nous produiront au 8 Fest ce 2 octobre à Sainte-Pazanne, avant de nous retrouver en 2022 ou en 2023, cela dépendra du contexte.

Un dernier mot ?

Merci à tous ceux qui nous suivent ! On souhaite la santé à tout le monde, et on espère à très vite en concert pour revivre ces moments de communion et de partage.

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[INTERVIEW] Diamond Rowe (Tetrarch) : « On se fait mutuellement confiance »

Tetrarch est ce groupe américain, qualifié de revival neo-metal par la presse, qui monte de plus en plus en puissance, jusqu’à sortir de leurs frontières et atterrir de l’autre côté de l’Atlantique, directement dans nos cages à miel. A l’occasion de la sortie de leur nouvelle galette, Diamond Rowe, l’impressionnante guitariste et fondatrice du groupe, a accepté de répondre à quelques unes de nos questions.

Metal-Actus : Peux-tu te présenter ainsi que ton groupe ?

Diamond Rowe (guitare lead) : Hello à tous, je suis Diamond Rowe, guitariste et fondatrice du groupe Tetrach ! Je joue de la guitare depuis que j’ai 12 ans. A l’époque d’ailleurs, je voulais absolument commencer un groupe de rock, et comme nous étions dans une toute petite école, je savais vers qui me tourner ! J’ai donc demandé tout naturellement à Josh (Fore/chanteur et guitariste du groupe) car je savais qu’il jouait de la guitare. Au début, il a refusé, mais il a fini par changer d’avis et accepter ! On a alors fait plusieurs concours de jeunes talents et des concerts à l’échelle locale. Et puis Ryan (Lerner/Basse) et Ruben (Limas/Batterie) sont arrivés, et on en est là aujourd’hui !

Pourquoi avoir choisi le nom de Tetrarch ? Ce n’est pas en rapport avec ce fameux char de la Seconde Guerre Mondiale ?

(rires) Effectivement, c’est la première chose qui apparaît quand tu tapes notre nom dans Google ! Non du tout, c’est inspiré de la Tétrarchie de la Rome Antique, quand elle était gouvernée par quatre co-empereurs. On a quatre, on trouvait à ce moment-là que cela nous correspondait plutôt bien !

Revenons à votre nouvel album, « Unstable » qui sort ce printemps. Est-ce que vous pensez que ce contexte sanitaire, dans lequel nous vivons depuis quelques temps, pourrait influencer le succès de votre album ?

La pandémie a déjà influencé sa conception ! On a commencé à se pencher dessus début 2019, avant de l’enregistrer à partir du mois d’octobre de la même année. L’album était donc fin prêt début 2020, mais la pandémie a tout retardé ! Et puis nous devions faire des concerts pour le présenter à nos fans, mais tout est tombé à l’eau, et ça nous a porté un coup particulièrement dur.
Mais pour répondre à ta question, je pense que comme les gens sont bloqués chez eux, ils auront l’occasion d’écouter notre album ! Et on a hâte que les choses reprennent leur cours normal histoire de reprendre la route.

D’ailleurs, comment vous l’avez conçu cette fois, ce nouvel album ? Et comment, de manière plus générale, vous arrivez à concilier vos différentes influences qui vont, je crois, de Korn à Green Day ?

J’aime à penser qu’on est complémentaire, et qu’on essaie de bosser pour que chacun y trouve son compte. Quand Josh ou moi-même avons une idée de riff, voir même une chanson toute entière, on se l’a fait écouter à l’autre pour savoir si elle a du potentiel avant de la présenter aux autres membres du groupe. Et comme tu dis, on a des influences assez différentes lui et moi (rires). On se fait mutuellement confiance.
Pour l’élaboration de « Unstable », si on savait dès le départ ce qu’on voulait comme son – quelque chose à la fois de sombre et d’accrocheur – avec un peu de heavy. Mais on ne s’est pas donné de limite : on est entré en studio en se disant qu’on allait prendre tout le temps qu’il faut pour le faire cet album.

Vous avez diffusé quelques clips déjà, dont « I’m Not Right ». Pourquoi avoir choisi de mettre ce titre en avant ?

Parce qu’il est, à mon sens, celui qui représente le mieux l’album, avec son refrain surpuissant et tous ses éléments heavy ! C’est ma petite préférée de l’opus personnellement.

Que peux-tu me dire sur « Sick Of You », dont la rythmique me fait beaucoup penser à Slipknot ?

Ce n’était pas voulu au départ ! Personnellement je m’inspire beaucoup de Slipknot mais sans pour autant essayer de les copier ! Cette chanson est une des plus sombre de l’album, et peut-être la plus personnelle de Josh, qui fait référence à un passage de son adolescence, que tout le monde connaît d’ailleurs (rires). J’aime beaucoup ce morceau, la rythmique y est assez structurée et Josh se dépasse sur son chant !

En tant que guitariste confirmée mais aussi en tant que femme, quel regard portes-tu sur la scène actuelle ?

Je me sens chanceuse de n’avoir eu aucun souci du fait d’être une guitariste dans un groupe de cross-over metal. Au contraire, je n’ai eu que de la bienveillance autour de moi. Bon peut-être pas au début du groupe, je ne me sentais pas à ma place. Mais j’ai pris plus d’assurance, en moi et en mon jeu. Aujourd’hui, si quelqu’un doute de mes capacités parce que je suis une fille, je l’invite à venir me voir sur scène se prendre une raclée de riffs (rires). De plus, je trouve qu’on voit de plus en plus de nanas guitaristes, batteuse, bassiste, blanche, black ou asiatique et pas uniquement chanteuse ! Je pense que, même si je reconnais qu’il y a encore des efforts à faire, qu’on va dans le bon sens !

Un dernier mot ?

Merci à tous de nous suivre ! Nous espérons que notre nouvel album vous plaira autant qu’à nous ! Et on espère, à très vite sur les routes françaises pour tous enfin vous rencontrer.

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[INTERVIEW] Theo van der Loo (Ego Kill Talent) : « On fait un formidable travail d’équipe »

Originaire de São Paulo au Brésil, les Ego Kill Talent est un jeune groupe prometteur qui a déjà foulé de belles scènes en compagnie des plus grands. A l’arrêt, comme tout le monde, à cause de la pandémie actuelle, le groupe sort « The Dance Between Extremes », leur deuxième album qui a été présenté aux fans sous forme de trois EP. Metal-Actus a pu interroger Jonathan Correa et Theo Van Der Loo sur cette stratégie et sur leur vision de cet avenir incertain.

Metal-Actus : Mes salutations à vous deux ! Comment vous vous portez ?

Theo Van Der Loo (guitare/basse) : Tout va bien pour nous, même si la pandémie actuelle a porté un sacré coup à nos activités de concerts : nous aurions dû tourner avec Metallica aux USA et avec System Of A Down en Europe, mais tout s’est, d’un coup stoppé ! Mais nous avons pu bosser sur la promotion de notre deuxième album, « The Dance Between Extremes ».

Jonathan Correa (chant) : Nous sommes également heureux que nous-mêmes et nos proches soient en sécurité, durant ces temps incertains.

Vous sortez ce mois de mars « The Dance Between », EP et troisième partie de votre album, « The Dance Between Extremes ». Pourquoi avoir choisi cette stratégie, de le sortir en trois parties ?

TVDL : Notre album est, en réalité, prêt depuis 2020. Est arrivé alors la pandémie et tout ce qui l’a accompagné. On s’est dit alors, en accord avec notre label et les équipes travaillant autour de nous, qu’on allait le diffuser en trois partie, histoire de garder une certaine actualité pour le groupe, et de garder le contact avec notre public.

Vous avez de nombreux clips qui ont été diffusés sur ces EP, notamment le dernier en date, « Deliverance ». Que pouvez-vous m’en dire ? Et pourquoi avoir choisi de mettre en vidéo ce titre ?

TVDL : Avec cet album, on a saisi l’occasion de faire une suite de clips, avec une histoire qui continue de vidéos en vidéos, avec ce personnage principal, imaginé par Jonathan.

JC : Il s’agit d’une chanson qui parle de l’acceptation de soi : comment on arrive à se détester, jusqu’à se pardonner, s’accepter et enfin aller de l’avant. Il y a toute une histoire de libération de l’âme assez métaphorique à vrai dire !

« The Dance Between Extremes » a été composé extrêmement rapidement après votre premier opus éponyme, sorti en 2017. Comment cela s’est passé ?

TDLV : Extrêmement rapidement à vrai dire puisque nous avions composé deux des morceaux alors que nous étions en tournée en Europe. On a voulu continuer sur la lancée à la fin de notre tournée, et tout est venu aussi extrêmement rapidement.

Que pouvez-vous me dire sur « In Your Dreams Tonight » ?

JC : Lors de l’écriture des paroles, j’avais en tête cette fille qui dormait et dont la chambre était visité par une créature, ou un ovni. En tout cas quelque chose qui n’est pas humain. Il y a une dimension assez vieux films de science-fiction, comme « Cocoon ». Et un aspect Le Petit Prince qui ne me déplait pas franchement. Et musicalement, ça dépote ! Les gars ont bien saisi l’ampleur du texte et trouvé la musique adéquate.

Que pouvez-vous me dire sur « Saving Drones (A Dinner Talk) » ?

JC : C’est le morceau le plus agressif de l’album, et à vrai dire de notre carrière. Elle a été écrite à chaud après une engueulade de Theo au téléphone

TVDL : Elle est sombre et ténébreuse. Et sur le coup c’était le moyen que j’avais trouvé pour me défouler après cette dispute. Après, ça allait beaucoup mieux (rires). Et en prenant un peu de recul, je me suis dit qu’elle serait parfaite pour Ego Kill Talent.

Vous êtes venus plusieurs fois dans notre pays : au Download Festival, aux Arènes de Nîmes en tant que première partie de System Of A Down, au Zénith de Paris pour l’ouverture de Within Temptation … Qu’est-ce que ça vous a fait, de rencontrer votre public français lors de ces grands événements ?

TVDL : On s’est senti chanceux, de pouvoir jouer sur ces immenses scènes en compagnie de groupes prestigieux. Le Zénith de Paris est une salle mythique pour de nombreux artistes, nous y compris ! Mais on a été émerveillé par les Arènes de Nîmes, c’était merveilleux de pouvoir se produire là-bas ! On espère qu’on pourra y revenir !

En 2017, lors de la sortie de votre premier album, vous aviez figuré parmi les 20 groupes les plus prometteurs du monde. Vous étiez constamment en tournée ou en promotion. Avec l’arrivée du Covid, tout s’est arrêté d’un seul coup. Quel était votre état d’esprit alors ? Et avez-vous eu peur que cette pandémie signe la fin de Ego Kill Talent, à l’instar de quelques artistes dans le monde ?

TVDL : A aucun moment nous n’avons eu peur pour l’avenir de notre groupe : au contraire même, j’ai l’impression que cette épreuve ne fait que nous renforcer en tant que musicien, sous la même entité qu’est Ego Kill Talent. On fait un formidable travail d’équipe. De plus, on a notre label derrière nous qui nous fait confiance, établit avec nous des stratégies pour qu’on continue à occuper un peu la scène.

Un dernier mot ?

JC : Merci à vous tous qui écouterez notre nouvel album ! Et en ces temps troublés, prenez soin de vous et de vos proches.

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[INTERVIEW] Stéphane Azam (C R O W N ) : « On a suivi notre instinct sans nous mettre des barrières »

Le duo de Colmar C R O W N créé l’événement en ce début de printemps en revenant avec une toute nouvelle gallette « The End Of All Things », qui s’émancipe de ses prédecesseurs par un ton plus électro et accessible. Stéphane Azam a accepté de nous en dire davantage sur cet album et de l’évolution de son groupe.

Metal-Actus : Comment allez-vous en ces temps troublés ?

Stéphane Azam : Je vais bien ! Comme je suis intermittent, je me retrouve bien occupé ces derniers temps à travailler le mix de certains groupes.

« The End Of All Thing » sort six ans après votre dernière galette « Natron ». Qu’est-ce qui explique ce laps de temps ?

On a tous les deux des métiers très prenant, qui nous amènent à suivre des groupes en tournée, et, dans mon cas, Alcest sur leurs derniers concerts. Et notre album est prêt depuis fin 2019, mais le label a choisi de reporter sa sortie.

Pourquoi avoir choisi « The End Of All Things » comme titre ?

Ce titre a été composé en 2018, et il faisait le constat du monde d’alors, assez sombre. Mais comme ça collait bien avec le monde actuel alors (rires). Ce n’est pas un constat très joyeux, même si on a laissé passer de nombreux moments d’éclaircies plus doux.

Cet album symbolise plus qu’une évolution, mais aussi une césure avec votre passé : compositions moins lourdes, plus lumineuses et accessibles, avec des petits airs d’électro disséminé… Quel a été le déclic qui vous a motivé à aller vers de nouveaux horizons ?

C’est venu naturellement : on ne s’est pas imposé de ligne directrice, ni même de limite. On a suivi notre instinct sans nous mettre des barrières en se disant « On ne peut pas faire ça, ce n’est pas assez sombre ». On ne doit pas se limiter et se conformer à une étiquette en tant que musicien et artiste.

Pourquoi ce choix de « Violence » en tant que video clip ?

C’est un titre qu’on aime beaucoup, et qui plaisait bien au label. Il représente bien cet album dans sa globalité.

Que peux-tu me dire sur « Shades » ?

C’est un de nos titres les plus rentre-dedans de l’album, avec un chant à la black metal très à la Abbath, qu’il a fallu bien bosser (rires). Musicalement, c’est un style plus indus metal. Ce couple dominateur nous a offert un éventail large de possibilité, et nous a permis de souligner nos constats sur le monde, assez sombres. C’est aussi un morceau taillé pour le live, qui possède un petit côté Ministry, et une agressivité assez naturelle.

Que peux-tu me dire sur « Gallow » ?

C’est un morceau aux allures post-punk/électro, et je dirai même presque de pop noire. On l’a finalisé en démo, et il a été de nombreuses fois remanié. On y a même inclus du tapanon, un instrument des pays de l’Est parce que … bah… pourquoi pas ! (rires) Cela donne à ce titre une ambiance assez Dead Can Dance, limite mythique.

Avez-vous des projets de concert en streaming ou de release party virtuelle de prévus ?

On a participé récemment au live-stream du Roadburn Festival, que nous avons enregistré sur deux jours de répétitions, pour six chansons au total. On pourra en diffuser deux, plus tard, sur nos réseaux sociaux. D’ailleurs, nos visuels l’annonçant n’est pas sans rappeler le Roadburn ! De plus, on a toujours une tournée de prévue avec Enslaved, qui a été reportée à 2022.


Un dernier mot ?

On espère que cet album attirera un maximum de gens, sur lequel on a bien bossé. On a beaucoup travaillé les émotions qu’on souhaitait dégager et on espère que des personnes seront touchées par cette expérience.

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[INTERVIEW] Fred Sleazyz Dubois : « On se rend compte que le premier degré est beaucoup trop présent dans le metal aujourd’hui »

C’est à l’occasion d’un déménagement que Fred Dubois, fondateur, chanteur et guitariste de Sleazyz, a décidé de faire table rase du passé et de recommencer son projet presque de zéro. Aujourd’hui, la formation se compose de musiciens expérimentés, solides. Cela s’annonce prometteur

Metal Actus : Quel est ton état d’esprit dans ces temps difficiles ?

Fred Dubois (chant/guitare) : Je me dis qu’il faut avancer : ça fait un an que l’album « March Of The Dead » est prêt, il fallait donc le sortir tôt ou tard. Sa sortie a déjà été repoussée en raison du contexte sanitaire, il était temps pour nous de le présenter à notre public.

Dans le contexte actuel, est-il plus difficile de faire la promotion de «March Of The Dead », votre nouvelle galette ?

C’est difficile car on n’a plus ce côté humain pour le présenter, tout se passe en streaming ou sur les réseaux sociaux. Bien sûr, il y a toujours les releases partys et les concerts, mais c’est compliqué de prévoir des choses quand on doit naviguer à vue avec les annonces gouvernementales. Ce côté « froid » nous pèse, et provoque des réactions qu’on ne pensait pas. « March Of The Dead » a un côté très second degré : on est dans la quatrième dimension ! Mais on se rend compte que cela fait grincer des dents à beaucoup de gens et que finalement, le premier degré est beaucoup trop présent dans le metal aujourd’hui.

Que penserait toutes les créatures de la nuit dépeintes dans votre album par l’environnement actuel ?

Ils seraient trop contents ! Il ne manquerait plus que quelques zombies ! (rires)

Comment s’est passé l’enregistrement de cet album, le premier depuis votre nouveau line-up ?

Il a demandé beaucoup de travail, de la part de chacun d’entre nous. On a eu en plus quelques soucis au niveau du batteur, et plusieurs musiciens se sont succédés au poste. Mais je suis content car je suis entouré de musiciens très expérimentés, professionnels, que j’ai eu la chance de rencontrer lors de mon déménagement en 2018, et avec lesquels j’ai pu relancer Sleazyz. Et nous avançons tous dans la même optique. La difficulté a été de trouver le juste milieu, afin de contenter tout le monde, et de ne pas s’arrêter sur un style en particulier, ne pas se mettre trop de barrière.

Que peux-tu me dire sur « Psycho Witch » ?

C’est un de mes titres préférés, taillé pour le live. On a eu d’ailleurs l’occasion de le tester en concert, et la réaction du public a été très positive. Il revêt un esprit festif, il se passe quelque chose qui te donne juste envie de te bouger dans la fosse. Il devrait paraître en clip d’ailleurs !

Que peux-tu me dire sur « Chaos’N’Destruction » ?

Ce morceau, c’est la strate du Sleaze, et un hommage voulu à Static-X. Il a aussi une grosse influence Ministry et Dope, c’est un chouette et complexe morceau.

Un dernier mot ?

On espère que vous apprécierez cette nouvelle galette ! On est super contents de l’avoir sortie. Et on vous tient au courant de l’actu concert, si tout va bien ! Stay Metal !

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[INTERVIEW] Scott Taylor (Mason Hill) : « Aujourd’hui, notre impatience, et celle de nos fans, prend fin »

Mason Hill est un groupe provenant tout droit des terres mythiques d’Ecosse. Si le groupe existe maintenant depuis plus de sept ans, ce n’est qu’aujourd’hui qu’il nous présente son premier album studio « Against The Wall ». Scorr Taylor, frontman de la formation, a accepté de nous en dire un peu plus.

Metal-Actus : Votre premier album, intitulé « Against The Wall » sortira ce début mars. Vu le contexte actuel, et tout le monde bloqué chez soi, penses-tu que c’est le bon moment pour le sortir ?

Scott (chant) : Oui car justement, l’une des bonnes conséquences de cette épidémie, c’est que tout le monde est bloqué chez soi. On a donc le temps de faire quelques découvertes musicales (rires). Mais je dois t’avouer que nous avons senti que nous n’avions plus d’autres choix que de le sortir : il était déjà prêt en 2020 mais nous avions décidé de retarder sa sortie suite à l’épidémie. Aujourd’hui, notre impatience, et celle de nos fans, prend fin.

Vous avez mis cinq ans à pondre cet album, après des années sur les routes. Pourquoi avoir mis autant de temps ?

Mason Hill a un parcours assez différents d’autres groupes classiques : on a commencé comme formation de rock, mais on a fait des expériences différentes, on a produit différents sons, on a suivi plusieurs évolutions. Ces évolutions nous ont fait repartir de zéro il y a quelques années, car nous nous sommes rendus compte que nous n’allions pas dans la bonne direction, dans ce qui nous faisait vraiment plaisir à produire. On presse sur la touche reset et on recommence ! C’était en tout cas un sacré voyage, ponctués de hauts et de bas, avec, au bout, notre premier album.

Cet album a été financé grâce à une campagne Kickstarter. Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès ?

On n’avait pas forcément d’attente en lançant cette campagne de financement participatif. On s’inquiétait de ne pas pouvoir faire de concerts pour promouvoir cet album, et Kickstarter a été un autre moyen de le faire connaître auprès de nos fans mais aussi d’un public plus large en général. On est super heureux de leur réponse sur le crowdfunding. Cela nous a encouragé et remotivé en tant qu’artistes !

Que peux-tu nous dire sur « D.N.A. », votre dernier single, sorti il y a quelques semaines ?

C’est une chanson d’amour, ou en tout cas, un titre qui fait passer un message positif. C’est aussi un titre assez calibré selon notre label pour plaire au plus grand nombre.

Que peux-tu nous dire sur « Broken Son » ?

C’est l’une des premières chansons que j’ai écrit. Je devais avoir dans les 17 ans je pense. Elle fait référence à une période de ma vie pas très gaie, durant laquelle j’avais perdu confiance en moi, et toute envie d’avancer. C’est un texte très adolescent, quand on le regarde de plus près (rires). Heureusement que depuis, beaucoup de changements se sont produits dans ma vie, ce qui m’a forcé à évoluer. Ce qui, en soi, est assez positif !

Que peux-tu nous dire sur « Where I Belong » ?

C’est aussi une chanson que j’ai créée quand j’avais 17 ou 18 ans. Et encore une fois, un titre qui prouve à quel point je pouvais être immature à cette époque (rires). C’est parti du fait que nous avions du mal à trouver des lieux pour nous produire, alors que nous venions tout juste de commencer à faire de la musique. Ce morceau a subi beaucoup de transformations, on l’a fait pas mal évoluer pour avoir la version finale que tu peux entendre aujourd’hui.

Vous êtes de base un groupe qui se produit beaucoup sur scène, vous avez enchaîné les concerts ces dernières années, depuis vos débuts. Quelle est ton opinion sur les conditions actuelles et l’avenir de la musique live ?

On essaie de rester optimistes, de se dire qu’avec l’arrivée des vaccins, on va pouvoir bientôt reprendre. On s’accroche à nos projets de concerts qu’on essaie déjà de réaliser et on croise les doigts. En attendant, on utilise beaucoup Youtube pour produire du contenu, des vidéos clips, des playthrough, qui, je l’espère, plairont au plus grand nombre.

Un dernier mot ?

Mason Hill, c’est cinq mecs normaux qui viennent d’Ecosse et qui aiment se produire ensemble. Cet album, c’est pour vous transmettre notre passion de la musique et notre plaisir de jouer. Et on espère qu’il vous plaira !

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[INTERVIEW] Ingrid (Jirfiya) : « C’est aussi de militer que de faire de la musique »

Ne pas rompre le lien. C’est le but de beaucoup de groupe dans ce contexte difficile, dans lequel faire des concerts est aujourd’hui mission impossible. C’est encore plus compliqué pour un tout jeune groupe de se faire connaître même si, confinement oblige, les gens passent beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux.
Après un premier EP remarqué, « Wait for Down », les Jirfiya prennent le risque de revenir cette année avec un bel opus, « Still Waiting ». Metal-Actus a pu en parler avec sa chanteuse, Ingrid.

Metal-Actus : Vous être un très jeune groupe puisque vous avez débuté en 2019. Peux-tu nous raconter la génèse de Jirfiya ?

Ingrid (chant) : Notre groupe est tout récent, c’est vrai, mais on est tous des musiciens confirmés. De base, Jérôme (guitare/growl) et Pascal (basse) sont issus d’un même autre groupe, Born From LIE. Et lui aussi s’était formé très rapidement. Mais cette aventure s’est rapidement arrêtée suite à de profonds désaccords. Jérôme et Pascal ont donc commencé à faire leur truc ensemble, et ils m’ont demandé de les rejoindre très vite. Et comme je voulais aussi explorer le metal, j’ai rapidement dit oui.

D’où vient d’ailleurs ce nom, Jirfiya ?

Il vient du nom d’une météorite qui s’est écrasée dans le désert du Sahara. C’est maghrébin. On a fait quelques transformations par rapport au nom d’origine. On aimait bien l’idée de laisser une trace, comme cette météorite.

Pourquoi avoir choisi cette dualité entre ton chant et celui de Jérôme ?

On voulait avoir un côté brut de décoffrage, qui représente bien notre fulgurence de création. On aime ce côté rugueux et doux à la fois. Mais on y est arrivé par hasard : ce n’était pas voulu de base, Jérôme en avait juste marre du chant clair (rires). On a fait pourtant toutes les maquettes en chant clair et au final, on n’a pas fait beaucoup de changements de tonalité ! On a juste fait des rajouts de grunt à l’instinct, et on s’est dit que ce type de chant serait idéal à certains endroits pour porter les paroles mais surtout pour créer une sorte de rupture.

Pourquoi ce titre « Still Waiting » ?

Parce qu’on attend toujours la lumière au bout du tunnel (rires). C’est une référence à notre premier EP : on y faisait des constats, mais on a toujours gardé une certaine énergie pour faire une musique concernée. C’est aussi de militer que de faire de la musique. Et cela accentue le drame humain.

Quel a été l’impact de la pandémie actuelle sur la production de votre galette ?

On ne va pas se mentir, ça a eu une influence, notamment sur la production qui s’est faîte durant le deuxième confinement. Et puis on a voulu parler d’autres choses, des problèmes toujours pas résolus que le Covid 19 a pu cacher. C’est l’aspect cyclique des actualités ! On voit les choses autrement. On est aussi beaucoup dans l’introspection, surtout en ce moment !

D’ailleurs pourquoi avoir choisi l’anglais, plutôt que le français, plus militant ?

C’est culturel. Même si le français est la langue du militantisme. Ce choix de l’anglais s’est fait tout simplement pour être raccord à nos influences.

Pourquoi avoir choisi cet artwork – osons le dire – assez sobre ?

C’est quelque chose que nous assumons totalement : nous ne voulions pas tomber dans les codes du genre. On s’est dit qu’avec la sobriété, notre propos resterait fort. Et puis on aime l’inattendu (rires). Cette image fait référence à notre clip « House Of Poison ». Mais ça aurait pu être aussi une forêt finlandaise (rires). C’était une proposition du réalisateur de ce clip, Vincent. Je trouve que la beauté des images colle parfaitement au style du morceau et de l’Ep, le charge en symbolique.

Que peux-tu me dire sur le morceau « The Farewell »

C’est une chanson qui parle d’écologie : elle raconte l’histoire de survivants humains qui vivent cachés du soleil.

Que peux-tu me dire sur « This Is My Home » ?

C’est un morceau qui a été créé pendant la période Born From Lie. On l’a reprise et réenregistré. Elle parle de l’expropriation : j’ai écrit les paroles après avoir vu un documentaire sur des personnes exproprié, je crois que cela s’appelait « La Face cachée des énergies vertes » ou quelque chose comme ça. Mais que ce soit pour ça, pour faire une voie électrique en Mongolie ou chercher des matières premières, le but est le même : exproprier pour faire du buisness. Cela fait écho aussi avec ce qu’il se passe dans le nord de l’île-de-France et la construction du Grand Paris.

Un dernier mot ?

Pensez à soutenir les groupes français en ces temps difficile. C’est compliqué d’avoir de la visibilité actuellement ! Soutenez la scène française et toutes ces professions non-essentielles qui font un boulot remarquable. Ecoutez et partagez à votre réseau.

JIRFIYA-Still-Waiting