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[INTERVIEW] Loris (Hopes Of Freedom) : « C’est gratifiant, galvanisant, et cela nous donne envie de jouer plus »

Près de dix ans après la parution de leur premier album éponyme, les Hopes Of Freedom tiennent à mettre à terme à cette triologie avec la parution de la partie finale de leur histoire, « Light, Fire & Iron ». Une occasion pour Metal-Actus de s’entretenir avec Loris et Lucas, respectivement bassiste et chanteur/guitariste de la formation.

Metal-Actus : Comment se porte Hopes Of Freedom, en ces temps incertains ?

Loris (basse) : On se porte bien, malgré la pandémie qui nous met les bâtons dans les roues. On n’a pas forcément morflé car on était en enregistrement, et les différents confinements nous ont permis de prendre plus de temps dessus, de nous attarder sur ses détails, et ça a été bénéfique. On a pu aller plus loin dans chaque étape grâce à cela. De plus, on a pu retomber sur nos pattes après un départ dans nos rangs : Charles à la guitare a quitté le groupe, et a été remplacé par Grégoire.

« Light Fire & Iron » est sorti fin 2021, quels ont été les retours pour l’instant dessus ?

Loris : Incroyablement positifs ce qui est, pour moi, un peu déroutant : ça parait toujours un peu irréel, alors que nous avons mis les petits plats dans les grands, on a tout fait pour monter d’un cran. On a travaillé donc pour mais avoir autant de retours positifs autour du monde, nous laisse pantois : c’est gratifiant, galvanisant, et cela nous donne envie de jouer plus.

Cet opus marque la fin d’une trilogie entamé avec votre album éponyme sorti en 2012. ça a été facile de mettre un point final à cette histoire ?

Loris : Ouais on en avait marre (rires). Cette trilogie « à l’envers », c’était une idée qu’on a eu après la sortie du premier album. Les étapes se sont faites naturellement. Il s’est passé du temps depuis, on a mûri, on a pris de l’expérience. L’histoire ne vient pas en un seul bloc puisqu’on l’a conçue au fur et à mesure, ce qui explique sa propre évolution. Donc oui, content d’avoir pu terminer ce chapitre, pour en débuter ensuite un nouveau.

Comment s’est passé l’enregistrement en ces temps particuliers ?

Loris : Tout s’est très bien passé, et nous n’avons eu aucun problème en particulier. On s’estime chanceux d’avoir pu bosser avec Max Morton (NDLR : qui est notamment le producteur des Jinjer) sur le mixage. C’était fabuleux, d’autant plus qu’on ne savait pas en premier lieu qu’il était fan de Power Metal et qu’il estimait ne pas en voir assez (rires).

Un clip doit bientôt paraître. Tu peux m’en dire plus ?

Loris : Sa sortie est maintenant une question de semaines. Il a été enregistré à la fin de l’année 2021, de la manière la plus éprouvante qu’il soit, comme on aime le faire (rires). Il est actuellement en post production.

Que peux-tu me dire sur « A Tale Of Glory (Part II) » ?

Lucas (Chant/guitare) : C’est un morceau que Charles a apporté avant son départ, avec un seul riff pour commencer. En deux partie, il contient de la cornemuse et quelques petites choses en plus. Il a un côté mid tempo très martial.

Que peux-tu me dire sur « The Ancient And Silent Force » ? Je crois d’ailleurs entendre du violon !

Lucas : C’est encore un morceau que Charles a apporté, sauf que là il a composé le morceau dans son intégralité. On y a ajouté ensuite les orchestrations. Quant à la présence du violon, on utilise des machines qui synthétise différents sons, donc il se peut qu’on puisse les interpréter différemment de nous !

Comment se sont passés vos concerts en 2021, notamment votre première partie d’Ultra Vomit ? Vous avez des projets pour 2022 ?

Loris : Cela n’a pas été évident de se booker des dates, mais comme on était en studio, on n’a pas été trop impacté. Tout s’est décanté en fin d’année, et on a pu faire quelques shows, notamment la release party et la première partie d’Ultra Vomit . Sur cette dernière date, c’était surtout un crash test pour nous, car si la salle était pleine, ce n’était pas pour venir nous voir évidemment (rires). Pourtant, les gens ont été super réactifs, cela a été une grosse et vraie réussite. Concernant 2022, on a quelques projets, en espérant que la pandémie ne fasse pas tout capoter encore une fois.

Un dernier mot ?

Loris : Suivez nous sur les réseaux pour toutes les news, annonces de concerts et quelques exclus ! C’est par ce biais que vous pourrez dans un premier temps nous soutenir.

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[INTERVIEW] Yann (Balls Out) : « C’est le premier pas vers une nouvelle ère »

Créé en 2016, Balls Out revient cette année plus posé et sûr de lui avec un nouvel EP, « Vol 1 : Get Dirty ». Ce dernier est le premier volet d’une trilogie de CD élaborée par les français. Yann, guitariste du groupe, a accepté de revenir sur cette galette et l’évolution de sa troupe.

Metal-Actus : Avez-vous eu des premiers retours concernant cette nouvelle galette ?

Yann (guitare) : Oui nous avons aperçu des chroniques très positives, 5 ou 6 et une constructive négative, qui nous disait qu’on ne se réinventait pas. On a pris la remarque en compte pour notre trilogie d’EP, on va tâcher d’aller plus loin dans notre exploration de sons heavy.

Malgré cette chronique négative, dirais-tu que cet EP signe une rupture d’avec votre dernier EP (NDLR : « Let Me In », sorti en 2018) ?

Tout à fait : avec « Let Me In (I’ve Know Someone Inside) », on était plus hard rock. Avec « Get Dirty », on tend plus vers le heavy. Et le deuxième volet de notre trilogie sera définitivement heavy metal, avec des influences propres. C’est donc quelque chose d’assez nouveau et inédit pour nous !

Vous êtes en duo avec Rusty Brown (Electric Mary) sur le morceau-titre de l’EP. Peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration, et sur la mise en avant de ce morceau ?

On s’était dit que de partager en premier lieu le featuring, qui porte en plus le titre de l’EP, cela lui apporterait une certaine légitimité ! On s’est rencontré en 2019, sur une première partie qu’on assurait : on a bien picolé ensemble (rires) et on est surtout devenus potes tout de suite. On est resté en contact depuis. Et lorsqu’on a pensé à faire une collaboration sur l’EP, on a immédiatement demandé à Rusty qui a aussitôt accepté ! On lui a alors envoyé une maquette et il a fait ça très vite de son côté, en Australie.

Pourquoi ce choix au niveau de la pochette ?

On voulait avoir l’air sale, pour représenter le titre de l’album. On s’est donc mis du café sur la gueule, et on a fait les photos comme ça (rires).

Que peux-tu me dire sur « Back To Real » ?

« Back To Real » a été enregistré en avance en 2020. Ce morceau représente une vraie étape dans la façon de composer du groupe, car on est plus posé dans les riffs, on s’est concentré sur la construction de la chanson avec un pont, elle est plus longue, il y a éléments nouveaux pour nous, … C’est le premier pas pour Balls Out vers une nouvelle ère.

Que peux-tu nous dire sur « El Guapo » ?

C’est notre déclaration d’amour au rock n roll, et, à notre façon, c’est aussi une promesse qu’on se fait de ne pas se changer.

Tu parlais d’une trilogie d’EP. Du coup, où en est le deuxième volet ?

Le deuxième EP est écrit, toutes chansons ont été arrêtées et on devrait entrer en studio d’ici février 2022.

D’ailleurs par rapport à la situation actuelle et aux divers confinements, ça n’a pas été trop compliqué de bosser sur votre EP ?

On a fait l’enregistrement de « Get Dirty » durant le premier confinement, sans aucun souci. Et on a opté de suite pour une sortie uniquement en digital, ce qui réglait notre problème sur les matières premières. Nous devrions sortir les EP physiquement à la sortie de notre troisième volet !

Quel est ton souhait pour l’avenir ?

On comprend que les gens en aient marre d’attendre des concerts, alors on espère que 2022 sera à la hauteur de nos espérances ! On a prévu pas mal de dates, notamment au mois de février, et au mois de mai on fera quelques premières parties et des festivals.

Un dernier mot ?

J’aimerais apporter tout mon soutien à toute la scène musicale, qui en a bavé et en bave encore durant ces temps pandémiques. Et faîtes de même, soutenez vos salles, vos groupes locaux, afin qu’après toute cette période d’apnée, on puisse retrouver un semblant de la vie d’avant.

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[INTERVIEW] Jennifer (Dust In Mind) : « On voulait donner cette impression d’évasion à tous nos fans »

Après la sortie de « From Ahes To Flames » en 2018, les strasbourgeois de Dust In Mind reviennent déjà avec une toute nouvelle galette, « CTRL », dont vous avez certainement pu voir les nombreux extrait cette année. On a discuté avec Jennifer, chanteuse du groupe, de la gestation de cet album tout frais.

Metal-Actus : Comment vas-tu ?

Jennifer (chant) : Et bien ça va ma foi ! On est en pleine promotion, et c’est la première fois que ça nous arrive. C’est super de rencontrer la presse française.

Comment est venue l’idée de ce « CTRL » ? Et pourquoi ce titre particulièrement ?

On voulait rester dans une thématique, celle du contrôle des émotions : comment on s’inhibe, on lâche prise, comment on arrive à l’addiction aux émotions, et l’album a découlé de tout ça.
On souhaitait aussi toucher dans un second temps tout ce qui a un rapport avec la technologie et les réseaux sociaux : comment on construit une image d’Epinal sans lâcher le voile sur sa véritable personnalité.

Comment expliquez-vous la production, massive si on peut dire, de clips vidéos cette fois ?

C’est vrai qu’on vient de publier notre cinquième clip ! « No Way Out » était le premier, qu’on a tourné en Bretagne, entre deux confinements. On voulait avoir des clips qui respiraient volontairement pour donner cette impression d’évasion à tous nos fans confinés.

Pour le clip de « Take Me Away » et la cover de l’album, vous avez fait appel à « Freaky » Sylvain Hoody, homme le plus tatoué de France. Comment s’est passé cette collaboration ?

On a vu ses vidéos qui faisaient le buzz à une époque, et on a trouve qu’il inspirait un message de tolérance qui collait à nos valeurs et au concept des morceaux, ça allait avec notre message à nous. On l’a contacté, on s’est rencontré et on a rapidement sympathisé. A un point qu’on lui a demandé de poser pour notre shoot, ce qui n’était pas prévu. On lui a demandé le plus naturellement du monde. Et la photo s’est révélée parfaite pour notre album.

Le clip de « Synapses » est gorgé de symboles français (Tour Eiffel, béret rouge …) et semble rentrer en contradiction avec vos autres vidéos. Pourquoi avoir choisi ce genre de représentations ?

On a eu une prise de conscience, suite au fait que nos fans internationaux se montraient étonnés quand on leur disait qu’on était français. On a eu du coup cette idée, qu’on a développé et qu’on assume aujourd’hui. On voulait montrer qu’on est français , et inviter par la même occasion à découvrir les bons petits groupes bien de chez nous. Et quel est le symbole le plus international qui prouve qu’on est français : la Tour Eiffel. C’était une évidence pour nous.

Comment avez vous réussi à obtenir les autorisations de tournage sur la Tour Eiffel ?

On a adressé un mail avec bon dossier retraçant l’histoire du groupe, et l’image qu’on allait donner au monument à l’étranger au service des tournages. Le problème est qu’on est une association, donc nous n’avions pas un budget mirobolant. Mais ça a pu le faire ! On a eu une heure top chrono depuis le pied de la Tour Eiffel pour tout faire (déplacer le matériel, monter et démonter et le tournage) avant son ouverture au public. On a shooté, au final que quinze minutes ! C’était serré comme planning mais on a bien géré !

Que peux-tu me dire sur « The White Page » ?

J’ai souffert de ce syndrome durant le Covid. C’était l’une des chansons pour laquelle je n’arrivais à coucher aucun mot sur le papier. Mon cerveau avait beau pourrir d’idées, je n’y arrivais juste pas. Je me suis sentie extrêmement frustrée par cette créativité « bridée » : écrire paroles étaient limite devenu un enfer. Phil a repris les choses en main et a écrit le texte sur ce qu’il m’est arrivé. Et c’est pour cela que j’ai un attachement particulier à ce morceau : il montre notre unité, en tant que groupe, en cas de coup dur pour chacun de ses membres, même le plus annondin.

Que peux-tu me dire sur « Speak For The Voiceless » ?

C’est le deuxième morceau sur lequel je n’arrivais pas non plus à écrire (rires). Je n’étais pas inspiré, alors que, musicalement, cela faisait un an et demi qu’il était prêt. J’ai mis beaucoup de temps à travailler dessus.
Concernant le titre en lui-même, il reprend un thème qui nous est cher depuis quelques albums : prendre la défense des personnes qui n’ont pas forcément la chance de pouvoir s’exprimer.

Comment s’est déroulée votre date avec Ad Infinitum ? Surtout que, si j’ai bien compris, ça s’est décidé au dernier moment !

On a tout simplement reçu un e-mail pour nous inviter sur cette date. C’était effectivement un délai très court – trois semaines avant la date – mais ce n’était pas trop loin de Strasbourg, et cela nous a convenu. C’était une reprise rêvée, très intense émotionnellement, sans masques ni autres restrictions.

A part votre prochaine date sur Strasbourg en 2022, vous avez d’autres projets de concerts ?

On va partir en tournée après le mois de mars 2022. Ce sera d’ailleurs notre première en tête d’affiche ! Nous sommes ravis de cet accomplissement.

Un dernier mot ?

On a hâte de vous retrouver, hâte de communiquer notre énergie live qu’on nous a enlevé très brutalement. On va en profiter et échanger le maximum avec notre public.

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[INTERVIEW] Alexis (Death Decline) : « On compose avec ce qu’on est, en tant que personne, être humain »

Forts de leur succès grandissant, que ce soit au sein de la scène française qu’à l’international, les Death Decline reviennent avec un galette toute fraîche, « The Silent Path », qui secouera comme il se doit votre fin d’année. On en a discuté avec Alexis, chanteur de la formation dijonnaise.

Metal-Actus : Bonjour à toi ! Déjà, quel est ton état d’esprit par rapport à cette période spéciale que nous traversons ?

Alexis Fleury (chant) : En demi-teinte : lors de la première phase de la pandémie, on a pu se focaliser sur la composition de l’album, en prenant bien le temps de peaufiner les arrangements, les détails. On est rentrés en studio et, alors qu’on avait terminé son enregistrement, en novembre 2020, le gouvernement a annoncé le deuxième confinement – le lendemain je crois. On est donc passé par une période lourde administrative pour la sortie de notre album, durant laquelle habituellement, on programme toujours quelques concerts histoire de respirer un peu. Comme tout le monde, on ne savait pas à l’époque quand nous allions pouvoir remonter sur scène.

Et ça n’a pas été trop compliqué justement cette période administrative en plein confinement ?

Non car même si on a terminé ric-rac, tout a pu se faire à distance. Cela ne m’a pas trop dérangé, mais ces démarches ont un côté redondant et parfois un peu lourd.

Vous avez sorti pour le moment deux extraits dont le clip « Jackals ». Dirais-tu que c’est le morceau le plus représentatif du groupe, notamment concernant le mélange de vos influences ? Je sens, personnellement, une légère petite influence thrash à la limite de l’hardcore, notamment niveau rythmique !

Tu n’es pas la première à nous dire qu’une petite influence hardcore se ressent dans le morceau, ce qu’on ne nie pas. C’est certainement dû à l’arrivée d’Arnaud à la batterie, qui a pu participer cette fois à l’élaboration de nos morceaux, et son jeu est particulièrement droit et frontal, avec beaucoup de passages qui tabassent ! Et effectivement, beaucoup ressentent une résonnance hardcore dans son jeu. Mais il partage certaines racines en commun avec le thrash. En tout cas « Jackals » est le morceau le plus efficace et direct de l’album.

A l’inverse, « Above The Weakness » est plus brutal death que jamais. Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir mettre ce titre en particulier en avant ?

C’est un titre Mid-tempo assez lourd. A vrai dire, c’est « Eleven » qui aurait dû se retrouver mis en avant via encore une lyric-vidéo. Mais on avait peur que les paroles soient mal interprétées dans ce contexte si particulier – elles traitent d’un virus qui s’échappe de l’unité 731 du Japon – et passent pour un discours anti-vaccin. On n’avait pas envie de rentrer dans des polémiques stériles, ni de devoir sans cesse se justifier alors on s’est rabattu sur « Above The Weakness ». On pense que ce titre marchera bien en live.

Que peux tu me dire sur « Little Boy » ?

C’est un morceau qui a eu une gestation difficile. On en parlait lors de la promo de notre dernier album « The Thousand Faces Of Lies » comme d’un morceau en phase d’être prêt, mais finalement, il a changé plusieurs fois de sujet et de musique avant qu’on n’obtienne enfin sa version finale. Il traite du danger atomique de base, tout en se voulant très frontal, brut avec une pointe de death old school. Il représente un miroir, qui contient deux facettes de la Seconde Guerre Mondiale.

Que peux-tu me dire sur « Exile » ?

« Exile » représente ce côté cyclique, contemporain et triste, sur le manque d’éducation des gens sur la société. Si c’est un morceau sombre, il finit sur une note plus positive.

Crois-tu que l’expérience acquise avec la sortie de « The Thousand Faces Of Lies en 2018, plus votre passage dans la série South Park qui vous a brutalement mis sur le devant de la scène internationale, a joué sur votre maturité et votre expérience pour produire ce disque ?

On a acquis de l’expérience avec la composition de notre précédent opus. On compose avec ce qu’on est, en tant que personne, être humain, avec nos sentiments, nos événements, nos envies. Concernant South Park, notre passage dans l’épisode n’a eu qu’un tout petit impact qui n’a pas duré. C’était un coup de chance car la production ne nous a rien demandé – je pense qu’ils ont pris le premier morceau de Death Metal qu’ils ont trouvé en faisant une recherche Google – il n’y a eu aucune négociations. Je n’ai d’ailleurs jamais vu l’épisode. C’est fun de constater comment un petit caillou a cassé tout un algorithme ! (rires)

Vous avez plusieurs concerts de prévus : Le 12 aux tanneries de Dijon, le 20 à Nice… Est-ce facile dans ce contexte de trouver des dates ? D’ailleurs, vous avez publié une annonce pour rechercher une date le 29 octobre !

C’est moins rare qu’on ne le croit ! Pour le 29 octobre, on a juste jeté une bouteille à la mer car on avait un autre concert dans le coin, et on voulait rentabiliser nos sept heures de trajets (rires). Sinon c’est de plus en plus compliqué de trouver des dates, les groupes devant jouer en 2020 se faisant reprogrammer en priorité.

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[INTERVIEW] Jean-Yves (Orkhys) : « Avec cet album, on voulait prendre l’auditeur par la main »

Quelques mois seulement après avoir été bien accueilli avec leur tout premier EP, « Awakening », les Orkhys ne nous laissent pas le temps de souffler et embrayent directement sur un premier album pleins de promesses, « A Way ». On en a discuté avec Jean-Yves, batteur de la formation !

Interview du 22 octobre 2021 réalisée par téléphone – Merci à Roger de Replica Promotions.

Metal-Actus : Peux-tu revenir rapidement sur la formation d’Orkhys ?

Jean-Yves Chateaux (batteur) : Le groupe a commencé avec Laurène (Telennaria au chant) et Brice (Druhet à la guitare). Il n’y avait pas d’autres musiciens au départ, et ils se sont mis rapidement à la recherche d’autres compères. Pour ma part, Laurène m’a contacté via Facebook. Je lui avais répondu alors que j’avais déjà 5 groupes de mon côté et que je n’avais pas le temps pour un sixième (rires). Mais je lui ai demandé de m’envoyer les titres pour que je puisse y jeter une oreille, par curiosité. Et on peut dire que j’ai craqué pour les morceaux vu que je l’ai recontacté tout de suite après (rires). J’ai intégré le groupe au mois de mars 2019 et avec mon style de jeu, j’ai pu apporter ce complément que le groupe recherchait.

Vous avez sorti tout récemment un premier EP, « Awakening ». Comment ce dernier a été reçu ?

Cet EP représentait notre carte de visite, on voulait alors présenter quelque chose d’assez différent. Les retours avaient été plutôt bons, je n’ai pas le souvenirs de critiques dures, mais constructives sur des vrais points. Cela nous a que conforté sur la vraie voie que nous avons depuis prise.

Vous avez effectué votre premier concert en octobre 2020, en passant au travers des mailles du filet du confinement. Te souviens-tu de l’accueil qui vous aviez été réservé ?

On a eu beaucoup de chance, on peut dire qu’on est passé entre les gouttes (rires). Bon, avec les chaises et les masques, c’était un peu particulier. Mais le concert s’est super bien passé, il est d’ailleurs tombé complet comme celui de ce mois d’octobre. Cela fait plaisir, cela fait du bien (rires).

Pourquoi ce titre pour l’album, « A Way » ?

Avec cet album, on voulait prendre l’auditeur par la main et lui faire suivre la voie qu’on lui trace, pour entrer dans notre monde. En d’autres termes, c’est dans ce style là qu’on fait les choses.

Est-ce que cela a été évident de repartir tout de suite sur un album ?

Oui car nous avons eu le temps de nous y pencher avec les confinements. Et qui plus est, certains morceaux étaient déjà prêts en mai 2019 !

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant « The Devil And The Impudent » ?

On s’est dit qu’on surprendrait notre public avec ce morceau qui est dans un autre style de ce qu’on fait habituellement. Si on devient trop prévisible, c’est chiant (rires). Et le morceau se prêtait au clip car il plaît beaucoup, et a beaucoup d’énergie.

Que peux-tu me dire sur « Blood Ties » qui soulève, si je ne me trompe pas, la création de liens avec un enfant qui n’est pas le sien ?

Si chacun apporte sa propre patte sur les morceaux d’Orkhys, il faut savoir que c’est Brice qui s’occupe de l’entière majorité des compositions et Laurène des paroles. Cette dernière a vu une sorte de film qui se prêtait bien à « Blood Ties », qui est très longue et comporte différents passages. Elle rend bien compte, avec ce texte sur un homme qui tente d’accepter le fils de sa compagne, issu d’un viol, de cette zone grise qui se révèle particulièrement violente. Le texte s’y prête bien, et je n’aurai, personnellement, pas vu d’autres textes. Il invite les gens à se rapprocher du moi profond et à s’interroger : que faire dans ces cas-là ?

Pourquoi avoir choisi de faire une reprise d’un groupe à l’origine très loin de votre univers, Iron Maiden « The Clansman » ?

Brice est tout simplement un grand fan du groupe et Laurène a craqué sur le morceau.

Un dernier mot ?

Sans les gens, nous ne sommes rien. Alors je ne remercierai jamais assez tout ceux qui nous suivent avec fidélité depuis nos débuts. Et à bientôt en concert !

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[INTERVIEW] Melissa Bonny (Ad Infinitum) : « Cet album marque surtout un changement, une évolution »

Les Ad Infinitum font partie de ces groupes qui n’ont jamais réellement quitté l’espace durant ces temps – parfois difficile – de confinement. Ils reviennent aujourd’hui avec une galette toute belle, « Chapter II – Legacy » dont leur chanteuse, Melissa Bonny, a accepté de nous en dire quelques mots.

Réalisée le 19/10/2021 par téléphone – Merci à Sounds Like Hell Productions

Metal-Actus : Comment te portes-tu, en ces temps troublés ?

Melissa Bonny (chant) : ça va, on a pu profiter de cette période pour écrire notre deuxième album. Vu l’arrêt net des concerts, c’est la bonne façon pour nous de rester sur le devant de la scène. Malgré le fait qu’on soit tous dispersés aujourd’hui – j’habite moi-même au Danemark – on a pu fonctionner quasi-normalement.

On se parle aujourd’hui suite à la sortie de l’album « Chapter II – Legacy ». Est-ce pensé comme une suite logique à « Chapter I – Monarchy » ou dirais-tu que ce sont des concepts plutôt différents ?

Cet album marque surtout un changement, une évolution : sur le « Chapter I – Monarchy », j’étais seule alors qu’avec cet album, nous étions tous ensemble mais sans producteur. Les choses se sont donc déroulés différemment, et cela se ressent jusque dans notre production.

Dirais-tu que les confinements successifs vous ont aidé à composer cet opus, même si vous aviez rencontré certainement d’autres problèmes comme le pressage ou le mastering ?

Comme je te l’ai dit plus tôt, on habite tous à des endroits différents. On a donc l’habitude de travailler à distance dans un premier temps, avant de se rejoindre en studio. Ce qui a été le plus compliqué a été le tournage de nos clips. Il fallait suivre l’actualité, s’informer des différentes restrictions suite à la pandémie de Covid-19 dans de nombreux pays, pour prévoir nos déplacements, mais aussi ceux de Nils (Molin) pour le tournage de « Afterlife ». Mais on a finit par y arriver !

Votre cover est très semblable aux affiches de blockbuster !

Depuis le premier album, on a voulu ajouter dans l’univers d’Ad Infinitum une dimension cinématographique, ce qui passe notamment par plus de mise en scène, dont sur les artworks. On l’avait déjà fait sur notre précédent opus, et cette fois, on a voulu aller un peu plus loin avec une affiche inspirée d’Indiana Jones et du Hobbit !

Pourquoi avoir diffusé « Unstoppable » comme premier single ?

On a trouvé que ce morceau représentait une bonne introduction pour l’album, en plus d’être accessible et facile à digérer (rires).

Comment s’est déroulé la collaboration avec Nils Molin (Dynazty/Amaranthe) sur « Afterlife » ?

Nos deux groupes étaient censés tourner en 2020, et nous avions prévus de faire une collaboration afin de pouvoir promouvoir nos concerts. Finalement cela ne s’est pas fait mais on s’était dit dès le départ qu’on allait lui garder une place sur notre album, et les choses se sont faîtes naturellement depuis !

Que peux-tu me dire sur « Animals » ?

C’est ma chanson préférée, qu’on a aussi produite en clip. Elle parle de l’instinct animal et primaire qui peut sommeiller en chacun de nous. Elle a d’ailleurs un petit côté vampire, à la Dark Dracula.

Que peux-tu me dire sur « Into The Night » ?

Un morceau taillé pour le live, qui passera très bien en festival. On l’a d’ailleurs joué en République Tchèque cet été et la chanson a été extrêmement bien accueillie. Si l’ambiance musicale est joyeuse, les paroles sont plus sombres.

Comment est venue l’idée de faire un concert en livestream ce 6 novembre ?

On l’a fait à la demande de nos fans du monde entier, qui souhaitait pouvoir assister à l’un de nos shows. On a donc travaillé afin de faire en sorte de leur offrir le concert le plus réaliste possible. Si certains groupes se refusent de faire du streaming, nous, de notre côté, on trouve ça normal de s’adapter.

Est-ce que vous avez d’autres projets de concerts ?

Nous devrions annoncer les dates de notre tournée, qui aura lieu en 2022. On devrait également faire quelques festivals l’été prochain.

Un dernier mot ?

Un grand merci pour votre soutien et on espère vous voir en concert très bientôt.

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[INTERVIEW] Flo « Rorschach » Charlet (6:33) : »On a vraiment pu se concentrer sur l’album grâce au confinement »

Après 4 ans de silence, les 6:33 reviennent avec du neuf, la galette « Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome », vrai hommage à toute la pop culture des années 1980/1990, et qui arrive à point nommé pour la période d’Halloween. On a pu s’entretenir au téléphone avec Flo, alias « Rorschach » à son propos.

Metal-Actus : Comment te sens-tu par rapport à la pandémie actuelle ?

Flo « Rorschach » Charlet (chant) : J’ai été surpris de me sentir mieux que je ne l’aurai imaginé : bien évidemment, ça a été difficile au début, mais finalement, cette période a eu son lot de bonnes choses. Et il nous a surtout permis de nous concentrer sur ce nouvel album.

Un nouvel album, « Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome » qui arrive 4 ans après le dernier « Deadly Scenes ». Pourquoi ce laps de temps ?

Et bien à partir de 2017, j’ai accueilli deux petits garçons et un autre membre du groupe une petite fille. Un autre s’est concentré sur les travaux de sa maison. On a donc voulu profiter de ce que notre vie privée avait à nous offrir et on a fait comme on pouvait. On a vraiment pu se concentrer sur l’album grâce au confinement. On y a d’ailleurs passé deux ans dessus.

Est-il vrai que votre premier single, « Act Like An Animal » est un hommage aux jeux vidéo, notamment SEGA ?

Absolument pas, c’est en fait le visuel que nous avons choisi d’utiliser pour le morceau, et beaucoup font le raccourci depuis. Notre album est un gros hommage à toute la pop culture des années 1980/1990. Mais ce n’est pas facile de saisir l’intention d’un morceau sans les paroles : on n’a pas voulu les insérer dans le livret pour ne pas gâcher les visuels. On devrait donc les mettre en ligne dans le courant de la semaine prochaine.

Au niveau de la composition, comment vous vous débrouillez ?

C’est Nico qui compose absolument tout alors que moi je m’occupe de l’ensemble des paroles. A l’exception notable de l’introduction « Primal Focus » dont s’est occupé notre plus ou moins ancien claviériste Emmanuel ROUSSEAU, qu’on considère toujours comme un membre à part entière du groupe. On ne se prend pas la tête sur les compositions, on n’essaie pas que ça sonne heavy metal ou autre. On compose comme ça nous vient.

Que peux-tu me dire sur « Wacky Worms » ?

C’est le morceau le plus violent de l’album ! Il faut dire que Nico et moi on était alors en demande (rires). C’est aussi le premier morceau de notre album qui nous ramène directement dans les années 1980/1990, période dont on s’est nourri pour produire notre galette.

Tu me disais qu’Emmanuel a signé cette superbe introduction sur « Primal Focus », qui me fait beaucoup penser à des bandes originales comme celle de l’Histoire Sans Fin. Que peux-tu me dire d’autres dessus?

C’est le morceau Prince (rires). Il a un côté naturellement Funk, très Nine Inch Nails. Il déboule avec tout un package, c’est en quelque sorte notre plus belle Madeleine de Proust ! Il parlera aux fans de Michael Jackson (on l’est tous) mais aussi à ceux de Britney Spears (rires). C’est un morceau avec une énergie folle, joyeuse, pleins de bons sentiments que nous avons voulu retransmettre. Il a un petit côté dance-floor.

Tu me parlais de l’artwork créé par Flo des Kromatorium ! Comment s’est passé la collaboration avec lui ?

Excellente ! On l’a contacté car on aimait beaucoup son travail, et on lui a envoyé nos pistes en lui laissant carte blanche. On a trouvé ses visuels tellement chouettes qu’on ne voulait pas les gâcher. Il a également signé les illustrations sur notre vinyle.

Du coup, je suppose que cet album va donner lieu à une suite ?

Tout à fait et on a déjà quelques pistes, même si on le souhaite assez différent musicalement parlant.

Niveau concerts, qu’est-ce que ça donne ?

Pour l’instant, le concert au Forum Vauréal excepté, on est en contact avec plusieurs salles, dont le Bus Palladium et le Barde Atomique, qui nous ont déjà contacté pour nous dire qu’ils avaient très envie de nous faire jouer. Autrement, nous travaillons avec Keuf Metal qui bosse sur nos potentielles dates.

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[INTERVIEW] Seb (Destinity) : « On voulait assurer un lien, une continuité, avec le passé »

C’est un retour qui s’est fait attendre vu les circonstances sanitaires ! Reformé en 2019 après presque six ans de séparation, les Destinity reviennent enfin avec une nouvelle galette (et savoureuse pour ne rien gâcher), « In Continuum ». Seb, guitariste du groupe, a accepté de nous en parler durant un bel entretien téléphonique.

Metal-Actus : Salut Seb ! Comment te portes-tu en ces temps assez particuliers ?

Seb VS (guitare) : Plutôt bien : la pandémie nous a permis de nous concentrer sur cet album, dont on a commencé l’enregistrement en 2020. Et puis il y a eu les confinements successifs. Mais grâce à cela, on a pu peaufiner tout ce qu’on voulait, travailler sur des petits détails qui font la différence. Aujourd’hui, nous sommes à 100% satisfait de l’album.

Cet album marque aussi le retour de votre chanteur d’origine, Mick Caesare, qui avait quitté le groupe peu de temps avant votre hiatus, sur une nouvelle galette studio. Comment se sont passées les retrouvailles, en 2019 à l’occasion de concerts ?

Nous nous étions séparés en 2013, après de très nombreuses tournées. On était cramés, et ça n’a fait qu’attiser les tensions, que je qualifierai de « familiales », entre nous. Alors Mick a décidé de partir, et on s’est séparé peu après, sans trop penser à l’avenir.
Puis en 2019, Mick nous a recontacté pour faire une date unique. Et on a accepté sans s’attendre à quoi que ce soit. Et on a rapidement enchaîné sur le Hellfest, puis sur d’autres dates, et la machine est repartie le plus naturellement du monde (rires). Je vais te dire, c’est même mieux qu’avant aujourd’hui. On n’a pas chômé durant cette pause – Mick est parti chez les No Return, les frères Barboni ont monté un groupe de metal core…. toute cette expérience nous a incroyablement servi sur cet album.

Un album que vous avez nommé « In Continuum ». Pourquoi ce choix ?

Pour plusieurs raisons : d’abord, on voulait assurer un lien, une continuité, avec le passé. Notre patte musicale suit pas mal notre dernier album,  » Resolve », et on voulait le mettre en avant. Enfin, on voulait instaurer l’idée qu’on puisse continuer dans le futur.

L’artwork est signé par Francesco De Luca, grand nom dans le milieu. Est-ce que vous lui aviez donné des directives pour sa réalisation ?

A la base, nous n’avions donné aucune directive. On est tombé sur ses pochettes, et son côté graphique nous a plu. On a fait quelques changements, notamment cet ajout du sablier car c’est un élément important pour nous.

Pourquoi avoir choisi « Reject The Deceit » comme clip ?

Quand on a terminé de composer, on a fait écouter l’album à des copains pour savoir quelle était la chanson qui ressortait le mieux. Et à de rares exceptions près, ils ont retenus celle-ci. Ce morceau fait beaucoup penser à la période « Resolve », il monte après l’accorche de début et a de bonnes mélodies à la guitare. Il est, finalement, assez représentatif de l’album.

Que peux-tu me dire sur « Architects Of Light » dont la rythmique et le chant font penser à Amon Amarth ?

On est souvent comparé à Amon Amarth alors qu’on n’écoute pas beaucoup ce groupe (rires). Mais effectivement, ce mid-tempo lourd reste très emprunté à la scène scandinave, ainsi que le style de la composition, avec une rythmique plus appuyée et le côté mélodique toujours bien présent.

Que peux-tu me dire sur « Snakepit » ?

C’est une musique très énervée (rires). Ce morceau fait partie des chansons alambiquées, avec une rythmique assez différentes des autres. C’est une composition plus thrash qu’on pouvait avoir notamment sur « Midsight ». Elle a toute sa place dans notre album grâce à sa saveur piquante.

Que peux-tu me dire sur les concerts à venir ?

On a le 15 octobre une release party à Lyon, et on a aussi plusieurs dates de prévues. On va s’organiser une petite tournée à l’automne 2022.

Que peux-t-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Longue vie et prospérité (rires). Et de pouvoir rejouer très bientôt ! On a hâte de pogoter et slammer, et de vous revoir pogoter et slammer ! On espère également fouler des scènes dans des villes encore inconnues pour Destinity !

Un dernier mot ?

Un grand merci à tous les lecteurs et fans ! C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons relancé la machine. On a des retours plus que positifs sur notre nouvelle galette, et on est super motivé pour continuer. On espère vous revoir très vite pour mettre le dawa en concert.

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[INTERVIEW] Gérard (Eternal Flight) : « On est vraiment content de sortir notre cinquième opus »

Avec les récents mouvements de line-up (en 2019), nous ne pensions plus revoir Eternal Flight avant un bon bout de temps. Et pourtant le groupe revient une nouvelle fois en force, toujours mené par un Gérard Fois infatigable, avec un cinquième album studio, « SurVive ». L’occasion pour nous de s’entretenir avec le fondateur et maître à penser du groupe.

Metal-Actus : Comment as-tu en ces temps assez compliqués ?

Gérard (chant/guitare) : On va plutôt bien ! On est soulagé de la sortie de notre nouvel album, qui a mis un peu de temps à sortir, entre la fin de l’enregistrement en plein confinement – et du coup tout a été ralenti par la suite – et notre recherche de label – on a signé avec Metalapolis, avec lequel on a convenu d’une sortie en vinyle … mais les délais s’étalaient sur six mois ! Donc on est vraiment content de sortir notre cinquième opus, qui coïncide en plus avec les vingt ans du groupe. On est fier malgré toutes les circonstances.

Un cinquième album nommé « SurVive » sorti ce 17 septembre. Pourquoi ce titre, même si on devine assez facilement le sens derrière ce « V », le chiffre 5 en lettres romaines ?

On avait le titre dès le début de l’année , donc il n’a aucun rapport avec la pandémie en cours… Notre concept nous plonge dans un futur proche apocalyptique, sujet à de grands bouleversements climatiques. Le but est donc de découvrir comment y survivre.
Tu l’as dit, « V » est effectivement pour montrer qu’on sort notre cinquième album, mais c’est aussi le « V » représentant la victoire de l’humanité et la réussite de la survie malgré le fait qu’il va falloir remettre tout à plat pour pouvoir repartir sur quelque chose de viable.

Comment t’est venue cette histoire, enfin plutôt ces « chroniques » ?

En général, on écrit d’abord la musique avant les paroles. Je voulais avoir des thèmes pour chacune des chansons, et les développer sous forme de chroniques dans chacun des morceaux. Et tout est parti du titre « Will We Rise Again », qui parle des gros incendies qui se sont déroulés aux Etats-Unis et en Australie. On a repris deux de nos personnages, le Nightmare King tout d’abord, antagoniste présent sur nos précédents albums qui revient à la charge et profite de tout ce chaos pour assouvir ses envies de pouvoir. Il fait face à notre mascotte, le Morphoenix, et au Mysterious King, qui doivent remettre l’humanité sur le droit chemin si elle veut survivre.

Justement peux-tu nous rappeler comment a été créé le Nightmare King ?

C’est le côté noir du Morphoenix, qui représente une métaphore sociétale, son côté abstrait à vrai dire. On a commencé à en écrire les prémisses à l’album « Diminshed Reality ». On a toujours voulu avoir une imagerie fantastique, avec des personnages qui font des choses épiques. Le Nightmare King a donc toute sa place dans ce concept album.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant « Hear The Call » en clip, et non « Will We Rise Again », si, comme tu dis, tout a commencé avec ce titre ?

« Hear The Call » est notre première composition sur cet album. C’est le titre le plus accrocheur et le plus accessible qui s’est révélé bon pour vendre l’album. Concernant le clip, il a été tourné dans un château, à quelques kilomètres de là où habite Thibault DUCROS, notre guitariste , ce mois d’août. On tenait à le faire dans un château car, pour nous, ça représente le bastion la défense des forces du bien contre les forces du mal. Et puis c’est un petit clin d’oeil à un bel endroit, devant lequel on passe assez souvent. Cela a un côté chouette.

Pourquoi ces combinaisons de pilote ?

On les arbore depuis notre dernier album. On trouve ça original, et qui correspond bien aux deux univers qu’on développe. Peut-être qu’on les abandonnera à l’avenir ! En tout cas, pour le moment, cela nous permet de nous démarquer.

Que peux-tu me dire sur « Evolution Revolution » ?

C’est musicalement, le morceau qui se démarque le plus : il est groovy, rock psyché, assez progressif, et il démontre nos capacités à faire autre chose que du pur Power Heavy . Il a même une petite influence Deep Purple. Concernant le texte, c’est le moment où l’humanité prend conscience qu’il faut changer; c’est comme comme un rite de passage.

Que peux-tu me dire sur « Children Of The Earth » et ce choix d’une ballade pour clôturer l’album ?

On ne le considère pas comme une ballade ! Surtout avec ce milieu assez puissant ! Mais le morceau représente l’apaisement, le calme après la tempête. Il faut reposer les bases et repartir sur quelque chose de sain. C’est un morceau posé, assez aérien, qui ne verse pas du tout dans du speed. Mais ce n’est pas pour autant une ballade ! Et je met au défi quiconque de danser un slow dessus ! (rires).

Que peux-tu nous dire sur les prochains concerts à venir ?

Notre prochaine date est au 30 septembre à Genève, donc pas très loin de la maison. Notre concert d’octobre à Grenoble a par contre été reporté au 9 avril et nous venons de l’apprendre. Autrement, c’est compliqué d’avoir des dates, déjà avec le report de tous les concerts de 2020 ! Mais nous travaillons dessus avec notre label – ils nous avaient d’ailleurs proposés une tournée en Allemagne et en Suisse en remplacement d’un groupe, que nous avions refusé à cause de délai trop court – on avait deux semaines pour se préparer – et nous avons pris un tourneur. On compte bien nous produire en 2022.

Un dernier mot ?

Merci à vous qui nous soutenez depuis toutes ces années. Merci et bienvenu à ceux qui nous découvre via cet album. On espère qu’il vous plaira autant qu’à nous et qu’on pourra rapidement faire la fête ensemble après cette période instable.

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[INTERVIEW] Pat O’ May : « Je voulais aller plus loin, raconter toute une histoire sur la longueur »

Pat O’ May fait partie de ces personnes qui font la musique en France aujourd’hui, à la très longue carrière. Pourtant, et malheureusement, seul un public de niche connaît réellement son immense travail. Le musicien, lancé en solo depuis un peu plus d’une vingtaine d’années, vient de sortir aujourd’hui « Welcome To A New World », un album riche et complexe qui est la parfaite occasion de se rattraper. Et on a pu interviewer cet artiste sur cette petite galette bien savoureuse.

Metal Actus : Bonjour Pat ! Comment te portes-tu en ces temps troublés ?

Pat O’ May : On commence à (il s’arrête et tousse) Kof kof, ça y est c’est le Covid, c’est ma dernière interview (rires). Bref, plus sérieusement, on commence tout juste à pouvoir se projeter un peu dans l’avenir, malgré les restrictions toujours en vigueur dans les salles de concert et le pass sanitaire. On caresse l’espoir de revenir à une vie un peu près normale. D’ailleurs, on va pouvoir refaire un concert, ce 22 septembre au Café de la Danse à Paris.

« Welcome To A New World » est ton nouvel album (sortie le 17 septembre 2021) dans lequel tu t’éloignes encore plus de cet aspect celtique de ta musique, puisque nous plongeons dans un monde futuriste. Ce changement de ton, c’est ce que tu voulais ?

Chaque album pour moi est une nouvelle expérience, car je ne veux pas rester dans ma zone de confort. J’avais, par exemple, utilisé un orchestre symphonique sur « Keltia Symphonia » (en 2016). Quand je ressens le besoin d’écrire, ce n’est pas prévu, c’est viscéral, qui s’inscrit dans une sorte de dynamique, dans le but de « sortir quelque chose ». Et donc pas forcément dans un genre ou dans un autre. Avec « Welcome To A New World », je voulais aller plus loin, raconter toute une histoire sur la longueur, sur plusieurs chansons.

D’ailleurs, comment as-tu réussi à écrire ce récit initiatique qui s’étale sur plusieurs chansons ?

J’ai commencé par écrire la musique, comme d’habitude. Et je voulais rajouter une boucle à la fin du premier morceau, tout en ayant ce riff en tête (il chante le riff). J’avais ma guitare avec moi, et je l’ai continué, étayé … et c’était devenu le deuxième morceau « Grinch ». J’y ai même rajouté un petit break. Et ces boucles, c’était mon fil d’Ariane sur tout l’album. A la fin de « Grinch », j’ai refait une autre boucle, et j’ai pu commencer le titre suivant. L’album a en fait été créé comme ça, dans l’ordre, car chaque morceau m’inspirait le suivant.

Pourquoi avoir choisi de mettre en avant « In This Town » dans un clip ? Et peux-tu nous en expliquer l’imagerie ?

« In This Town » représente bien l’album selon moi, et est en cohérence totale avec notre histoire. Et le fait que nous soyons en costard n’est pas sans rappeler notre personnage de No Face.

Justement, avec le costard et la musique un brin futuriste, tu ne trouves pas qu’il y a une inspiration Agent Smith (NDLR : des films Matrix) ?

Si totalement, même s’il n’y a pas de rapport de base, mais le personnage nous embarque dans le même délire que No Face : il est enfermé dans un vernis de confort, une sorte d’autisme. Il donne l’impression d’avoir le contrôle, alors qu’il ne maîtrise que dalle.

Concernant les différentes voix que nous entendons tout le long de l’album (japonais, anglais … ), que représentent-elles ?

Chaque intervention souligne tout simplement la prochaine étape, annonce le morceau à suivre. Le fait que ce soit en différents langages pour moi permet que tout le monde entre en résonnance avec l’histoire de No Face. Et ça colle tellement à l’actualité actuelle que ça me fait presque peur, alors que j’ai terminé de l’écrire en septembre 2020. On retrouve beaucoup de résonnance entre la peur de No Face de se confronter au monde et la peur des gens face au Covid 19.

Que peux-tu me dire sur « I Shall Never Surrender » et l’intégration du discours de Winston Churchill ?

Le morceau fait une présentation du personnage, on fait sa connaissance. Il y a une succession de moments calme et de moments plus énervés, pour décrire les humeurs d’une personne humaine. En l’écrivant, je me suis souvenu du discours de Churchill. Et j’ai voulu l’intégrer en tant qu’une espèce de science historique, qui fait le rappel à No Face de cette phrase, qu’il ne devrait pas se rendre alors qu’il ne fait que réfréner ses envies. C’est un discours fort, maintes fois utilisés, mais c’était une évidence pour moi de l’utiliser tellement il entre en corrélation avec l’histoire de No Face.

Que peux tu me dire sur le groovy « We Can Hear You Calling » ?

Le morceau commence par une boucle amérindienne, que j’ai trouvé en faisant des recherches en sound design, et dont j’ai voulu en faire quelque chose. On a cette espèce d’explosion sur le refrain. J’ai utilisé des instruments amazoniens – on entend même la forêt amazonienne à un moment. Ce sont des choses très furtives, que vous ne pouvez que saisir en écoutant le morceau au casque. Et si tu retires tout ce sound design, et bien ça fait un grand vide ! Le titre raconte la libération de No Face, et comment il va à la rencontre de pleins de cultures différentes.

Cela fait maintenant 27 ans que tu t’es lancé en solo, et tu as effectué une carrière qui pourrait en faire rougir plus d’un. As-tu des regrets ? Te verrais tu, par exemple, retourner dans un groupe ?

Eventuellement si le projet m’intéresse, mais si je me suis lancé en solo, c’est pour bénéficier d’une liberté artistique totale et non m’emfermer dans l’esthétique d’un groupe. Je n’ai donc aucun regret. J’ai la même équipe depuis 6 ans, je joue avec John Helfy (batterie) et Christophe Babin (Basse/choeur), depuis plus longtemps avec James Wood (guitare/choeur/claviers) et on vibre, on respire ensemble quand on joue. Ce sont d’excellents musiciens, mais des êtres humains encore plus extraordinaires. Quand on est soudé, on envoie autre chose, une force nouvelle.

Un dernier mot ?

On prépare notre prochain show au Café de la Danse de Paris, le 22 septembre, durant lequel on jouera l’intégralité de notre album. Et on a hâte de retrouver tout le monde !

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