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[INTERVIEW] CC Mckenna (Death Dealer Union) : « il était convenu au départ avec Lena qu’elle n’interviendrait que dans le cadre du studio »

Death Dealer Union est un groupe d’origine américaine, qui fait pas mal parler de lui depuis l’année dernière : en cause, un death mélodique efficace, mais aussi une certaine Lena Scissorhands, la désormais très célèbre chanteuse d’Infected Rain, en guise de frontwoman. Le groupe se sert de toute cette lumière plus que bienvenue pour sortir son premier album, le bien nommé « Initiation ». On s’est entretenu par mail avec CC McKenna, batteur mais aussi fondateur de la formation.

Metal-Actus : Death Dealer Union a été à l’origine créé en 2019. Tu peux me raconter la naissance du groupe, mais aussi comment l’arrivée du Covid – 19 vous a quelques peu ralenti ?

CC McKenna (batterie) : Oui, à l’origine, le groupe a été formé en 2019 par Doug (NDLR : Weiand à la guitare) et moi-même. Et puis la pandémie est arrivée, et il a fallu qu’on prenne sur nous. Alors on a commencé à écrire nos chansons ! Et puis nous avons commencé à chercher un producteur, mais aussi et surtout, un chanteur. Et pour nous, Lena (NDLR : Scissorhands) était la candidate parfaite. Nous l’avons rapidement contacté.

Tu le disais, c’est Lena Scissorhands qui est la chanteuse du groupe. Elle officie également – et à plein temps – dans Infected Rain, en plus d’habiter, aux dernières nouvelles, en Moldavie. N’est-ce pas trop compliqué de se retrouver tous ensemble, même en visio, avec vos emplois du temps respectifs ?

Pas du tout … Nous sommes des professionnels et nous sommes désormais habitués à travailler de chez nous, utilisant nos propres studios home-made. En fait, cela nous permet de mieux nous concentrer sur nos nouveaux morceaux, et de mieux les analyser dans certains cas.

« Initiation » est le titre de votre premier album studio. Pour mieux souligner vos débuts ou est-ce en rapport avec un rituel magique, comme peut le laisser sous-entendre votre artwork ?

Le mot « Initiation » prend ses origines dans « Initial », qui veut dire  » une chose étant la première ». Donc effectivement, comme c’est notre premier album studio, et qu’on se présente avec, en quelque sorte, au monde, on s’était dit que c’était le parfait titre pour notre opus.

Vos deux premiers singles, « Beneath The Surface » et « Borderline » ont été publié il y a un peu plus d’un an maintenant. Je devine que vous publiez au fur et à mesure vos premiers titres pour attirer votre public, mais j’ai remarqué que Lena n’était qu’en « featuring » sur ces deux morceaux. Elle n’avait pas encore intégré le groupe à cette époque ?

A ce moment-là, effectivement, il était convenu avec Lena qu’elle n’interviendrait que dans le cadre du studio à quelques occasions. Mais juste après la sortie du second single, on lui a proposé de rejoindre officiellement le groupe, ce qu’elle a accepté ! On a donc enlevé le featuring pour n’être que Death Dealer Union.

A propos du clip de « The Vow Of Silence », quel est ce lieu de tournage, cette sorte de château je crois ?

La vidéo a été filmée dans une vieille bâtisse, une sorte de château ou d’église, de la fin du XIXe siècle, voire début du XXe sur des collines à l’est de Los Angeles, proche d’Eaglerock. Ce clip représente la vision de Vicente Cordero, notre réalisateur, qu’il avait sur notre morceau. Je suis tellement content qu’on lui ait laissé carte blanche ! C’est un réalisateur génial avec un immense esprit artistique.

Que peux-tu me dire sur « The Big Blue » ?

C’est un morceau que Lena a écrit pour dénoncer la pollution au plastique dans les océans. On espère d’ailleurs, au travers de notre musique, mieux sensibiliser notre public à cette cause.

Je dois dire que les paroles de « Love Me When I’m Ugly » m’ont énormément touché ! Que peux-tu m’en dire ?

A vrai dire, on n’a même pas commencé par les paroles sur celle-là mais… par la batterie ! Tout est parti d’un rythme que j’ai tapé à la main, et de fil en aiguille, cela a donné le morceau que tu écoutes aujourd’hui.

Est-ce que vous envisagez une tournée ?

Oui : là on va faire quelques shows autour de Los Angeles et de Las Vegas, puis on verra ensuite, vers mai 2024, pour en faire dans d’autres villes. On indiquera tout ça sur nos réseaux sociaux.

Un dernier mot ?

Merci pour votre incroyable support ! Ecoutez-nous, demandez à vos radio locales et à vos plateformes de streaming, et interagissez avec nous via nos réseaux sociaux et notre site, on adore avoir vos différents retours.

[INTERVIEW]Jón Geir Jóhannsson (Skálmöld) : « Mentalement, il fallait qu’on soit prêt à revenir »

On pensait ne plus revoir Skálmöld après une longue pause qui nous semblait interminable ! Pourtant les revoilà, assagis et matures, mais avec une énergie folle avec une nouvelle galette studio, « Ydalir ». Metal-Actus a pu converser avec le batteur du groupe, Jón Geir Jóhannsson, au cours d’un entretien jovial et extrêmement chaleureux, histoire d’en savoir plus sur l’album à venir !

Metal-Actus : Cinq ans est une période assez longue entre deux albums, et ce n’est pas – en grande partie – à cause du Covid, mais à cause d’un break que vous aviez décidé de prendre, je me trompe ?

Jón Geir Jóhannsson (batterie) : Non du tout ! C’est à la fin de notre grande tournée en 2019 que nous avions décidé de faire une pause dans le groupe : non seulement parce que nous devions tous nous recentrer pour un temps sur nos familles et nos jobs respectifs – car oui, on est tous employés à côté du groupe – mais aussi parce que nous ressentions une certaine lassitude. On ne s’amusait plus ! Alors on a décidé de prendre ce break et de revenir quand le moment serait plus opportun pour nous. Mais c’était deux mois avant le Covid, et que ce soit le monde entier se mette en pause. Mentalement, il fallait qu’on soit prêt à revenir. Et ce fut le cas.

Vous avez sorti « Ydalir » ce 18 août, à l’artwork assez ressemblant avec ceux de, notamment, Korpiklaani ! Avoue, vous collaborez tous avec le même artiste ! (rires)

Haha, non pas du tout, même si je conçois que nos artworks se ressemblent tous effectivement (pause). Mais au-delà de ça, on a tous le point commun de vouloir représenter notre propre histoire, notre propre genre de fantasy à nous. Selon moi, c’est en quoi consiste le Metal ! Alors oui, il y a pleins d’éléments classiques effectivement, mais qu’on affectionne particulièrement. On est très heureux de collaborer avec ce brillant artiste, Ásgeir Jón Ásgeirsson, depuis maintenant trois albums. Il sait parfaitement saisir l’essence de notre musique et nous donner exactement ce qu’on a en tête. Notre personnage, Ydalir donc, qui se trouve au milieu de l’artwork, est un dieu issu de la mythologie nordique. Il n’est pas des plus connus et on voulait créer des histoires autour de cette figure.

Vous vous inspirez beaucoup de la littérature, des mythes nordiques, et de poèmes pour composer. Est-ce que tu dirais que c’est une sorte de mission pour Skálmöld de mette en avant ces écrits, ces mythes, peu connus ?

Cela n’a jamais été une mission pour nous : on n’utilise pas beaucoup, en plus, la littérature nordique en elle-même. On aime juste raconter des contes et des histoires de fantômes de chez nous. Par contre, on s’inspire énormément des poèmes, jusqu’à en reprendre la construction mathématique de ces derniers : cela donne du rythme et de la puissance à nos paroles, et sert parfaitement la mélodie. Et c’est chouette à chanter apparemment (rires).

Que peux-tu me dire sur « Ullur »?

C’est une chanson en deux parties : la première est une sorte de discussion hypnotisante, une sorte de va-et-vient incessant. La seconde partie met plus l’accent sur la mélodie. Et je dois dire que je suis très fier de ce morceau car c’est dessus que je chante un petit solo pour la première fois ! (rires).

Que peux-tu me dire sur « Sklud » ?

C’est l’histoire d’un oracle qui prédit l’avenir. C’est un morceau qui nous a été proposé par notre claviériste Gunnar Ben, et c’est d’ailleurs lui qui chante dessus ! D’ailleurs, tu l’auras remarqué, elle sort un peu de l’ordinaire et ne ressemble pas au son de Skälmold : c’est pour cela que, quand il est venu nous propose ce qui n’était qu’un petit air, on n’était pas franchement convaincu ! Il a fallu la retravailler, y ajouter une histoire cohérente. Et lorsqu’on a écouté la version finale, on était content de ne l’avoir pas mise de côté ! (rires).

Vous chantez dans votre langue natale, à savoir l’islandais et ses dérivés anciens et régionnaux. Est-ce que vous avez pensé, à un moment de votre carrière, à chanter en anglais ? Ou est-ce que vous avez reçu des pressions de la part de certains labels pour basculer sur la langue de Shakespeare ?

Non jamais, cela ne nous a même pas effleuré l’esprit. Et nos labels n’ont jamais rien demandé à ce propos. Ce serait bizarre d’ailleurs : pour nous, chanter en anglais équivaudrait à manquer de sincérité avec notre public, ça ferait fake. Et puis, je tiens à rappeler que nous avons fait une reprise d’Alestorm en 2016 (« Drink »), en anglais, que nous ne voulons plus écouter tellement on l’a trouve horrible (rires).

« Ydalir » est sorti pile pour votre show au Summerbreeze. L’expérience devait être particulière non ?

Oui, c’était spécial puisque notre concert au Summerbreeze faisait office de release party. Et l’ambiance générale, le public en folie, et tout pleins d’autres choses que j’oublie à l’instant ont fait de ce concert inoubliable, et peut-être l’un des meilleurs qu’on ait donné jusqu’à présent. Et d’ailleurs, petite anecdote, on n’a pas pris le temps de réaliser que c’était le jour de la sortie de « Ydalir » avant de monter sur scène : on jouait la veille en République Tchèque, et on a dormi dans le tour bus pour se réveiller au Summerbreeze et se préparer. C’était la course !

D’ailleurs, j’ai vu au Wacken Open Air que votre Président Guðni th. Jóhannesson était dans la fosse pour vous applaudir ! Vous avez pu le retrouver après ? (rires)

En fait, il y avait trois groupes d’Islande au Wacken Open Air, et comme il aime beaucoup le metal, l’organisation du festival lui a envoyé une invitation à laquelle il y a répondu favorablement. Et comme il est très fan de notre groupe, on lui a bien évidemment proposé de rester en coulisse à nous regarder. Mais il a refusé. Et voilà qu’on monte sur scène et qu’on le voit … au premier rang dans la fosse ! (rires) On était abasourdis ! On l’a bien retrouvé après, je confirme, il avait l’air de s’être bien amusé ! (rires) Et cela reste, bien évidemment, un excellent souvenir !

Avez-vous hâte de revenir en France, à Paris et à Sélestat si je ne me trompe pas ?

Oh oui ! Et j’espère qu’on pourra avoir davantage de dates en France, le public y est toujours incroyable, tout comme la nourriture d’ailleurs (rires).

Un dernier mot ?

N’hésitez pas à aller jeter une oreille à notre nouvel album et on se voit en concert en France ! D’ici là, restez en sécurité et ne soyez pas des co***rds ! (rires)

[INTERVIEW] Don Foose (One Life All In) : « On ne prend plus le temps de discuter et surtout de s’écouter »

Après un premier EP particulièrement bien remarqué, changement d’ambiance pour les One Life All-In avec la sortie de l’album « Eye Of The Storm », plus sombre et moins personnel que son prédécesseur, même si la nature du ton reste toujours autant reconnaissable. Don Foose, le chanteur américain de la formation, a accepté de nous raconter cette petite (r)évolution pour son groupe.

Metal-Actus : Bonjour Don ! Comment a été réceptionné « Eye Of The Storm », sorti ce 23 juin ?

Don Foose (chant) : Nous n’avons eu pratiquement que des retours positifs jusqu’à aujourd’hui. On nous dit beaucoup de choses qui nous font plaisir, comme « c’est un bol d’air frais », ou encore « chaque chanson est différente, on ne s’ennuie jamais ». On est très fier de cet album, donc on est ultra-heureux de toutes ces critiques positives.

« Eye Of The Storm » est un titre qui m’évoque les dernières actualités : le Covid, les contestations qui ont éclaté notamment en Orient, Trump au pouvoir aux Etats-Unis … Ce sentiment est renforcé par cet artwork. De quelle manière ce qu’il se passait à travers le monde a impacté la composition et l’écriture de cet album ?

Avec l’arrivée du Covid, de nombreux combats ont éclatés : Meetoo, BlacklivesMatter, les combats LGBT…., mais tout est devenu sujet à récupération politique,  ce qui est fortement désagréable ! Et puis maintenant, on doit se battre, tout le temps, et au fond, on ne prend pas le temps de discuter et surtout de s’écouter pour oeuvrer ensemble. Alors on voulait lancer une sorte de message, et inviter les gens à garder la tête froide, et à prendre en considération les autres. Etre des ambasadeurs de bonne volonté en fait ! (rires)

Mettre en avant « Do Or Die » votre morceau d’ouverture, en tant que single, c’était une évidence pour vous ?

« Do Or Die » est la meilleure des façons d’ouvrir un album, et donc le single parfait pour le vendre. Il est tellement énergique et diversifié qu’on a pensé tout de suite qu’il constituait une très bonne présentation de l’album.

« Eye Of The Storm » aurait aussi pu constituer un bon single, tant son refrain est hyper entraînant !

Pour tout te dire, on l’avait aussi retenue avec « Do Or Die » pour le balancer en single, même si notre choix s’est finalement porté sur ce dernier. On avait aussi pensé à « Say My Name », mais vu qu’elle porte sur un délire que j’avais étant ado, elle n’était pas aussi puissante et fédératrice que « Eye Of The Storm ». Elle parle de tous ces trucs dingues qui se passent à travers le monde,  qui ont mis en valeur les côtés négatifs de notre société, par exemple la grosse remontée du racisme aux Etats-Unis. On entend différentes influences, mais c’est surtout ce petit air à la Type O Negative qui me plaît fortement !

Que peux-tu me dire sur « Won’t Hesitate » et son côté nu metal américain ?

C’est un morceau un brin différent car il comporte des parties rappées, qu’on trouveraient dans des vieux titres de Korn par exemple. Il apporte quelque chose de nouveau à One Life All In et on n’a pas hésité une seule seconde à l’inclure dans notre tracklist.

Que peux-tu me dire sur « Madbull »?

« Madbull » parle de notre santé mentale – et de comment, en seulement quelques secondes, on peut basculer dans la folie, et les moyens que nous mettons en place pour brider cette même folie.

Pourquoi cette reprise de Faith No More « Digging The Grave » ?

Faith No More a toujours eu une grande influence sur nous. Et c’est Clem, notre guitariste, qui nous a envoyé cette cover, en me demandant de chanter dessus, juste pour voir comment ça rendrait. Et on l’a gardé !

Pourra-t-on bientôt vous voir en concert ?

On essaye de se programmer des dates, et on voit pour une tournée, plutôt en première partie d’un plus gros groupe.

Et d’ailleurs comment se sont passées vos premières dates aux Etats-Unis ?

Très bien, on a eu trois belles dates dont une assez mémorable à New York, et un public en feu. C’était vraiment génial et on a eu pas mal de bons retours – c’est encourageant pour la suite, et j’espère pouvoir encore défendre One Life All In là-bas.

Un dernier mot ?

Merci à vous tous pour vos encouragements et vos retours. On espère que vous avez adoré l’album, autant que nous.

(INTERVIEW) Victor (Festival 666) : « On est tellement fiers de cette affiche ! »

Le Festival 666 est le petit festival qui monte et gagne en puissance ! Après une belle édition 2021 – ils étaient pratiquement les seuls à s’être maintenus – et une année presque off en 2022 (avec l’organisation d’une belle soirée avec en tête d’affiche rien de moins que les Sick Of It All), l’organisation du festival, incarné par le jeune Victor Pépin, a frappé un grand coup avec une belle affiche variée pour 2023. On a pu s’entretenir avec lui et avoir quelques détails croustillants sur cette prochaine édition.

Metal-Actus : Salut ! Peux-tu, pour commencer, te présenter et nous expliquer comment est né ton festival ?

Victor : Je suis Victor, organisateur du Festival 666. J’ai 21 ans, mais j’ai créé le festival à 15 ans en 2017 : je me demandais comment faisaient les organisateurs du Hellfest… et je me demandais ce que ça donnerait à Cercoux, ma ville natale. J’ai donc toqué chez Mme le Maire afin de proposer un festival. Et elle y a adhéré tout de suite. On a tout de suite bien marché et on a pu perdurer : c’est notre quatrième édition cette année.  

Est-ce que ça a été évident de repartir sur l’organisation d’une nouvelle édition, cette fois-ci complète, alors que l’année dernière vous aviez choisi, pour donner la priorité à tes études, de proposer seulement une journée Off ? D’ailleurs, est-ce que cela a bien été accueilli par les festivaliers ?

Notre troisième édition en 2021 a été un immense succès – mais eu raison de ma première année de licence. Il faut aussi que je m’assure un diplôme donc il a fallu redéfinir mes priorités (rires). Les festivaliers ont très bien pris la nouvelle, et ils ont été ravis du petit event à la Rochelle en 2022. C’était une façon de garder contact avec les festivaliers et sur les réseaux – on voulait montrer qu’on avait envie malgré tout

Est-ce que vous connaissez (ou aviez connu) d’autres difficultés dans le contexte de ce festival ? Lié au Covid, peut-être à un manque de prise au sérieux dû à votre jeune âge (NDLR : équipe et bénévoles pour la majorité de moins de 25 ans) ?


Aux débuts du festival, notre jeunesse s’est révélé être un atout : on a beaucoup interpellé parmi nos partenaires et aussi les groupes, même si, certains ne nous ont pas fait confiance tout de suite. C’est peut-être pour cela que certains agents européens sont encore frileux à l’idée de travailler avec nous. Concernant le Covid, ce fut une expérience très enrichissante d’apprendre à déconstruire un festival pour le reprogrammer l’année suivante. Cela n’a pas été évident de composer avec les restrictions sanitaires, mais avec l’aide de la commune, nous avons pu mettre beaucoup de choses en place – et on a été un des rares festivals à s’être maintenu en 2021. Depuis, l’industrie événementielle a changé : de plus en plus de spectateurs prennent leurs billets au tout dernier moment.  Pour cette édition, à l’heure où nous nous parlons, plus de 65% des pass ont été vendus. Des chiffres rassurants donc (rires).

J’ai vu que la plupart de vos partenaires sont des partenaires locaux ! Comment vous avez réussi à les convaincre ?  

Il faut s’entendre avec tous les partenaires locaux. Du fait qu’on propose du Metal et que nous étions encore plus jeune âge qu’aujourd’hui (rires) ça n’a pas été évident aux débuts de les convaincre. Au fur et à mesure de nos éditions, ils voient que tout se passe bien et  ils prennent confiance en nous.

Comment vous avez monté cette affiche pour l’édition 2023, qui fait passer votre festival à la vitesse supérieure ? Et comment on arrive, pour un « petit festival », à obtenir un groupe comme Alestorm?

Comme tu dis, on passe effectivement à la vitesse supérieure : notre objectif est de faire grossir le festival – donc il faut accueillir plus de monde et pour cela, avoir plus de grosses têtes d’affiche. Comme je le disais, on n’est pas encore crédibles aux yeux des agents européens, et ça a été difficile d’avoir certains groupes sur l’affiche – et a fallu se battre – et on a réussi ! Et on est hyper ravis d’avoir Alestorm mais aussi Rise Of The Northstar , Dropdead Chaos, Lionheart, et tous les autres ! On est tellement fiers de cette affiche !

Au niveau du site, comment vous sélectionnez les foodtrucks, et les vendeurs « autres » du market ? D’ailleurs, à quoi peut-on s’attendre à ce dernier niveau ?

Je délègue tout à une équipe qui fait ses choix sur candidature. Concernant l’offre, on aura du sucré, salé, il y en aura pour les carnivores, les végétariens….On aura un barbier, un disquaire, des vendeurs tee-shirt, de  bijoux … on essaie d’avoir une belle offre variée.  

Concernant la bière, est-ce que vous travaillerez avec des brasseurs particuliers ? Vous pouvez nous détailler l’offre du festival ?

En 2021, on nous a reproché une offre pas très conséquente. On est à l’écoute de nos festivaliers et on a décidé de travailler avec un brasseur local, qui se situe à 15 minutes du festival, avec trois offres de bières. Les amateurs sont ravis !  

Vous êtes cette année labélisé « Sites en Scènes » par le département de Charentes-Maritimes. Content de cette reconnaissance ?

Très content de cette reconnaissance, car cela veut dire qu’on fait partie des événements que le département souhaite promouvoir. C’est notre quatrième édition, on est jeunes, et en plus on est soutenu par la collectivité. On voit que notre travail est sérieux, et ça paie. Cela va nous aider en terme de visibilité.

Vous accueillez de plus en plus de festivaliers. Quelle est la capacité actuelle du site, et est-ce qu’il existe des possibilités de l’étendre ?

Actuellement notre capacité est de 2000 billets par jour, et malgré notre envie d’une programmation plus ambitieuse cette année, on veut garder cette cohésion entre festivaliers et notre ambiance familiale et cosy. On veut aussi rester à Cercoux. Mais vu les affiches prochaines, qu’on voudrait plus ambitieuse – donc plus de monde pour rentabiliser – il faudra accueillir entre 3000 et 4000 personnes.

Un dernier mot pour conclure cette interview ?

Venez au Festival 666 ! On est une bande de jeunes qui se donnent à fond pour organiser une belle fête. Soyez de la partie ! Et en plus il y a le pont du 15 août juste après pour se reposer alors vous n’avez aucune excuse (rires).  

[INTERVIEW] Damnagoras (Elvenking) :[…] ce chapitre est tellement noir et violent[…] »

Elvenking, groupe de folk symphonique venant tout droit d’Italie, nous propose un véritable voyage dans le temps avec son triptyque, « Reader Of The Runes » depuis 2019. Aujourd’hui, c’est au tour de « Rapture » de faire son apparition, album plus noir, peut-être même le plus sombre de toute leur discographie. Damnagoras, leur feu chanteur, a accepté de répondre à toutes nos interrogations sur cet opus aussi surprenant que divertissant.

Metal-Actus : Quelles sont les nouvelles du front, alors que sort ce jour « Rapture »?

Damnagoras (chant) : Cela fait effectivement un moment que nous n’avions rien sorti, depuis « Divination » avant la pandémie. Nous sommes très excités : on a profité du confinement pour nous atteler au deuxième mais aussi au troisième opus de notre trilogie « Reader Of The Runes » ! On a bien travaillé, jusqu’à être prêt pour la sortie de « Rapture ».

Comment s’est passé d’ailleurs le travail autour de ces deux albums, vu les confinements en Italie ?

Les confinements ont assez longtemps chez nous, mais j’ai vu ça comme une bonne chose, contrairement à beaucoup d’autres : on a mis le temps qu’on avait à disposition pour continuer ce concept « Reader Of The Runes », qui nous tient particulièrement à coeur depuis des années. Et ce chapitre, « Rapture », est tellement noir et violent, qu’on a choisi tous nos morceaux les plus sombres et heavy pour l’illustrer de la meilleure manière qui soit- le restant des morceaux sera sur notre prochain album. J’ai du, d’ailleurs, repasser sur les orchestrations, un peu trop féériques à mon goût (rires). Et comme tu le disais, on a eu le droit à un long confinement, et nous n’avons pas pu nous réunir pendant un bon moment. Il a fallu donc faire un assemblage de démos, puisque chacun a bossé de son côté. On s’y est fait. Et c’est d’ailleurs à cause de ça que « Bride Of Night » a eu neuf versions rien que sur les paroles ! Ce n’est pas simple d’être d’accord à distance ! (rires)

Tu disais que ce « Rapture » promettait d’être plus violent ?

Oui ! Je le vois comme un volcan, sur le point d’entrer en éruption ! Pour moi, c’est le point culminant de notre trilogie, sa plus intense partie.

Je suppose que le choix de mettre en avant « Bride Of Night » était plutôt évident ?

Oui ! On a su immédiatement que ce serait un super single : il témoigne de notre amour pour le metal extrême, intense, mélodique, sombre, en particulier au niveau des paroles ! Mais oui, avec son refrain très catchy, c’était juste une évidence (rires). Et on a un superbe clip l’accompagnant, le réalisateur (NDLR :
Matteo Ermeti ) ayant réussi à capturer l’essence de notre morceau.

Que peux-tu me dire sur « The Cursed Cavalier » ?

C’est un morceau qui va droit au but. C’est Aydan (guitare) qui l’a écrite : quand il m’avait montré le riff pour la première fois, il s’était pourtant montré très sceptique ! (rires). Mais on a pensé qu’il tenait un truc et avec notre aide, il s’y est complètement attelé. Et puis c’est une chanson qui passe très bien en concert !

Que peux-tu me dire sur le surprenant « Covenant »

C’est effectivement un morceau plus étrange pour Elvenking, puisqu’il va dans des territoires que nous n’avions pas exploré jusque là, à savoir le hard rock. Elle a une atmosphère unique, que nous aimons tout particulièrement. Je dois avouer que nous avions appréhendé la réaction de nos fans, on avait peur qu’ils ne comprennent pas où on voulait en venir. Mais finalement, elle a été très bien reçue !

Où en est le troisième album et dernière partie de votre trilogie « Reader Of The Runes » ?

Sa production est pour le moment en attente, vu qu’on se concentre sur la promotion de « Rapture ». Je pense qu’on aura terminé à la fin de l’année, et qu’on peut espérer une sortie pour 2024 !

Est-ce qu’un concert où vous joueriez les trois album de « Reader Of The Runes » serait envisageable ?

C’est une super idée ! Je vais en parler aux gars, mais je pense que, niveau logistique, ce ne sera pas simple.

Est-ce que vous avez des concerts de prévus, plus particulièrement en France ?

On n’a rien de prévu en France : tout est devenu plus difficile. Depuis le Covid, tout le monde se bouscule au portillon et ce n’est plus aussi simple de se programmer un concert. On étudie nos possibilités de jouer sur scène, mais ce ne sera pas avant 2024.

Un dernier mot ?

Ecoutez notre album, et j’espère vous revoir en concert !

[INTERVIEW] Sélim Hadriche (Kave Fest) :  » On se remplit plus vite que l’année dernière »

Tout a débuté par un projet un peu fou, celui d’organiser un petit festival de metal dans le jardin de particuliers (celui de ses parents à vrai dire !) à Chatou, en proche banlieue parisienne). Mais suite au succès fulgurant du Kave Fest, Sélim Hadriche et son équipe ont dû penser à se délocaliser. L’édition 2022 du festival ayant remporté un franc succès sur le site du château de Gisors, l’organisation et la ville remettent le couvert pour 2023 ! Sélim a accepté de nous dire un peu plus sur ce qui nous attend, alors que le running order final vient d’être révélé.

Metal-Actus : Quel est ton état d’esprit actuel, à quelques semaines maintenant du Kave Fest ?

Sélim (Kave Fest) : Serein, on a la chance d’avoir des partenaires solides, un public en or et de belles ambitions, tout le monde joue le jeu !

Peux-tu nous donner un retour sur l’édition de l’année dernière, le tien mais aussi celui de la ville de Gisors ?

Personnellement, meilleure expérience de ma vie, voir des groupes que tu adores, entouré de tous tes amis, autour d’un projet commun, dans un château, que demande le peuple ? La ville est aussi ravie, et c’est pour cela qu’il nous reçoivent à nouveau cette année !

Vous annonciez début mai avoir vendu 30% de pass. Quel est l’évolution de la vente des billets aujourd’hui ?

On approche des 40% au total, forcément les ventes ont un peu ralenti, mais rien d’inquiétant. On se remplit plus vite que l’année dernière et tous les groupes n’ont pas commencé la promo.

Vous êtes cette année en concurrence avec le Plane’R Fest, qui se déroule sur le même weekend. Est-ce que vous pensez que cela a un impact sur votre propre promo, vos propres ventes ? Si oui, le choix d’un autre weekend l’année prochaine est-il envisageable ?

En réalité, le Plane’R Fest est sur une autres région, notre taille n’est pas encore portée sur toute la France, donc pour le moment nous ne nous considérons pas en concurrence. De plus les groupes bookés au Plane’R nous intéressent beaucoup, et leur venue en France nous permets aussi de les viser sur le même weekend. C’est plus utile qu’autre chose, donc pourquoi pas même collaborer pour amener des groupes plus gros !

Au niveau de la programmation, comment ça se passe ? Et comment on attire, pour un petit festival tel que le Kave Fest, d’aussi belles têtes d’affiche telles que Myrath et Ten56 ?

En proposant un beau projet ! Les gars de Ten56 étaient là l’année dernière pour voir Landmvrks et ils ont adoré ! Et Myrath, et bien ils nous ont fait confiance et c’est vraiment top de leur part

Vos affiches sont composées actuellement à 95% de groupes français. Est-ce une vraie démarche de votre part ? Ou est-ce que, à moyen terme, vous voudriez attirer plus de groupes internationaux ?

La scène française regorge de talents et on aime beaucoup les mettre en avant. Notre volonté est potentiellement d’aller vers plus de groupes internationaux, mais quand on aura la capacité de recevoir plus de groupes, pour continuer à faire vivre notre scène (et également l’ouvrir au Rock) 

Niveau organisation, combien de temps prend le montage du festival sur le site de Gisors ? Est-ce que vous avez des contraintes ou des difficultés particulières ?

On compte environ une semaine d’installation. En terme de contraintes évidemment, on parle d’un site de patrimoine historique, en terme de poids et de vigilance on est obligés de faire attention, et tant mieux parce le lieu est top ! Les difficultés ? Le démontage : après avoir vécu l’intensité de deux jours de festival, tout ranger c’est un challenge. 

Au niveau des stands et des animations, si je ne me trompe pas, vous avez décidé de faire appel aux mêmes que l’année dernière. Pourquoi ce choix ?

Concernant les stands on a repris les même que l’année dernière et aussi fait appel à des nouveaux ! Pourquoi ce choix ? Car on aime bosser avec des gens de confiance, crée du lien, retrouver les mêmes têtes, mais avec des nouveaux à chaque édition.

Rassurez-nous, au niveau de vos excellentes bières, rien ne change ? 

En effet, pour la bière, on reste sur de la bière artisanale, brassée à Gisors, et cette fois-ci, on ajoute même du Cidre normand en pression. 

Une seule critique, suite à l’édition de l’année dernière, est revenue assez souvent : le tarif de la nourriture, jugée trop chère par rapport aux quantités, jugées là trop petites. Est ce qu’on peut attendre des changements à ce niveau ?

La critique sur la cuisine a été entendue. Comme on cherche à tout faire nous-même, on apprend de nos erreurs. Les foodtrucks vendent leurs produits beaucoup plus chers que ce que l’on propose en terme de qualité (viande et produit locaux, issus du boucher de Gisors ainsi que de la fermette Bio de l’Epte). Cependant, la remarque sur la quantité a été entendue, et l’équipe Kuizine a doublé de taille, pour assurer un meilleur service, et de plus belles portions

(heureux de lire qu’il s’agit de la seule critique !)

Si le camping à la fermette de l’epte a été fortement apprécié par les festivaliers, reste le problème des places restreintes – il était très vite complet l’année dernière. Est-ce que des aménagements sont prévus cette année ? Et comment envisagez vous la chose pour l’avenir (un agrandissement de l’actuel camping reste possible ?)

On a doublé la capacité du camping grâce à la Fermette Bio de l’Epte qui nous prête plus de terrain, malheureusement pour des raisons d’accessibilité (pompiers, etc.), on ne pourra pas aller beaucoup plus loin. A voir avec le temps comment tout cela évolue, mais on continue à travailler sur ce point.

As tu un dernier mot pour conclure cette interview ?

Eh bien, venez au Kave Fest ! Parce c’est une histoire folle, un évènement hors du commun, qu’on s’efforce de proposer un festival Konvivial et que c’est maintenant qu’il faut vivre cette aventure.


[INTERVIEW] Lex (Koritni) : « On a tous hâte d’être sur scène à Paris ! »

Après une petite pandémie et des gros changements de line-up, les Koritni, toujours menés par Lex, sortent « Long Overdue », leur nouvel album, au titre particulièrement bien choisi en cette occasion. Le chanteur (et maintenant guitariste) de la formation internationale a accepté de nous dire quelques mots sur cette galette, mais aussi sur leur prochain concert parisien ce vendredi, au téléphone, depuis le jardin de sa maison.

Metal-Actus : Comment tu te portes, en ce long week-end ?

Lex (chant/guitare) : à merveille ! L’été est en train d’arriver, et je commence pleinement à profiter du jardin. On a acheté notre maison ici, en France, deux mois avant le premier confinement et on a longtemps été dans les travaux, donc ça fait plaisir que tout cela soit derrière nous !

Je constate que tu as pu t’occuper durant les différents confinements, mais quant est-il du restant des Koritni ?

Certains ont trouvé le temps plus long que d’autres, notamment ceux qui étaient en appartement sur Paris. Personnellement, je trouve que c’était le moment approprié pour se recentrer et faire de la musique : cela fait cinq ans, quand tu y repenses, qu’on n’a pas créé de musique, donc je m’y suis remis et j’ai réappris à faire de la guitare au passage ! (rires) Enfin, pour moi, cela a été une période fantastique que ce soit professionnellement (j’ai tout de même écrit un album (rires)) que personnellement – on a rénové une maison, eu un chien, et un bébé aussi (rires) mais aussi on a fait plein de barbecues dans le jardin.

D’ailleurs, tu as fait des ajustements de line-up avant la sortie de cet album ! Comment tu as accueilli cette « chair fraîche » et comment vous vous êtes réunis autour de cet album ?

C’est assez agréable de pouvoir se réunir rapidement, car on est plus proche géographiquement parlant (rires). En ce qui concerne le nouvel album, j’ai privilégié l’efficacité et comme Luke (Cuerden) et Eddy (Santacreu) sont partis, je me suis occupé seul de la composition de l’opus, tout seul dans ma chambre. Tu comprends maintenant pourquoi j’ai du réapprendre à jouer de la guitare (rires). J’envoyais tout de même les premiers résultats à Tom (Fremont) voir ce qu’il en pensait, s’il voulait changer quelques petites parties. Et ça a été très efficace comme méthode – ce que j’ai préféré par rapport à avant. Même si on fera sans doute différemment pour le prochain album, pour laisser à chacun une place pour sa créativité.

Le titre « Go Hard Or Go Home” a un petit côté rock américain sudiste assez surprenant. Que peux-tu m’en dire dessus ?

C’est la première chanson que j’ai écrite pour l’album – en répétant à la guitare, avec un seul doigt (rires). Concernant les paroles, c’est un peu une histoire revisitée de Cendrillon : c’est un vieux gars qui va boire un soir, promettant d’être chez lui à minuit pétantes, mais il est toujours en train de picoler à cette heure-là (rires).

« Take It Off » a, lui, un joli petit côté bluesy. Comment tu l’as créé ?

Sur celle-là, j’ai commencé par la musique : elle a ce petit côté sleazy, sexuel, coquin… bref elle contient tout ce qui fait de nous d’ignobles et sauvages petits humains (rires). Je trouve que le groove de ce morceau est unique, avec un petit solo à la guitare dont je suis assez fier. C’est ma préférée de cet album.

Koritni sera en concert ce 2 juin aux Etoiles à Paris ! Que peut-on attendre de cette date ?

Déjà nous voir tous les quatre jouer sur scène (rires). Et je serai à la guitare pendant tout le set, ce qui va représenter un challenge les premiers temps pour moi ! On fera également quatre reprises, juste pour se faire plaisir et donner du peps au show. On a tous hâte d’y être !

D’autres dates de concerts sont-elles prévues ?

Pour l’instant on va jouer à Bilbao, et on a encore des dates à annoncer dans quelques semaines, notamment dans l’Est de l’Europe. Maintenant que nous n’avons plus les contraintes logistiques des uns et des autres pour organiser des tournées, ce sera plus facile à programmer sur du court et du moyen terme.

Un dernier mot ?

Je suis très heureux de tous ces retours positifs sur notre album, malgré le gros changement de line-up auquel nous avons dû faire face dans le groupe. On se voit aux concerts autour d’une bonne bière !

[INTERVIEW] Déhà (Dropdead Chaos) : « quand on a commencé, on a tous dit « On ne va pas créer de groupe, c’est mort ! » « 

Si le collectif d’artistes qu’il était à l’origine ne devait pas passer la pandémie, les Dropdead Chaos ont fait la surprise d’annoncer un premier album, les propulsant directement au rang de groupe, voire de « Supergroupe » diront certains. En résulte « Underneath The Sound », véritable uppercut à la fois dans vos tripes et dans vos cages à miel, renouveau du Neo-Metal qui plaira à la fois aux vieilles générations comme aux nouvelles. Déhà, l’un des deux frontman de ce groupe, a accepté de nous en dire plus sur la galette, mais aussi sur l’histoire de sa nouvelle famille !

Chronique « Underneath The Sound » ici

Merci à Romain Richez pour l’interview

Metal-Actus : Tout d’abord, comment vas-tu et comment va Dropdead Chaos ?

Déhà (chant/claviers) : ça va, comme tu peux le voir (NDLR : il écarte les bras), je suis dans mon studio, dans mon élément, et je travaille, comme d’habitude en fait (rires). Concernant Dropdead Chaos, tout va bien aussi, notre album reçoit énormément de retombées positives dans les médias, mais aussi auprès du public : on se rend compte que notre musique touche tellement de gens ! On ne s’y attendait pas.

De base, Dropdead Chaos est un collectif de musiciens qui ne se connaissait pas auparavant (riresà) et qui se sont réunis pour faire un titre durant la pandémie de Covid-19, en soutien au personnel hospitalier. Comment s’est pris la décision de rester ensemble et de faire évoluer tout ça en groupe ?

Comme tu le disais, on formait au départ un collectif d’artistes pour récolter de l’argent en faveur de la Fondation des Hôpitaux de France, pour les soutenir durant le plus gros de la crise du Covid-19. Cause qui nous tenait particulièrement à coeur d’autant que Nils (NDLR : Courbaron – guitariste du groupe) étant infirmier, il était – et est même toujours – en première ligne. Il nous a raconté de ces trucs… Enfin bref, on a fait le morceau, et en répétant, on s’est rendus compte que ça marchait bien, qu’il se passait un putain de truc entre nous ! (rires). Donc on a fait un deuxième morceau – cette fois pour les salles qui fermaient. On a vite embrayé sur un troisième titre, « Humans » donc. Et c’est là qu’on s’est tous regardé, et qu’on s’est dit « Bon, on fait quelque chose ? » (rires). Et c’est comme ça qu’on a lancé la machine. Le pire, c’est que quand on a commencé, on a tous dit « On ne va pas créer de groupe, c’est mort ! » (rires).

D’où vient ce nom, « Dropdead Chaos » ?

Il est directement inspiré du Covid-19 : « Dropdead » signifie littéralement « à mourir », mais avec une connotation positive, et non péjorative. A cela s’ajoute ce doux « Chaos » pour renforcer ce côté lumineux. C’est tout simplement un paradoxe qui souligne pourquoi on est là, pour aider des causes.

Tu bosses niveau paroles et chant avec Renato Di Folco (Trepalium, Flayed …). Comment ça se passe, ce boulot en binôme ?

On se contacte régulièrement et on se voit le plus souvent possible. Au niveau de l’élaboration de nos paroles, on apporte chacun nos idées qu’on met en commun. Parfois je viens avec des paroles et Renato va avoir direct la ligne de chant – et il est particulièrement doué pour ça – ou inversement, je vais avoir un rap d’emblée avec ses mots. On s’entraide, on se complète, et ce travail en binôme, comme tu dis, tu le ressens d’autant plus sur scène : Renato, c’est devenu un frangin ! Et ça fait du bien d’évoluer sur scène sachant que, quoi qu’il arrive, on a un back up mutuel. Lors de notre première résidence, on était impressionné par ce qu’on pouvait sortir, par notre alchimie…En sachant, qu’en plus, on n’avait jamais répété avant ! Lui et moi, mais aussi les autres et moi, on est devenus des frangins musicaux et extra-musicaux. J’ai trouvé une nouvelle famille ! Et j’estime avoir une sacrée chance !

Pourquoi avoir choisi de faire, presque, un album de Neo-metal ?

On avait envie de faire la musique qu’on a toujours eu envie de faire, et pour nous, qui avions grandi avec le Neo, ce fut une évidence…. Bon sauf pour Nils, je te l’accorde ! (rires) Mais on n’a aucun égo et chacun peut bien évidemment apporter sa touche, quelque chose qu’il a envie de faire … Tout comme rester passif ! L’inclusion du rap, par exemple, a été très bien accueilli par tout le monde. Du moment que tu respectes l’idendité sonore et visuelle du groupe, tu as presque carte blanche (rires).

Que peux-tu me dire sur le morceau titre , « Underneath The Sound », surtout ces « Hey Ho » qui t’interpellent d’emblée ?

J’ai une petite anecdote à ce sujet : c’est en fait quand Renato a reçu son nouveau micro et qu’il a voulu le tester, qu’il nous a sorti ces « Hey Ho » ! On a tous été interpellé d’emblée et notre producteur et manager HK (NDLR : du Vamacara Studio) a commencé à l’enregister et à faire des arrangements derrière. Et on a très vite trouvé les parties de guitares, avant de tout construire autour ! Niveau paroles, c’est moi qui les ait écrites pour Renato ! C’est un artiste qui se rend compte de l’amour puissant que lui porte le public, « je n’ai jamais trouvé d’autre amour que celui donné par des étrangers que je ne connais pas » pour reprendre les paroles. Et ce morceau est une introduction parfaite à nos concerts ! Et pour la petite histoire, sur « Rainman », c’est l’inverse qui s’est produit, à savoir que Renato a écrit une chanson pour moi. Ce n’était pas facile de s’approprier ses mots dans un premier temps, car c’est la vision qu’il a de moi, mais elle renvoie une image tellement géniale ! Comme tout l’album, elle compte un message d’espoir : quand la dépression te touche, tu vas bien sûr t’en sortir, même si tu vas sacrément en chier d’abord (rires). Mais bien sûr tout le monde peut y trouver sa propre interprétation !

Que peux-tu me dire sur le très ténébreux « One Last Encore » ?

Avec ce refrain qui ne fait que te rester en tête ? (rires) C’est encore un coup de HK, notre homme de l’ombre mais aussi un membre à part entière de notre bande ! Il a sorti un arpège de seulement trois notes – autour du quel on a tissé des lignes mélodiques plus puissantes encore. Côté paroles, même si évidemment tout le monde peut avoir sa propre interprétation, elle porte sur un artiste – encore (rires) qui veut tirer sa révérence. Elle est violente cette chanson, et inspire à la catharsis. Mais le dernier refrain apporte de l’espoir – on y a modifié deux petits mots par rapport deux autres.

Quelle est l’histoire de votre cover ? Parce qu’en la regardant, on ne se douterait pas qu’un groupe de neo-metal moderne se cacherait derrière ! (rires)

On a pris la photo sur le tournage du clip de « One Last Encore », donc l’artwork a été inspiré par la vidéo, et non l’inverse. J’aime bien les lanternes, au nombre de sept, comme nous ! Et puis il faut savoir que la véritable signification de mon prénom, Olmo, est … « arbre » ! On a tous eu une révélation en regardant la photo et c’est HK qui l’a reprise, en ajoutant une lumière au milieu pour représenter un arbre de vie. On a juste eu un bon feeling à ce moment là !

J’ai entendu dire qu’un deuxième opus était en préparation ?

Je ne vais rien t’en dire pour l’instant (petit sourire). On veut se concentrer sur le présent ! L’important pour nous maintenant est de pouvoir défendre cet album sur scène ! Et puis vous verrez, l’ambiance est totelement différente en live ! On a le sourire non stop, on vit véritablement notre musique.

Un dernier mot ?

Venez-nous voir en concert !

[INTERVIEW] Shakey Sue (The Hellfreaks) : « Notre album reflète le passé de notre groupe »

The Hellfreaks est un groupe hongrois fondé en 2009 par leur chanteuse Shakey Sue. A l’origine Post punk rock, il s’oriente rapidement vers des choses plus extrêmes, et remporte son petit succès dans le début des années 2010, avant de se séparer abruptement. Un hiatus de courte durée pouisque la frontwoman reprendra très vite le projet, avec de nouvelles têtes cette fois? Peu connu en France, ce groupe est à découvrir de toute urgence. Rencontre avec une femme (très) haute en couleur à l’occasion de la sortie du nouvel abum de The Hellfreaks, l’excellent « Pitch Black Sunset ».

Metal-Actus : Pourquoi avoir choisi ce titre, « Pitch Black Sunset » ?

Shakey Sue (chant) : Cet album traite des opposés : le passé et le futur, la vie et la mort, … ce genre de trucs en fait (rires). On a voulu que les paroles soient assez énergiques, mais toujours aussi sombre, pour représenter le clair obscur de la vie… Encore un opposé tiens ! (rires). Ce dernier se retrouve aussi sur notre pochette d’album, un tournesol, symbole de lumière, du soleil, de la vie qui se fâne – les couleurs disparaissent pour ne laisser de place qu’au noir, donc à la mort. On peut voir ça comme l’allégorie d’un été passé dans le noir (rires).Cet album reflète le passé de The Hellfreaks, et l’évolution qu’on a eu en 14 ans de carrière – en 2009, j’étais une adolescente et je trouvais plus judicieux de faire appel à mes amis qu’à des vrais musiciens.

Tu parles de ce split en 2014, pour mieux reformer le groupe, quelques mois plus tard, mais avec de nouvelle têtes ?

Lors de notre séparation en 2014, j’ai fait un travail sur moi : je me suis rendue compte de toutes les erreurs passées, et j’aurai aimé en avoir eu conscience dès le départ pour les réparer dans la foulée, ou bien faire les choses différemment. On s’imposait des règles, faire comme tel ou tel groupe. Ce fut notre erreur : il fallait faire la musique que nous voulions, et pas la musique que le monde nous dictait !
Je ne t’expliquerai pas les raisons de notre séparation – cela prendra au moins toute la soirée – mais, à titre personnel, je l’ai vécu comme une véritable rupture.
Nous n’avions rien décidé encore quant à l’avenir de notre shop en ligne, qui du coup continuait à tourner : cela est peut-être uen des raisons qui ont poussé ce célèbre festival américain à nous contacter pour venir jouer sur leur scène ! Et c’est quelque chose de fantastique pour un groupe comme nous, qui venons d’Hongrie. Cet email m’a donné la force nécessaire pour redémarrer la machine, et cette fois avec de nouvelles têtes ! Et tu sais quoi ? Non seulement j’ai su m’entourer de musiciens hyper talentueux, mais en plus … j’ai trouvé aussi mon mari ! (rires). Depuis la reformation du groupe, on tâche de ne pas se répéter, d’album en album, et d’apporter à chaque fois des touches d’évolutions pour sonner différemment ! C’est aussi pour cela que j’ai commencé à prendre des cours scream il y a 4 ans, que je suis toujours aujourd’hui !

Attend, tu prends des cours de scream ?

Oui ! D’ailleurs je prend aussi des cours de chant. Il faut dire que j’en avais besoin quand j’ai commencé, mais que je n’avais pas d’argent pour en prendre ! (rires). Aujourd’hui, je prend des cours toutes les deux semaines, et on ne voit pas que le scream mais aussi différentes techniques vocales.

Que peux-tu me dire sur « Weeping Willow » ?

C’est le morceau le plus sombre que j’ai pu écrire. Elle porte sur la dépression. Habituellement, je pense toujours aux instruments en premier, puis ensuite aux paroles. Avec cette chanson, c’est le contraire qui c’est produit. Elle est spéciale, c’est un peu mon bébé.

Que peux-tu me dire sur « PBSS », le morceau titre donc, « Pitch Black Sunset » ?

On a sorti un clip dessus ! Le morceau est un peu le sommaire de tout l’album, il présente toutes ses facettes en même temps ! Il porte sur la peur de perdre quelqu’un, de l’abandon…. bref, encore des paroles pas hyper-gaies ! (rires). Et on ne sait pas trop ce qu’elle donnera sur scène, elle est tellement spéciale ! On verra comment le public y réagira !

Pensez-vous bientôt revenir en France ?

On a beaucoup de concerts de prévus, mais pour l’instant rien en France. On espère que ce sera pour bientôt !

Un dernier mot ?

Ecoutez notre album ! On est très fiers de notre boulot dessus – autant musical que filmique – et on espère qu’il vous plaira autant qu’à nous !

[INTERVIEW] Ben (Highway) : « On voulait surprendre, on a pris un risque et ça a payé »

Après l’immense succès de « IV » en 2017, les activités des Highway se sont arrêtées nettes avec l’arrivée d’une certaine pandémie de COVID-19. Après avoir sorti quelques clips, le groupe originaire ont préféré attendre avant de sortir un nouvel album acoustique de reprises, « The Journey », avec inclus trois morceaux inédits, dont le ravageur « Like A Rockstar ». Ben et Romain, les deux frères fondateurs du groupe, ont accepté de répondre à nos questions sur ce petit bijou un brin particulier.

Interview réalisée le 03/02/2023 par téléphone – Merci à Roger de Replica Promotions.

Metal-Actus : Êtes-vous ravis des premiers retours sur l’album « The Journey » ?

Ben CHAMBERT (guitare) : On est ravis de ces premiers retours, surtout par rapport au fait que ce soit un album acoustique, pour un groupe de hard comme nous. On voulait surprendre, on a pris un risque et ça a payé.

Romain CHAMBERT (batterie) : Les premières chroniques sont toutes unanimes sur un point : on surprend. On ne nous attendait pas sur ce terrain- là.

Pourquoi avoir pris le risque de revenir avec un album tout acoustique composé de vos anciens standards ?

B : C’est quelque chose qu’on adore faire, on fait d’ailleurs des concerts acoustiques régulièrement. On voulait graver tout cela sur CD.

R : On voulait réaliser un vieux rêve en réalisant un album acoustique enrichi.

Vous êtes allé d’ailleurs à contrario de pas mal de groupes qui ont profité de la pandémie pour multiplier les sorties d’album !

B : On s’était mis dans une sorte d’attente : on patientait, que la situation avec les concerts se débloque rapidement. Mais comme ce n’est jamais venu, cela nous a un peu blasé ! Mais on a fait quelques clips, multipliant les concepts comme celui en dessin-animé.

Pourquoi avoir choisi le terme « cinématographique » pour définir « The Journey » ?

R : Et bien attache ta ceinture car tu vas voyager (rires) ! Chaque morceau a une atmosphère, unique, plus cinématographique justement ! On y a développé tout un vrai univers, avec une illustration par morceau, qui est une affiche de film. On estime qu’on peut voir un morceau, car on s’imagine chaque chanson. On a voulu aussi proposer une expérience d’écoute, du début à la fin de l’album, à une heure où on écoute surtout les mêmes morceaux en masse sur Deezer. On voulait revenir à l’amour de l’album. C’est plutôt une approche old school qu’on assume bien. En plus, on a pensé au format vinyle.

Pourquoi ce choix de single sur « Like A Rockstar » ?

B : C’est le dernier morceau qui a été composé, et on l’a tellement aimé qu’on l’a mis en avant. Un morceau électrique sur un opus acoustique donc (rires). Mais on a pensé qu’il faisait une bonne transition avec notre précédent opus, en tout cas selon notre producteur.  Et pour la mise en place de l’orchestre de cuivres Sandcat, il est venu tout naturellement parce qu’on faisait du Air cuivre sur le morceau !

R : On s’est dit alors qu’il fallait absolument qu’on mettre des instruments en cuivre, et je parle de vrais instruments et non des samples. Il nous fallait donc un groupe, et c’est là qu’une de nos productrices a pensé à ce groupe californien. Et les sessions studios se sont révélées passionnantes.

Avez-vous pu replanifier quelques concerts ?

R : On a effectivement des concerts de prévus : en France, en Italie, mais aussi à la fin de l’année en Espagne.

B : Oui nos concerts se dérouleront surtout sur le deuxième semestre de l’année. Mais ce sera une tournée électrique : pour faire un concert acoustique, nous aurions besoin de tous les intervenants sur « The Journey » 

R : On espère que cela se fera : ça promet de beaux moments en live !

Un dernier mot ?

R : Merci pour votre soutien ! Nous espérons que vous prendrez du plaisir à écouter notre album.