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[INTERVIEW] Ben Wells – Black Stone Cherry

A l’occasion de la sortie de « Kentucky », et au lendemain de sa prestation parisienne au Cabaret Sauvage, Ben Wells, guitariste de Black Stone Cherry, nous a accordé un rapide entretien. Le musicien a tenu à nous dire à quel point le retour aux racines a été bénéfique pour tout le groupe. Le détail de cette entrevue se lit ci-dessous.

Réalisée au Hard Rock Café (Paris) le 10 février 2016

Metal-Actus : Comment te sens-tu après ce concert titanesque à Paris hier soir ?

Ben Wells (guitare) : Super ! Les gens étaient enthousiastes et on a passé un très bon moment. On a ressenti toute cette énergie positive venant de la foule, et ça nous a fait du bien.

Tu restes très dynamique sur scène, courant de part et autre de la scène. Où trouves-tu toute cette énergie ?

On me le demande à chaque interview !! (rires). Je ne sais pas vraiment, je crois juste que j’aime tellement me produire sur scène que j’en deviens tout sautillant (rires). Mais je ne sais pas d’où ça vient, surtout que dans la vraie vie, je suis timide et réservé.

C’est la seconde fois que vous venez au Cabaret Sauvage. Que penses-tu de cette salle ?

On adore, car c’est vraiment une salle assez particulière, avec ce grand chapiteau de cirque. Il ne fait pas trop chaud, le son reste excellent, et les gens ont de la place. Après, on testera peut-être un autre lieu sur Paris la prochaine fois.

C’était important pour vous de maintenir ce concert, après les attentats du 13 novembre dernier, à Paris ?

Oui, même si nous étions un peu nerveux en premier lieu. Mais je suis si content que nous ayons pu maintenir ce show ! On voyait tous ces gens dans la salle, qui continuent à sortir et qui prennent du bon temps. C’est aussi pour ça qu’on joue de la musique ! Ces personnes méritent de se divertir, surtout après ces attentats. Et c’est justement notre boulot. C’était un honneur de jouer à Paris la nuit dernière.

Comment se déroule le reste de votre tournée ?

Très bien ! Beaucoup d’interviews (rires) mais de nombreux concerts aussi. Après notre show de demain à Amsterdam, on devra encore rester deux semaines en Europe avant de revenir aux Etats-Unis pour démarrer une nouvelle tournée. On sera donc un peu occupés ses prochains jours (rires).

Votre nouvel album « Kentucky », sort le 1er avril prochain. Vous êtes tous originaires de cet Etat. Donc ce titre, c’était une évidence pour vous ?

Ouais ! On y habite encore d’ailleurs ! Et on y a enregistré notre nouvel album, que nous produisons cette fois nous-même, car nous voulions retourner dans le studio où tout avait commencé, celui de David Barrick, être chez nous, dans cet état d’esprit qu’on avait quand on a travaillé sur notre premier disque. Et puis tout sur cet album vient du Kentucky : nous-même, l’équipe technique, les musiciens qui nous ont aidé … Donc quelque part, ce titre est juste parfait (rires).

Vous aviez choisi de le produire vous-même pour bénéficier d’une liberté de ton ?

Oui, on voulait montrer notre fierté d’être du Kentucky, mais aussi pouvoir travailler à notre rythme, avec nos familles à côté. C’était vraiment l’idéal !

C’est votre cinquième album. Etait-il plus dur à composer que les autres ?

Non, car cette fois, on avait de nombreuses chansons à notre disposition, on a même dû en mettre de côté. Nous étions dans une période assez créative ! Cela nous est venu très naturellement et facilement. Et puis on avait hâte de sortir du nouveau son !

Et qu’est-ce qui vous a inspiré cette fois-ci ?

Beaucoup d’expériences personnelles et en tournée. On essaye de trouver quelques histoires qui nous sont intimement liés. Cela nous permet d’être le plus proche possible de la réalité. C’est pour cela qu’on reste aussi tout le temps ensemble.

Vous ne vous êtes pas séparés durant le travail sur cet opus donc ?

Oui madame ! (rires)

Et d’où vient cette nécessité, de rester toujours ensemble ? Beaucoup d’autres groupes se répartissent juste les tâches quant vient la composition d’un nouvel album !

Et bien on a essayé avant mais ça n’a pas marché (rires). Et c’est notre cinquième album, et comme tu le sais déjà, nous avions besoin de retrouver nos origines, revenir là où on avait commencé il y a dix ans. On voulait se retrouver tous les quatre et agir en temps que groupe à part entière, et non comme des individus. On travaille ensemble. Et je pense que nos fans vont le ressentir. C’est pourquoi on est aussi confiant (rires).

Pourquoi avoir choisi « In Our Dreams » comme premier single ?

Il faut savoir que ce morceau a été écrit en 2010, lors de l’enregistrement de notre troisième album. Mais pour des raisons qui m’échappent, nous avions décidé de ne pas l’inclure sur cet opus. Là, quand on s’est rendu compte que l’ambiance du morceau collait parfaitement à « Kentucky », donc on ne s’est pas posé mille questions avant de l’y mettre (rires). Et c’est une chanson catchy, heavy et agressive. Les gens l’aiment beaucoup … même si on n’a rien fait pour (rires). C’est pour ces raisons qu’il est devenu notre premier single.

J’ai vu aussi que vous avez fait une reprise de Edwin Starr pour son tube « War ». Comment ça s’est fait ?

C’était assez spontané, on ne prévoyait pas à la base de la faire sur cet opus. Tout ce qu’on voulait, c’était reprendre une célèbre chanson. Et il se trouvait qu’elle correspondait parfaitement à l’album, donc on l’a incluse.

Et comment avez-vous fait votre propre version ?

Oh, on y a juste ajouté quelques grosses guitares bien agressives (rires).

Que peut-tu nous dire sur votre artwork ?

On ne voulait pas que les gens réagissent au fait que notre cover soit plus sombre. On a pensé que c’était cette vieille maison qui marquerait plus les esprits, car elle correspond bien à notre album, contrairement à cet aspect ténébreux.

Quelle est la signification de cette maison ?

Elle prend différentes significations selon les morceaux, certains étant personnels, d’autres plus fun. Mais on voulait trouver un élément commun entre ces chansons, donc cette maison où les choses intimes comme celles plus marrantes peuvent se dérouler.

Que peut-on vous souhaiter pour votre avenir ?

On veut continuer sur cette lancée, faire des albums, rencontrer des gens… bref, faire ce qu’on aime.

Un dernier mot ?

On est très heureux d’être passé en France, et on espère que vous aimerez notre nouvel album.

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Notre live report du concert de Black Stone Cherry au Cabaret Sauvage (09/02/16)

[INTERVIEW] Johan Söderberg (guitare) – Amon Amarth

Amon Amarth a sorti hier son nouvel album « Jomsviking ». A cette occasion, Metal-Actus a pu s’entretenir avec Johan Söderberg, l’un des deux guitaristes du groupe, pour évoquer cet album qui se révèle un peu différent du reste de leur discographie.

Metal-Actus : Quel est ton ressenti par rapport à ce nouvel album de Amon Amarth, « Jomsviking » ?

Johan Söderberg (guitare):
J’en suis très heureux. En interview, on entend toujours que le nouvel album est le meilleur d’un groupe … jusqu’au suivant (rires). Là, pour nous, c’est probablement le cas.

Peut-tu nous expliquer le terme « Jomsviking » ?

« Jomsviking » est un groupe armé composé de mercenaires vikings. Tout ceux qui veulent en faire partie doivent passer des tests, comme des assassinats. Ils étaient engagés par différents rois pour s’occuper d’affaires nébuleuses. L’histoire est centré sur un mec, qui veut rejoindre ce groupe.

C’est donc un concept album sur le voyage initiatique de votre personnage principal ?

Oui. Après « Deceiver Of The Gods » (NDLR : sorti en 2013), on était parti sur l’idée d’un concept-album, mais on avait besoin d’un fil rouge, d’une histoire à raconter. On l’a écrit à la manière d’un script de film, ce qui est pour nous une manière tout à fait différente de travailler. Johan a passé quelques temps dessus, puis on a composé en suivant ce qu’il avait écrit.

Vous avez eu des difficultés du coup, avec cette méthode différente de vos habitudes ?

On pensait qu’on en aurait au début. Notre façon de composer allait être différente car nous devions suivre l’histoire. Mais au final, c’était plus facile que prévu, nous avions déjà quelques idées basiques de morceaux avant la composition de l’album, que nous avons pu adapter aux paroles. Pourtant, on pensait qu’on allait se retrouver avec 25 titres, tellement l’histoire nous semblait longue !! (rires).

Donc les différents passages parlés par Johan sont indispensables à l’histoire ?

Oui, c’est pour faire une sorte de lien entre les différents morceaux, assurer la continuité de l’histoire.

Pour le morceau « A Dream That Cannot Be », vous avez décidé de faire appel à Doro Pesch. Pourquoi ce choix, et pourquoi avoir décidé d’intégrer une voix féminine ?

Dans ce morceau, notre héros va utiliser l’amour de sa vie pour sa quête, et donc perdre sa bien-aimée. On pensait qu’il serait judicieux de faire appel à une voix féminine, afin de créer une sorte d’interaction avec notre personnage. Mais on ne voulait pas n’importe quelle chanteuse : il nous fallait une personne qui puisse s’opposer à Johan, s’adapter à la brutalité de notre musique. Et a pensé immédiatement à Doro Pesch . Quand on l’a contacté, elle s’est montré très enthousiaste et à accepté tout de suite de collaborer avec nous. Et on est contents car elle apporte quelque chose de nouveau, un son inédit à notre musique. C’est ce qu’on essaie de faire, sur chacun de nos albums.

Avez vous fait appel à la même équipe pour enregistrer cet album ?

Oui, nous avons fait appel une nouvelle fois à Andy Sneap pour l’enregistrement et la production de cet album. La même fine équipe du studio, qui nous suit depuis plusieurs disques maintenant, s’y est enfermée avec nous pendant 6 semaines. Bien entendu, on avait tout écrit avant (rires).

Vous vous êtes séparé de Fredrik Andersson . Qui l’a remplacé en tant que batteur sur ce nouvel opus ?

On s’est séparé de Fredrik avant la composition de ce nouvel album. On voulait avoir un batteur à nos côtés bien sûr, qui puisse nous comprendre et s’impliquer dans cette galette. C’est pourquoi nous avons fait appel à un vieil ami, Tobias Gustafsson. On le connaît très ben et on était content de l’impliquer dans la composition. Il avait une attitude très positive.

Et il ne vous accompagnera pas durant la tournée ?

Non, car il a seulement été engagé pour travailler sur notre album. Bien sûr, s’il avait pu nous accompagner, on aurait été super contents !Mais cela n’a pas marché, pour certaines raisons … On est donc à la recherche d’un nouveau batteur qui pourrait devenir, on l’espère, un membre permanent de notre groupe. Avec la tournée qui arrive, cela va prendre un peu de temps, puisqu’il faut qu’on se sente bien les uns avec les autres. (NDLR : Jocke Wallgren du groupe October Tide, occupera le poste durant la tournée européenne d’Amon Amarth)


Vous avez prévu des apparitions à plusieurs grands festivals européens cet été. Ces festivals, y être, c’est important pour vous ?

Cela nous apporte un public plus sauvage, et quelques nouveaux fans dans le tas (rires). Et puis ce sont en général des grosses productions, donc on peut jouer sur une scène plus grande, y mettre toute la pyrotechnie qu’on veut (rires). On aura bien sûr le drakkar ! Ce sera épique pour sûr ! Au niveau de la tournée elle-même, je peux déjà confirmer qu’on tournera pendant deux ans pour « Jomsviking ».

Amon Amarth est né en 1992, et toi tu es dans le groupe depuis 1998. Peux-tu nous raconter une anecdote, qui t’a peut-être surpris, déçu .. ?

Je pense que le moment le plus bizarre est quand tu rencontres les musiciens qui étaient tes héros quand tu étais gosse, et que tu te rends compte que ce sont juste des mecs normaux (rires). Tu sais, ces gens que tu admirais tellement que tu les considérais comme des dieux ! (rires) Alors que quand tu partages la même scène avec eux, tu prends conscience qu’ils font la même chose que toi.

Un dernier mot ?

J’espère que vous aimerez notre album, et qu’on vous verra une nouvelle fois en concert ! A bientôt !

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[INTERVIEW] Clément Rouxel (batterie) et Raf Pener (Chanteur) – T.A.N.K. (Think Of A New Kind)

A l’occasion de la sortie du nouvel opus de T.A.N.K., « Symbiosis », Metal-Actus a pu s’entretenir avec Clément Rouxel et Raf Pener, respectivement batteur et chanteur de la formation. Retour sur cette rencontre.

Metal-Actus : Pourquoi avoir choisi « Symbiosys » comme titre ?

Clément Rouxel (batterie) : C’est notre troisième album. Je ne vais pas faire le coup de « c’est l’album de la maturité » (rires) mais il se trouve que c’est une suite logique, car cet opus est la symbiose de ce qu’on a fait avant. On a un un peu du premier et du deuxième album dedans, autant musicalement que visuellement : le un plus un a donné un a donné trois. C’est le côté Jean-Claude Van Damme du truc (rires).


Une symbiose des premiers et deuxièmes albums qui se voit sur cet artwork donc ?

Exactement ! Et cela nous a permis, puisqu’on fait totalement confiance à Ludovic (Rusalka Design) qui fait la pochette : nous, on ne fait pas dans l’univers graphique puisqu’on est très mauvais là-dedans et à chaque fois cela a été très compliqué.Il est devenu carrément un membre du groupe. C’est lui maintenant qui se tient à ce que nous, on ne sait pas faire, à savoir notre univers graphique. On lui a fait entièrement confiance ! On lui a dit :  » Qu’est-ce que l’album t’évoque ?  » et avec le titre, « Symbiosis », ça lui a évoqué ce mélange. Et même si de nos jours, cela se fait de moins en moins, on tenait à faire un beau CD, avec un beau livret. Cela ne se fait plus beaucoup ! Mais on tenait à le faire.

D’ailleurs vous l’avez financé via une campagne de crowdfunding. Que pense-tu de cette pratique, de plus en plus récurrente dans le milieu ?

Je n’en pensais pas grand chose avant, car je ne connaissais pas bien ce procédé. Pour ce troisième album, on a démarché, des labels sont venus nous voir…. Comme tout le monde le sait, le marché de la musique est en train d’évoluer et de se casser la figure : en fait, les grandes majors n’ont pas su rebondir assez vite et leur fonctionnement s’est inversé : maintenant, tu dois les payer . Nous, à notre niveau, groupe de metal en France, le but était surtout de ne pas devenir esclave d’un label, si c’est pour des choses qu’on peut faire par nous-même . Donc on s’est retrouvé à se dire à un moment que, financièrement, on tente un coup de poker, parce qu’on va se retrouver dans une impasse : on le savait, car on a un clip qui est en préparation, on a des frais parce que, de toutes façons, un groupe, c’est cher, la promotion à assurer, … Et franchement, en allant sur ce crowndfuding, on ne savait pas du tout où on allait. Et on a demandé de l’agent et on s’est dit « Allez, on envoie ». Et au final, les gens nous ont permis de continuer à exister et cela nous a touché et reboosté de voir qu’on a eu 109% de ce qu’on demandait. Et cet argent, qui ne couvrira absolument pas tout, nous aide énormément et nous galvanise. Et c’est génial.
Maintenant, ce que j’en pense, c’est que c’est cool ! (rires) Beaucoup te diront la même chose, mais on a été très étonné par la solidarité et l’engouement des gens : ils font partis du processus, ils nous ont subventionné d’une certaine façon, chacun à son échelle, et cela a créé une proximité entre nous. Cela fait plaisir dans ce monde de brutes de voir qu’il y a encore des gens solidaires.

Revenons à votre album : je l’ai trouvé à la fois plus sombre, plus violent, mais en même temps plus progressif. Avez-vous eu des expériences, peut-êtres personnelles, qui ont été le moteur déclencheur à la composition de cet opus ?

C’est un album qui a été très douloureux dans son processus parce qu’il a eu un ingrédient que nous n’avins pas jusque ici, beaucoup d’emmerdes. On a eu pas mal de malheurs et on a eu très très peur que cela donne un album qu’on n’a même pas envie d’écouter. Et quand on eu la galette entre les mains, on était soulagés, car on eu a beaucoup de plaisir à l’écouter. Cela nous a renforcé, ressoudé car, malgré tout, on a réussi à faire quelque chose que les gens aiment. C’est vrai que jusque ici, on n’avait pas eu autant de problèmes, d’embûches sur la route, comme le groupe avait pris un peu d’ampleur, il y avait pleins de choses autour qui posaient problèmes. On ne peut qu’en tirer du meilleur ! Autant voir le côté positif : ça n’a pas été facile, on en a chié, et si ça transpire un peu, c’est tant mieux.

(Raf Pener (chant) nous rejoint)

Du côté des guests, Björn « Speed » Strid de Soilwork pousse de la voix sur votre opus. Comment s’est passé votre collaboration ?

Raf Pener (chant) : On est passé par ce qu’on a toujours fait : internet, le super outil ! (rires). Il permet de contacter des gens à l’autre bout de la planète en deux secondes. On s’est dit qu’on aimerait tellement avoir Björn car c’est un des rares chanteurs sur lesquel on était tous d’accord, un des rares groupes dont on est tous fans. On aime des choses très différentes les uns et les autres. Donc l’avoir avec nous est vraiment une sorte de consécration, c’est un putain de rêve quoi (rires). On l’a tout simplement contacté : et je pense que le fait qu’il connaisse Jon Howard, avec lequel on avait déjà collaboré et David avec lequel on a enregistré les albums faisait qu’il savait plus ou moins dans quoi il mettait les pieds. Et puis je pense qu’il a bien aimé le morceau que nous lui avons envoyé. En tout cas je l’espère (rires).
C : Il n’avait pas l’air de le trouver pourri. En tout cas, aux dernières nouvelles, ça allait (rires).
R : On l’avait composé en pensant à lui effectivement. On a eu deux trois échanges de mails, puis il l’a enregistré chez lui, avec les idées qu’on avait et il a fait quelques propositions, et puis c’était fait. On avait le morceau bien avant l’album. Et quand ça alait mal, j’écoutais ma pré-production, donc avec des sons dégueulasses mais avec la voix de Björn dessus : ça me redonnait le sourire et c’était reparti pour bosser.Pour un featuring sur notre album, on ne pouvait pas mieux rêver. Franchement, on a eu beaucoups d’emmerdes pour le composer, par contre, j’ai l’impression qu’il y a une sorte d’équilibrage des choses maintenant, que ça se passe un peu mieux.

Le karma donc ?

R : Ouais, c’est ça (rires)
C : Il y a aussi quelque chose qui nous a pas mal aidé : les choses au niveau interne ont bougé, et on a un nouveau guitariste, Charly Jouglet, qui, pour le coup, est tellement un vent frais!! Le fait de se séparer de quelqu’un qui n’était plus dans le groupe dans le sens où il n’était plus avec nous pour passer à quelqu’un qui est motivé, frais, positif, disponible (rires) avec pleins de riffs et il habite à Reims ! Mais tu sais, en interne, tu te prend beaucoup plus la tête et tu galères (rires). Il faut le dire mais là, c’est cool, on est bien.


Et il n’a pas eu le droit à son petit bizut Charly ?

C : Oh que si (rires). On est un groupe de metal, donc forcément, on a une part un peu con (rires). Une bande de 5 mecs, ça se tire rarement vers le haut (rires). Bon, il y a un petit nouveau qui arrive, donc je ne dis pas qu’on lui a mis un coup de fer chaud sur la rondelle (rires). On lui a montré un peu comment ça se passait.
R : c’est cool car il y a quelques mois, on avait fait un petit concert de chauffe, un petit sympathique avec pas trop de monde, un truc bien tard dans la nuit pour lui faire un bon petit dépucelage de scène. Et c’était cool car ça faisait tellement plaisir de le voir avec la banane tout le temps, aussi motivé et puis il a très bien géré.
C : Il est intermittent du spectacle. Il vit de la guitare : il compose des trucs, notamment avec son ordianteur, super balèzes, pour des films, des jeux vidéos … C’est un musicien vraiment accompli. Et ce qu’il lui manquait, c’était son groupe de metal.
R : Il est bien tombé et il est bien arrivé. C’est comme s’il nous disait « ooooouuiiii sortez moi de là, je veux faire du metal ». (rires)

J’ai été surprise d’entendre une voix féminine, chose que je n’ai pas entendu sur vos deux premiers albums. Comment avez-eu l’idée de l’intégrer, et pouvez-vous en profiter pour la présenter ?

R : Jessy Christ est la chanteuse d’un groupe d’indus goth qui s’appelle Syndro-sys. C’est une amie de longue date : c’est comme ça qu’elle s’est retrouvée sur ce projet. Mais à la base, on n’aurait jamais imaginé, surtout Clément ou moi, avoir une voix féminine sur nos albums parce que ce n’est pas le genre de truc qu’on écoute, c’est plus celui d’Olivier et Nils, le bassiste et guitariste de notre groupe. Et il se trouve qu’un jour, Olivier a dit : » Bon les gars, vous allez probablement me jeter des pierres, mais voilà, j’aimerai bien mettre une voix comme ça à ce moment là. » Et il nous a envoyé un bout de morceau avec une superbe voix de tête qu’il avait enregistré lui-même avec le micro de son ordinateur. Et on a répondu « Ouais, ça défonce » (rires). Il n’y a pas d’explications, on a juste pensé que c’était une bonne idée, qu’on avait ça nul part, et que, voix féminine ou non, c’était cool. Il se trouve qu’après, dans le sens du morceau, ça avait du sens que ce soit une jeune fille qui le fasse. On connaît Jessy depuis longtemps, elle a bien aimé faire ça je pense.
C : Ce n’est pas traité comme une voix qui chante comme dans Nightwish, c’est limite quelque chose d’assez anecdotique. Elle contribue à apporter quelque chose dans le morceau.
R : Une ambiance.


Tu as évoqué plus haut la place du metal en France. Est-ce que vous pouvez un peu plus développer là-dessus ?

C : Ce qui est fatiguant et contradictoire en France, c’est qu’on est un pays avec de vieilles histoires, de râleurs, mais ça ce n’est pas nouveau, mais aussi de pessimistes. Et moi, je ne me reconnais pas là-dedans parce qu’on passe notre temps à se dire qu’il n’y a plus rien à faire et quand tu vas ailleurs, tu ne retrouves pas ça : il y a tout à faire maintenant pour eux. Et nous, on est en train de tourner en rond et de se perdre parce qu’on se ferme nous-mêmes des portes. Il faut se dire que, dans n’importe quelle société, la musique et les trucs artistiques, il y en a. Il y en a besoin. Nous, on le fait parce que c’est ce qu’on aime, et on emmerde ceux qui pensent qu’il n’y a plus rien à faire et que tout est déjà foiré : on va même essayer de s’exporter. Mais on a aussi besoin de s’occuper de nos racines, de petits groupes prometteurs locaux. Olivier et moi, venons de Seine-et-Marne, on essaie de re-participer un peu à la vie culturelle de là-bas. Et on a vu de bons groupes. Mais vraiment, il y a des trucs hallucinants ! Encore la semaine dernière, je suis tombé sur une formation du coin qui s’appelle Fallen Night et qui est une tuerie en live. Quand de nos jours, tu fais partie d’un collectif artistique, tu as comme seul but de créer, quelque chose. Que ce soit apprécié par beaucoup de gens ou pas, c’est un super but. C’est mieux que de glander dans la rue et de foutre le bordel. Et ici, tu pars avec tous les éléments contre toi. Alors faîtes ce que vous avez envie de faire, ce que vous pensez être le mieux et faîtes le en faisant reculer les idées de merde. Parce que à force de vouloir faire comme tous les autres, on devient un pays dortoir. On a la plus grande culture ! Et ça, ce n’est plus possible.
R : On se retrouve à avoir des bons groupes qui arrive à s’exporter on pense à Gojira, Dagoba, Benighted, et tant d’autres. Mais d’autres, qui sont là, n’ont aucune structure pour pouvoir les aider et ils doivent se démerder par eux-même. Ce n’est pas facile, car personne ne les aide, et ils sont perdus dans la masse et perdu dans la galère que c’est.
C : c’est peut-être une espèce de sélection naturelle ? (rires) Non mais on a de la matière, mais on ne sait juste pas les exploiter. Il le faut.

Un dernier mot ?

C : Quelque chose à ajouter et bien tout simplement aimez la vie : faites ce que vous aimez, et soyez heureux ne serai-ce que pour donner l’exemple.
R : Merci d’être arrivé jusqu’à la fin de l’interview (rires), merci de nous soutenir, de continuer à se bouger le cul en concert.
C : Et venez-nous voir en concert, on fait notre musique aussi pour rencontrer les gens.

Réalisé au Hard Rock Café le 7 octobre 2015

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[INTERVIEW] Maël Hébert – Akentra

Cela fait depuis le mois d’avril 2014 qu’est sorti « Alive », la dernière galette d’Akentra. Nous avons pu récemment nous entretenir avec Maël Hébert, le nouveau guitariste de la formation, qui nous a raconté son intégration, sa vie au sein du groupe.


Metal-Actus : Peux-tu brièvement te présenter?


Maël Hébert (guitare) :
Je suis Maël, dernier arrivé dans Akentra, très exactement en février 2014. Je suis également le plus jeune. Mon approche s’est faite grâce à Steve, le batteur. On m’a annoncé que Habib (NDLR : guitariste sur le premier et second opus) n’était plus dans Akentra et Steve m’a demandé de faire un test, pour voir si j’étais capable de le remplacer et si ça me plairait. Et j’ai fini par intégrer le groupe : visiblement, j’étais au niveau (rires).

Donc ton intégration s’est faite sans problèmes ?

Aucun problème du tout. C’est génial de bosser avec des gens motivés et fort sympathiques tels que Akentra.

Tu es arrivé en février 2014, après que l’album « Alive » soit composé (NDLR : l’opus est sorti en avril 2014) Comment as-tu su prendre le train en marche ?

Et bien j’ai la chance d’avoir un professeur de guitare merveilleux (rires). Il s’appelle Hervé Raynal et il a une expérience
live conséquente, il a fait beaucoup de choses dans sa vie et dans le metal, des albums un peu de Néo des trucs comme ça. Du coup,
il a une façon particulière d’enseigner : il ne va pas tout de suite rentrer en théorie, il va surtout jouer sur notre motivation, sur l’envie et la découverte, la progression … C’est un apprentissage sur le tas malgré sa présence. Il nous forme à aller sur scène, à aller de l’avant et à ne pas avoir peur; donc j’ai pu acquérir une petite expérience avec différents projets, notamment avec le collège. Et il n’y avait pas que du hard rock ! Au moment de rentrer dans Akentra, j’avais déjà commencé à travailler de mon côté pour des projets solos, j’avais déjà enregistré quelques trucs, notamment un flamenco, pour un événement. Mais ce groupe, c’est quand même un cran au-dessus (rires). Ils m’ont réellement donné l’envie d’apprendre, la musique me plaisait évidemment (rires). Chacun y allait de son petit conseil pour capter la façon de jouer les morceaux, la façon de les interpréter. Et après on a enchaîné avec les lives. Donc prendre le train en marche n’a pas été trop dur en fait.

Du coup, « Alive » n’a pas été composé avec toi. Quel est ton regard sur cet opus ?

J’ai trouvé « Alive » un peu plus complexe que le précédent album « Asleep » : il y avait des choses moins évidentes d’un point de vue technique, le son était un peu plus précis que le premier, il est mieux produit … J’ai beaucoup aimé les interprétations de chacun, ça m’a frappé quand j’ai écouté pour la première fois cet opus. J’apprécie aussi le fait qu’il n’y ait pas de thème principal pour l’album : chaque titre en a un spécifique. Cela permet d’avoir une liberté de parole en une galette. Donc en gros c’est un très bon album rock-métal. Et je le pense réellement, pas parce que je suis le nouveau guitariste du groupe (rires).

Vous êtes dans une période de concerts. Tout se passe bien ?

Tout se passe bien. On a eu un concert au mois d’octobre qu’on a organisé nous-mêmes avec des groupes qu’on connaît bien, et on en a profité pour filmer notre prochain clip.

Sur le clip justement, où ça en est ?

Il est en cours de montage. On a confié nos rushs au gars qui nous a filmé. Cela devrait le faire pour début 2016.

Quel titre a été filmé ?

« Kick-Ass »

Pourquoi avoir choisi ce titre exactement ?

On était en train justement d’organiser cette soirée d’octobre et on s’est dit « Tiens ! Et si on en profitait pour faire un clip ? « . On se demandait lequel faire. Puis j’ai dit le plus naturellement du monde « Kick-Ass » et il y a eu un petit blanc de cinq secondes avant que tout le monde ne dise « Bah ouais, ok » (rires). Donc ça s’est décidé sans discussion (rires). Nos critères étaient de choisir un de nos morceaux qui attaque bien en live, et celui-là fait office d’ouverture de nos concerts car il accroche directement les spectateurs. Et au final, les gens ont vraiment apprécié, ils ont joué le jeu en concert, donc c’était vraiment top.

Quel sera l’avenir d’Akentra ?

On a quelques petits trucs, comme des morceaux en cours de composition. On bosse encore chacun chacun de notre côté, mais je pense qu’on va se diriger progressivement vers un troisième opus. Après faut avoir le temps, les moyens et l’envie. Donc pourquoi pas, mais il y a quelques nouveautés qu’il faudrait découvrir en live.

Donc vous balancerez quelques inédits en live ?

Cela peut arriver, on ne sait jamais (rires).

Peut-on attendre un nouvel album assez tôt ? Le groupe a pris son temps pour sortir « Alive »…

Il s’est effectivement passé 4 ans et ce, pour plusieurs raisons : il y a eu, en quelque sorte, une remise en cause de la musique d’Akentra. Et puis il y a toujours un aspect financier, car produire un album de qualité, ça coûte cher : il faut le faire, le presser, faire la pochette, du coup ce n’est pas évident. Il y a même eu une demande de don pour financer « Alive ».

Une demande de don ?

Quelques personnes nous ont aidé.

Pourquoi une demande de don privée, et non, comme le fait de plus en plus de groupes, une campagne de crowdfunding ?

C’est ça en fait. Mais de manière moins officielle. Ce n’était pas non plus aller voir quelqu’un qu’on connaît pour lui dire « Vas-y steuplè,
file-nous de la tune quoi » (rires). C’était une demande publique, mais à moins grande échelle.

As-tu quelque chose à ajouter ? Un message à faire passer ?

Il faut venir nous voir en concert. On travaille comme il faut, on sort de répète en sueur (rires) pour donner au public un des meilleurs rendus
possible en live. Le public voit qu’on en veut, qu’on se donne à fond et qu’ils en ont pour leur argent, même s’ils ne payent pas parfois (rires).
C’est un moment de plaisir mutuel. On veut passer un bon moment qui peut faire oublier l’actualité qui est parfois lourde. Et il ne faut pas hésiter à venir nous parler après le show. Et puis écoutez l’album, qui a une production excellente : ce n’est pas qu’un travail du groupe mais aussi en commun avec d’autres personnes. Et puis on remercie nos fans qui nous ont suivi jusqu’ici et on vous donne rendez-vous l’année prochaine.

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