Archives de catégorie : Chronique

[CHRONIQUE] Flayed – XI Million

Flayed vient remettre un peu de soleil dans nos coeurs refroidis par l’hiver avec « XI Million », leur nouvel EP, sorti ce mois de novembre. Un Ep flambant neuf qui va faire vibrer nos journées .

L’EP commence par le morceau titre « XI Million », qui diffère un brin des autres par des paroles un peu plus engagés contre la surpopulation terrienne.

Le reste ressemble au Flayed que nous connaissons : un rock sauce AC/DC, très groovy (grâce à l’excellent travail de Charly à la basse et de Rafinet à l’Orgue).

La reprise de Creedence Clearwater Revival peut surprendre au début, mais « Fortunate Son » colle parfaitement à l’ambiance instaurée par le groupe sur cet EP. On a qu’une envie, se déhancher sur ce titre !

Et les morceaux sont d’une production irréprochable (signée Vamacara Studio, en Loire-Atlantique). C’est donc une véritable boule d’énergie positive qui déferle via les enceintes et qui nous met un grand sourire sur le visage. Seule petite ombre au tableau : l’EP est beaucoup trop court et on reste sur notre faim. On aimerait en avoir plus beaucoup plus !

Ce « XI Million » des Flayed est un condensé de bonne humeur qui met la banane pour la journee. Et les titres sont tellement accrocheurs qu’on les chantonne pendant des heures. On recommande !

9/10

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[CHRONIQUE] Dark Tranquility – Atoma

Dur dur de passer derrière la sortie de « Construct », l’album de Dark Tranquility qui avait autant enthousiasmé que divisé critiques et fans, par son originalité. Les suédois ont donc choisi de revenir à une certaine conformité avec leur nouvel album, « Atoma », sorti à l’automne dernier.

« Atoma » pourrait s’apparenter à un « Fiction », autre album du groupe en plus bourrin et plus sombre : d’ailleurs, le premier titre de l’opus, « Encircled » donne le ton par une envolée de riffs saturés par Niklas Sundin et un chanteur, Mikael Stanne au meilleur de son growl.

Ce dernier va démontrer tout au long de l’album toutes ses qualités vocales : des grunts surpuissants au chant clair, à la limite du cristallin de « Time Out Of Place » qui surprendra les fans les plus endurcis de Dark Tranquility.

L’ensemble est beau, magnifique et semble fait pour les fans : on y replonge dedans avec plaisir. On y reconnaît d’ailleurs la patte de Dark Tranquility grâce notamment au travail du claviériste, Martin Brändström.

On peut juste y déplorer une seconde partie d’album trop conventionnelle, trop déjà-vu, ainsi que l’absence, à mon sens, d’un titre ou de plusieurs titres « phares », même si la musique reste excellente; car oui, cela ne nous empêche pas de savourer cet album de A à Z, et d’y replonger, la tête la première quand l’occasion se présente.

Les orchestrations, les guitares ou même la voix de Stanne nous prennent aux tripes : la production est, en effet, absolument impeccable et rend l’album BEAU et agréable à écouter.

Si ce n’est pas le chef d’oeuvre de l’année, « Atoma » est un album simple à la production efficace, qu’on prend grand plaisir à écouter et réécouter. Un opus sans prétention qui plaira à tout fan du groupe.

8,5/10

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[CHRONIQUE] Pain Of Salvation – In The Passing Light Of Day

Le nouvel album des Pain Of Salvation « In The Passing Light Of Day » revient sur l’hospitalisation de son chanteur, Daniel Gildenlöw, de la déclaration de sa maladie à sa guérison, de la déprime à l’espoir, de l’immobilisation à la rééducation de son corps. Une épreuve dont le musicien a voulu tirer profit, non pas uniquement sur Instagram (pour ceux qui auraient suivi les mésaventures de sa guitare) mais pour en faire cet album conceptuel.

Une première chose nous frappe en écoutant cet album, notamment dès la mise en bouche de « On A Tuesday » : un aspect moins progressif et plus rentre-dedans de la musique, ce à quoi le groupe ne nous avait pas vraiment habitué ces derniers temps. Cela donne un aspect plus « roots » aux morceaux, plus sombre même avec parfois de grandes envolées orchestrales.

Mais qu’on se rassure, la musique du groupe garde son caractère anti-unilatéral, avec quelques passages très progressifs, notamment avec de superbes parties au piano. Il est juste dommage que ce soit desservi par une production qui n’est pas à la hauteur de la qualité de composition de ces morceaux.

La galette raconte chronologiquement la maladie de Daniel Gildenlöw, de sa déclaration à la guérison. Véritable journal intime à ciel ouvert, il contient des textes forts, sombres, puissants. Toute personne ayant déjà traversée une épreuve similaire sera touchée par ses paroles. Par ailleurs, Gildenlöw démontre toute son étendue vocale, passant aisément du très aigu au plus grave. Il se montre parfois même au bord de la cassure, un peu comme s’il était sur le point de fondre en larmes.


« In The Passing Light Of Day » est encore une fois un bel album des Pain Of Salvation. Les morceaux sont construits de manière à nous embarquer dans un voyage à la fois triste, somptueux et salvateur. Une véritable pépite qui ne peut pas nous laisser indifférents.

9/10

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[CHRONIQUE] Nightmare – « Dead Sun »

Juillet 2015, Joe et David Amore quittent Nightmare, où ils étaient respectivement chanteur et batteur. Egratignant au passage un peu leurs anciens collègues, dont le vétéran du groupe, Yves Campion (basse). On pensait que Nightmare était fini. Et pourtant, un peu plus d’un an après, Nightmare revient avec un nouveau line-up (et surprise, une fille, Maggie Luyten (Epysode), au chant) et un nouvel album « Dead Sun ». Un retour sous les projecteurs par la grande porte.

Il est toujours plaisant de voir un groupe évoluer et faire abstraction de certaines critiques des fans de la première heure. Le changement de line-up de Nightmare, à qui je reprochais de stagner depuis deux albums, souffle un vent de fraîcheur plus que bienvenu sur leur musique. Maggie, leur nouvelle chanteuse de sa voix (incroyable !) rocailleuse et puissante, nous cloue sur place au fur et à mesure des pistes.

Si on retrouve des morceaux old school du groupe (« Indifference », « Tangled In The Roots »), d’autres sont de véritables hymnes (« Ikarus » et « Infected » en tête) et d’autres encore ont le mérite de proposer quelque chose d’assez intéressant, comme  » Seeds Of Agony », qui se démarque par son côté plus progressif, chose assez neuve pour Nightmare. Quant à « Serpentine », il s’agit, ni plus ni moins d’un des plus grands morceaux de l’album : on a là l’élégance mélodique, la puissance rythmique et les deux voix de Maggie et de Kelly Carpenter (d’Adagio !) apportent une force cataclismique au titre, écrasant tout sur son passage. Si vous ne devez retenir qu’un seul titre, c’est, sans conteste, celui-là.

Mais on y trouve une ombre au tableau : après un tel changement de line-up, le groupe a clairement du mal à redéfinir son identité. On peut se poser la question sur certains morceaux (notamment « Of Sleepless Mind ») s’ils n’ont pas été plutôt taillés pour l’ancien chanteur, Joe Amore. Pourtant l’heure est au changement ! Il va falloir certainement un petit temps à Nightmare pour retrouver ses marques … Et nous proposer quelque chose de bien plus abouti encore que « Dead Sun ».


Nightmare marque bien son retour avec un joli petit album, aux chansons ravageuses qui vont vous faire tourner les tiffs. On attend maintenant un album plus abouti qui permettra à ce nouveau Nightmare d’exprimer tout son talent Et avec grande impatience. Pour que le phoenix reprenne définitivement son envol.

8/10

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[CHRONIQUE] Acyl – Aftermath

Acyl revient en 2016 avec son deuxième album, nommé « Aftermath ». Il s’agit du second arc de leur projet, qui porte cette fois sur leurs origines, l’Algérie.

Pour le fan français lambda, c’est un autre monde à découvrir, un important passé historique, des choses dont on ne parle pas dans les médias généraliste. Amine, au chant, se fait aussi conteur et professeur de ce qui est aussi son histoire, et module sa voix allègrement, passant du plus doux au plus féroce en un clin d’oeil. Des remous qui permettent de ne pas s’ennuyer une seule seconde.

On ne va pas pouvoir tout évoquer au sein de cette chronique, mais on a, notamment, un morceau sur le peuple des Numides, mais aussi sur Tin Hinan, la reine des Touaregs, leader d’une des premières sociétés matriarcales au monde. Pour ne pas perdre une miette de l’expérience que nous propose Acyl, on vous conseille d’écouter tout en lisant le livret pour se retrouver complètement immergé en Algérie.

La musique aidant tout de même un peu, on retrouve des tons arabisant voire même parfois africanisant ( un peu à la manière du dernier album de Rotting Christ « Rituals »). Tout comme le chant, la musique est recherchée, complexe, envoûtante. Tout est fait pour que l’ensemble soit le plus non-linéaire possible

On y retrouve certains instruments traditionnels algérien, qui viennent illuminer toute la musique d' »Aftermath »; et quand on pense au fait que ça a été enregistré directement chez les musiciens, on ne peut être qu’impressionné par la production irréprochable. Certains « gros groupes » américains n’ont pas ce type de son.

Erratum : Ce sont les instruments traditionnels algériens qui ont été enregistrés directement auprès des musiciens, le restant a été enregistré au studio Henosis, avec l’ingénieur du son et gérant Frédéric Gervais (également dans le groupe Orakle pour la petite histoire).

Avec « Aftermath« , Acyl nous offre sur un plateau tous les ingrédients pour nous faire voyager grâce à une musique vivante, riche, et séduisante. On plonge la tête la première dans ce CD, avec délice et plaisir. On attend avec impatience la suite du projet d’Acyl.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Evergrey-The Storm Within (Coup de coeur)

Et vous, que feriez-vous en cas de rupture amoureuse ? C’est la question que les Evergrey nous posent au travers de leur nouvel album, « The Storm Within », sorti ce vendredi. Par le biais d’un personnage principal, les suédois nous content son parcours pour tourner une page de sa vie.

Le sujet proposé par Evergrey n’est pas des plus joyeux : « The Storm Within », nouvel album de la formation, est un concept, ou plutôt un récit autour de la rupture amoureuse d’une personne. Chacun des titres de cet opus nous raconte ses épreuves, ses passages à vide, ses joies, et comment il arrivera à surmonter cette épreuve.

Cette construction nous offre un album des plus variés : des titres plus violents comme « Passing Through » ou « In Orbit » (chanté en duo avec Floor Jansen), de beaux moments avec « The Paradox Of The Flame » (qui nous offre un superbe duo avec la femme de Tom Englund (chant), Carina), des morceaux plus mid-tempo avec « Distance » … Alors que le dernier opus, « Hymn For The Broken » péchait par son côté assez répétitif, « The Storm Within » corrige cette erreur, et se fait plus accessible que son prédécesseur.

On ne s’ennuie pas, et les différentes chansons nous font voyager, réfléchir, penser, rêver. Et la musique est d’une beauté sans pareille, avec ses envolées lyriques au clavier et ses solos de guitares bien travaillés; le tout est enveloppé avec douceur par la voix d’un Englund véritablement transcendé par ses paroles. On sent qu’ils y croient, dur comme fer, et du coup …. nous aussi !

La production, si elle est malheureusement loin d’être parfaite, s’améliore : on peut y entendre nettement l’ensemble des musiciens, et parfois on les surprend à sortir un peu des sentiers (et j’ai envie de dire ENFIN !!!!), notamment Tom et Henrik Danhage au niveau des guitares qui vont parfois placer un petit riff qu’on verrait plus dans des grands groupes de progressif comme Dream Theater ou Opeth. Une prise de risque assez timide encore, mais qui est la bienvenue.

Bref, il semblerait qu’Evergrey aient enfin trouvé la stabilité qu’ils recherchaient. « The Storm Within » un album complexe, varié, et juste sublime. A mettre dans toutes les mains.

9,5/10

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[CHRONIQUE] Wormfood – L’Envers

Véritable ovni metal, Wormfood revient cette année avec son nouveau bébé, baptisé « L’Envers », après cinq ans de silence. Un opus plus posé mais tout aussi sombre et tranchant. Un opus bilan mais qui signe aussi la renaissance d’un beau projet.

Le coffret allongé, telle une véritable édition collector d’un film, est notre premier pas vers ce théâtre horrifique : une élégante jeune femme flamboyante (dans tous les sens du terme) nous invite à pénétrer dans cet album sombre et horrifique. On ouvre la boite, on met le CD dans le lecteur et on s’apprête à savourer le fruit d’un dur labeur (en compagnie d’un petit rouge)

Les paroles d’Emmanuel sont toujours aussi riches, telles des poèmes d’Apollinaire : le chanteur s’amuse à nous conter ses histoires macabres au travers des morceaux de Wormfood. Tout un univers ! Noir, démoniaque, gothique. C’est justement grâce aux paroles, en français faut-il encore le préciser d’Emmanuel que le groupe se démarque aujourd’hui.

Niveau musique la rythmique lourde de la basse/batterie de Vincent Liard et Thomas Jacquelin et les claviers enlaçant de Pierre Le Pape ajoute beaucoup à cet univers déjà bien pesant. On rentre dans un autre monde, qu’on découvre avec plaisir et délice, morceau après morceau. Et la production est particulièrement soignée, pour ne rien arranger.

Les fans du groupe y trouveront donc leur compte avec ce « L’Envers ». Et la démarche est différentes de celle de certains groupes, qui souhaitent se rendre accessible au plus grand nombre : Wormfood nous propose ici quelque chose de différent, de vivre une véritable expérience musicale. Les avis sont donc très tranchés, soit on adore … soit on déteste.

Voilà donc un très bel objet que nous propose les Wormfood. Si la musique peut en dérouter certains, d’autres seront franchement conquis. C’est un véritable conte démoniaque qui ne laissera personne indifférent. Et ce groupe mérite toute l’attention du monde.

9/10

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[CHRONIQUE] ADX – Non Serviam

Dans la catégorie « vieux briscards de la route », on demande ADX ! Le groupe français revient cette année avec un nouvel album, le bien-nommé « Non Serviam ».

ADX fait partie de la catégorie « papys » de la scène metal française, puisqu’ils sont actifs depuis 1981. S’ils ont effectué deux pauses dans leur carrière, ils ont revenus à chaque fois avec le succès, le public étant au rendez-vous. « Non Serviam » est aujourd’hui produit via leur propre structure Ultim’Record.

La production y est de qualité, même meilleure que certains gros groupes européens. Dog Bouchard fait un travail remarquable derrière ses fûts, apportant à la fois puissance destructrice et structure; il n’a absolument rien à envier au batteur d’Amon Amarth et consorts ! Le timbre de Phil ne semble pas avoir vieilli avec les années, et sert à merveille les titres issus de ce cru 2016.

Et quels morceaux !! La machine à tube nous fera une nouvelle fois secouer les tifs, notamment sur l’énergique « La Furie » ou sur « B-17 Phantom ». On retient aussi « Théâtre de Sang », véritable oeuvre cinématographique grandiloquente, qui conclut magistralement cet opus. La seule chose qu’on peut reprocher à ce « Non Serviam » est une absence de prise de risque, provoquant une certaine redondance et lassitude dans quelques morceaux.

Cela n’empêche pas à l’album de faire son boulot : une musique rentre-dedans, parfaitement maîtrisée (à l’instar d’un Motörhead) qui nous fera headbanguer de plaisir et nous donnera la banane pour le restant de la journée. Les papys vont faire encore de la résistance pendant très longtemps.

8,5/10

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[CHRONIQUE] L’Esprit Du Clan -Chapitre VI

Jamais facile de revenir sur le devant de la scène, après des années d’arrêt. Pourtant l’Esprit Du Clan a pris ce risque, avec un line-up quelques peu chamboulé (Arsène se retrouvant seul au chant, et Julien arrivant à la basse), un nouveau label (Verycords), une nouvelle production (Chris « Zeuss » Harris, qui bosse notamment avec Hatebreed, oui, rien que ça). Cet Esprit du Clan version 2016 nous sert son nouveau cru, « Chapitre VI ». Et il faut dire qu’il est goutû.

Quelque chose frappe d’emblée sur l’ensemble des morceaux : un aspect plus apaisé et plus positif par rapport au précédent album « Chapitre V – Drama », qui avait marqué par sa noirceur et sa violence. Les morceaux « Céleste » et surtout « Or Astral » qui surprend par ce côté lumineux et plus tranquille auquel la formation francilienne ne nous avait point habitué.

Mais cet album a d’autres qualités, comme ses titres-hymnes : « Rats Des Villes » est le plus marquant, véritable ode à Paris. Les « Paname, Paname, Paname » répété en boucle devraient mettre une fosse en flammes.

Si on peut regretter un manque de prise de risque, la production, elle, reste très soignée et très puissante (on pense à des titres comme : « Le Dernier homme » dignes des plus grands rouleaux compresseurs américains). Arsène, qui, malgré l’absence de Shiro, réussit à s’imposer comme un vrai leader : bon faut dire que sa voix omniprésente sur ce « Chapitre VI » force le respect. D’ailleurs les deux anciens acolytes se retrouvent le temps d’un duo très réussi, qui parlera à beaucoup de fans, « Sur Les Murs ».

Ce « Chapitre VI » tape là où il faut, comme il faut : brut, puissant et fougueux. De plus, une musique apaisée et des paroles plus positives viendront égayer votre journée tel un joli rayon de soleil. « Chapitre VI » ne renouvelle donc pas le genre, mais nous est indispensable. Et signe en grande pompe le retour de l’Esprit Du Clan, qui redevient l’une des valeurs sûre de la scène metal française.

8,5/10

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