Archives de catégorie : Chronique

[CHRONIQUE] In Vain – Currents

Ce début d’année 2018 a été prolifique d’un point de vue sorties : entre les coups de coeur (Orphaned Land), les déceptions (Avatar) et les surprises, on aura eu de quoi faire, nous chroniqueurs ! In Vain fait partie des groupes attendus ! Surtout que ça faisait cinq ans qu’ils n’avaient rien produits ! Mais difficile de passer derrière un opus tel que « Aenigma » ! « Currents », leur nouveau bébé, se montre-t-il donc à la hauteur ?

Le début de l’album peut nous dérouter : « Seekers Of The Truth » a le début d’un morceau de Slayer et le refrain d’un titre d’Amon Amarth ! Cette introduction laisse place à des morceaux d’un raffinement rare comme sur « And Quiet Flows The Schelt ». Concernant ce morceau, l’utilisation du saxophone, décrié pourtant par bon nombre de mes collègues, reste pourtant anecdotique et y ajoute une petite touche d’originalité.

Encore une fois, un travail incroyable a été fait sur les voix ! Le morceau le plus parlant est « En Forgangen Tid (Times Of Yore Pt II) où on passe d’un grunt (plus grave et moins variant que d’habitude) à de véritables envolées lyriques dignes d’un opéra ! »Currents » trouve son équilibre entre un black metal progressif et du melodeath avec un brin de pagan metal. Avec des arrangements travaillés et des riffs particulièrement denses, les chansons sont phénoménalement épiques !

Les morceaux de « Currents » restent cependant plus accessibles que « Aenigma », sans doute une volonté de la part du groupe de toucher un autre public. Enfin quelques morceaux ne mériteraient pas leur place sur cet album, par une orchestration à coucher dehors et une redondance gavante (l’exécrable « Ghost Path »).

Malgré ce défaut, « Currents » n’en demeure pas moins un très bon cru des In Vain, qui vous régalera sans fin. A écouter !

8,5/10

in-vain-currents-6497

[CHRONIQUE] Orphaned Land – Unsung Prophets And Dead Messiahs

Chaque album d’Orphaned Land est un événement. Il faut dire que les parutions du groupe sont relativement rares – six opus studios au compteur depuis 1991. Il s’agit aussi de leur première production sans Yossi Sassi, membre fondateur du groupe parti s’exercer en solo en 2014. « Unsung Prophets & Dead Messiahs », sorti ce 28 janvier, était donc attendu au tournant par de nombreux fans mais aussi critiques. Mais qu’en est-il maintenant que la galette est sortie ?

L’album s’ouvre sur un titre colossal (dans tous les sens du terme puisque c’est le plus long, avec plus de huit minutes) intitulé « The Cave ». « We choose to live in this darkened cave, far, far away from the light » : le morceau est inspiré d’un texte de Platon, L’Allégorie de La Caverne, dans lequel des hommes enfermés dans une grotte préfèrent retourner vivre dans celle-ci dès que l’occasion d’en sortir se présente. Morceau plus progressif du groupe, et le meilleur grâce à son orchestration, l’omniprésence du bouzouki, l’alternance des parties gruntés et claires de Koi Farhi (chant). « The Cave » est une bonne introduction à l’album car il rassemble tout ce qui le compose.

Le reste de l’album découle tout seul et très facilement : « We Do Not Resist » et « Only The Dead Have Seen The End Of War » sont les plus surprennantes, la première étant un retour à quelque chose de plus violent, faisant penser à la période pré-« Mabool »(2004), la seconde, par la voix de son invité, Tomas Lindberg, donne un aspect inédit à la musique d’Orphaned Land, presque Cannibal Corpse par moment.

Ecclectisme est donc le maître mot de « Unsung Prophets And Dead Messiahs » : même si, concrètement, le groupe n’apporte rien d’original à leur musique, chacun des morceaux reste très différents des autres. Une variété plus que bienvenue, par rapport à un « All Is One » que j’avais trouvé bien terne de ce côté là.

Cet album d’Orphaned Land ne laissera personne indifférent, que ce soit par ses paroles, une nouvelle fois très fortes, ou par sa musique, qui nous plonge directement dans un autre univers. « Unsung Prophets And Dead Messiahs » est certes, moins accessible que « All Is One », mais plus grandiloquent, plus rentre-dedans, avec une orchestration à couper le souffle. Indispensable!

9,5/10

orphanedlandunsungcd-3

[CHRONIQUE] Molybaron – Album éponyme [Découverte de 2017]

Né fin 2014, Molybaron a pris son temps pour sortir son premier album, éponyme, en mars 2017. Un laps de temps qui peut surprendre. Mais cela n’entâche pas la qualité de l’album, étonnamment bon pour un premier jet !

Il faut dire que rien ne sonne comme Molybaron : à commencer par la voix assez particulière de Gary, leader irlandais d’un groupe à majorité français; une tessiture vocale originale, enrouée, grave et envoûtante. Elle fait, par moment, penser à celle de Daniel Gildenlöw (Pain Of Salvation). « Moly », le morceau phare de l’album, nous permet de constater toute l’étendue de son timbre vocal.

Les morceaux, musicalement, sont complexes et bien pensés : on notera les guitares de Gary et de Steven, au jeu à la fois puissant, brutal mais aussi mélodique.

Le groupe n’a rien à envier à toutes ces formations émergentes du rock progressif : pire encore, le groupe arrive avec une véritable identité sonore et visuelle, un fait rare pour un premier album. On retiendra « Let’s Die Together » emprunt d’une grande violence du côté des guitares et des paroles, prenantes, de Gary, et la douceur de « Mother », sublime titre acoustique qui clôt l’album. Des chansons qui représentent parfaitement les différentes facettes que peut avoir cet album.

Un petit titre se détache du lot : si « Dance (Addicted To The Disco) » est sombre, elle aussi, son ton musical tout droit sorti du film « Saturday Night Fever » en fait un morceau plus fun à écouter. Et qui dénote du reste de l’album.

On a donc affaire à un rock-metal progressif d’excellente qualité, avec une production aux petits oignons. Molybaron a frappé très fort avec cet album. On ne peut que vous inviter à vous le procurer de toute urgence !

9,5/10

téléchargement (9)

téléchargement (8)

[CHRONIQUE] Moonspell – 1755

Moonspell aime prendre des risques dernièrement : déjà avec la sortie de son « Extinct » en 2015, moins extrême et plus accessible, avec un Fernando Ribeiro presque exclusivement en voix claire. Puis avec son successeur, diamétralement opposé : plus sombre, plus brut, plus viscéral. « 1755 » est aussi conceptuel, puisqu’il traite d’une catastrophe, le tremblement de terre de Lisbonne (Portugal) de 1755 justement. Et il est entièrement chanté en portugais. C’est donc avec ces infos, qui sortent, il faut l’avouer, de l’ordinaire, que nous attaquons l’écoute de cet album.

Moonspell aime bien nous chambouler, puisque « 1755 » est bien plus sombre que son prédécesseur Extinct : à commencer par la voix de Fernando, beaucoup plus vicieuse, plus grave. La guitare de Ricardo se fait bien plus abrupte, moins mélodique.

Car c’est ce qui frappe en premier sur ce 1755 : ce retour à ce son primaire et violent des membres de Moonspell, laissant les parties mélodiques aux instruments classiques (violons …) et aux choeurs, intelligemment dispatchées dans tout les morceaux, ni trop dominantes, ni trop effacées. Cela leur donne une force à la fois destructrice et sublime.

Les poils se dressent, les cheveux tournent et la magie de Moonspell opère une nouvelle fois. Le son est lui d’une qualité irréprochable : tous les instruments s’entendent de manière parfaitement nette. Une production aux petits oignons, nécessaire pour un album de cette envergure.

Cet album, pourtant n’est pas facile d’accès : au niveau des paroles, nous sommes plus dans l’histoire contée, celle d’une catastrophe humaine, et non dans le message ou l’histoire onirique. Aucun des titres ne se détache des autres, il n’y a pas de morceaux « tubes » qui pourra mieux vendre l’album. On a la une galette qui se déguste du début à la fin, d’un seul bloc. Il nous faudra plusieurs écoutes avant de pouvoir bien l’assimiler. Il est de plus en plus rare de trouver un disque avec aucun morceau qui ne soit bon pour la poubelle, enfin, pour la touche « Suivant » de vos lecteurs…

Seul petit regret : le premier morceau du CD, « Em Nome Do Medo », qui est la reprise, plus orchestrale, du même titre présent sur « Alpha Noir ». Rien de bien méchant car le morceau est très réussi. Mais cette redite n’était selon moi pas nécessaire en début d’album. Il aurait mieux valu rentrer dans le vif du sujet tout de suite, et mettre ce morceau en toute fin du disque.

Moonspell nous offre donc l’un des plus grands disques de 2017 avec ce « 1755 ». Une production de qualité qui détient un parfait équilibre entre la force sauvage, brut et sombre des membres de Moonspell, et le côté plus posé des mélodies aux violons et des choeurs. « 1755 » se déguste, se découvre, dans son intégralité. Une musique qui irait parfaitement avec un film, ou illustrerait bien un roman. Juste somptueux.

9,8/10

moonspell1755cover

[CHRONIQUE] Ne Obliviscaris – Urn

Si Ne Obliviscaris commence tout juste à se faire un nom dans notre beau pays (la faute à un certain Motocultor), les australiens n’en sont pas à leur coup d’essai, loin de là, puisqu’il s’agit, déjà, de leur troisième album. Le groupe de metal extrême revient cette année avec un opus, tout neuf, « Urn ». Alors, verdict ?

Des morceaux longs, du violon à foison, une alternance entre choix clair et saturé … Les Ne Obliviscaris reprennent les mêmes ingrédients qui ont fait le succès de leur deux précédents opus. Néanmoins, « Urn » est beaucoup plus nuancé, plus ambitieux.

L’enchaînement des breaks avec des moments plus rythmés ne se font plus de manière fluide mais plutôt de manière assez cadencé, ce qui donne l’impression d’écouter plusieurs morceaux sur une même piste. A vrai dire, cela peut nous faire penser à une allégorie du voyage initiatique, avec ses hauts et ses bas. « Eyrie » est le cas d’école de l’album, tant il se diversifie, se réinvente, sur plus de dix minutes.

Les guitares de Blavet et de Klavins donne le ton et la mesure de chacun des morceaux, et les mènent à la baguette, tel un chef d’orchestre.

Le grunt de Xenoyr se fait beaucoup moins présente et laisse la place au chant clair de l’envoûtant Tim Charles . Les compos en deviennent littéralement plus lumineuse, plus positive, avec une omni-présence du violon sur tout les morceaux, au détriment, peut-être, de cette fameuse dualité qu’affichait Ne Obliviscaris jusque là.

Encore une fois, Les Ne Obliviscaris font un sans faute avec ce « Urn » qui installe un univers bien particulier dans lequel on laisse bien volontiers vagabonder notre esprit. Si le groupe a pris un micro-risque en déboussolant cet équilibre entre le chant clair, plus positif, et le grunt, plus sombre, les fans et écouteurs ne s’en retrouveront pas décontenancés. Pour les amateurs de bonne musique.

9,5/10

téléchargement (2)

[CHRONIQUE] Dreamcatcher – Blood On The Snow

Dreamcatcher aura attendu cinq ans avant de pondre un nouvel album, intitulé « Blood On The Snow ». Si le groupe a pris son temps, ce nouvel opus montre une certaine maturité. Le groupe s’est-il trouvé ?

Dreamcatcher est un groupe aux multiples facettes : il le montre dans « Blood In The Snow », leur nouvel album, qui traite de deux grands sujets dans des styles différents.

Ce n’est plus un secret, la culture amérindienne est un des sujets de prédilection de Dreamcatcher. Il occupe les trois premiers morceaux, qui constituent un véritable triptyque : le morceau titre donne d’ailleurs le ton en traitant du massacre de Wounded Knee, en 1890, où plus de 250 Indiens ont perdu la vie. Des petites incursions d’instruments traditionnels, comme le tambour indien au début du premier morceau, nous plonge dans cette ambiance spéciale.

Un autre triptyque compose l’album, portant sur les films horrifiques, plus particulièrement ceux de la HAMMER des années 1950 (Frankenstein …) Le titre « Dark Is My Soul » qui clôt cet univers, porte lui sur la série Supernatural. Et les afficionados de la série pourront très facilement se retrouver. Niveau musical, le groupe se porte moins sur le mystique, et un peu plus sur le thrash, notamment au niveau de la guitare, de la batterie et du chant de Chris.

21317879_10154825330161846_3374787428244192037_n

C’est donc quelque chose de varié que nous offre Dreamcatcher, tout en restant fidèle à son identité toute trouve. Si aucun morceau ne se démarque réellement des autres, l’ensemble est si différent qu’on ne s’ennuie pas un seul instant. Divertissant.

8/10

[CHRONIQUE] Septicflesh – Codex Omega

Figure de proue du metal hellénique, les SepticFlesh, forts de leur succès grandissant, reviennent avec un nouveau bébé, « Codex Omega », réutilisant la même recette que ses aînés.

La réputation de Septicflesh n’est plus à faire, depuis leur retour aux commandes en 2008 avec le devenu-culte « Communion ». Chacun de leurs opus est désormais attendu comme le messie noir.

« Codex Omega » n’échappe donc pas à cette règle. Le superbe artwork, encore signé Spiros  » Seth  » Antoniou, chanteur de la formation, nous a mis l’eau à la bouche pendant des mois. Les extraits, en revanche, nous ont parfois laissé de marbre (à l’image d’un « 3rd Testament » pas très folichon faut l’avouer). C’est donc avec excitation et une petite dose d’appréhension qu’on attaque cette galette.

Autant le dire tout de suite, on retrouve la même recette qui a fait le succès des prédécesseurs de « Codex Omega » : les montées en puissance progressives, le son de guitare épique, les petites introductions au piano qui vont bien … De ce côté là, les fans ne seront pas déroutés puisque certains morcaux sont tout à fait conventionnels; je dirai peut-être même un peu trop puisqu’après « Faceless Queen », un certain sentiment de lassitude s’installe. Ce sera mon seul reproche à l’album.

Fort heureusement, les autres tracks sont beaucoup plus intéressantes, comme « Portrait Of A Headless Man » avec son son de duduk (instrument à vent arménien), « Dante’s Inferno » avec son introduction à la guitare acoustique, rejointe rapidement par de puissants violons, de l’oud sur la sauvage « Martyr » et l’épique « Faceless Queen » … Ces instruments donnent une dimension plus orientale à la musique de Septicflesh, une petite originalité plus que bienvenue. « Dark Art » est très particulier, à la fois plus progressive et plus sombre, plus clair au niveau de la voix. Une des vraies petites pépites sur cet album.

Ces caractéristiques citées au-dessus font que ces tracks sont les plus prenant de tout l’album, voir même du dernier opus « Titan » (sorti en 2014). Des chansons qui valent pour moi, tout l’album.

Epique et violent, Septicflesh fait pratiquement un sans-faute avec ce « Codex Omega ». Malgré une petite lassitude qui peut s’installer à la fin de l’opus, l’ensemble reste assez puissant pour vous faire remuer les tifs, et est émaillé des coups de génie que sont, notamment, « Portrait Of A Headless Man » et « Dark Art ». Les fans seront rassasiés avec cette excellente galette, tout comme les newbies.

9/10

Septicflesh-Codex-Omega2-1024x1024

[CHRONIQUE] Leprous – Malina

Se perdre pour mieux se trouver. Telle serait la devise de ce « Malina », pondu par nos chers Leprous. Le groupe norvégien, qui monte en puissance depuis quelques années, a eu un seul mot d’ordre : surprendre. Ce qui a de quoi déstabiliser après le dernier bébé en date des norvégiens, « The Congregation », très axé metal progressif.

Leprous part avec « Melina » dans plusieurs directions, se jouent des différentes ambiances, que ce soit jazzy pour le bien nommé « Belleville », le plus progressif avec « Mirage », plus pop-rock avec le premier single « From The Flame », au slow de « Malina ». Avec pour seul réel dénominateur commun la voix reconnaissable entre mille de Einar Solberg. On est loin de « The Congregation », dernier opus en date du groupe, qui versait beaucoup plus dans le metal.

Le groupe envoie valser toutes les étiquettes (les critiques vont avoir du mal à mettre un nom sur leur musique) : on ressent de la spontanéité, un petit goût pour l’inattendu sans qu’il ne perde son identité au passage. On plonge, la tête la première, dans leur petit monde, dans leur petite bulle.

Semblant assez inaccessible d’un premier abord, le bloc constitué par « Malina » est dans un premier temps envoûtant (par le charme de Solberg) , puis prenant (par les compositions), et enfin addictif (on ne peut plus s’arrêter de l’écouter). C’est le gros point fort de cet opus : on ne s’ennuie absolument jamais, on est toujours surpris par des arrangements musicaux qui arrivent sans crier gare ou par la complexité des morceaux qui ferait pâlir de jalousie, parfois, un certain Opeth.

Le seul petit bémol que je reprocherai est que la production ne suit pas : le son est à des moments dégueulasses (notamment sur « Stuck ») à cause un mauvais mixage. C’est dommage, car un groupe de cette créativité, de cette trempe, mériterait les meilleurs gars au son du monde.

Leprous confirme donc son statut sur la scène progressive mondiale avec ce « Malina » qui ravira tous les fans de très bonne musique. Un must-have à se procurer en cette fin d’été.

9,5/10

téléchargement

[CHRONIQUE] Ayreon – The Source

On pensait que Ayreon en avait fini avec l’histoire des « Forevers » (cette race d’aliens qu’on a pu suivre sur quelques albums) avec la sortie de « 01011001 » en 2008. Une mise à distance avait d’ailleurs été faite par le biais de la sortie de « The Theory Of Everything » en 2013. Pourtant, le grand chef du projet, Arjen Lucassen, a choisi d’y revenir après l’interlude The Gentle Storm, en choisissant de raconter la préquel à cette histoire.

On pensait qu’Ayreon en avait fini avec la science-fiction, mais Arjen Lucassen y fait un retour avec « The Source » : prélude aux Forevers, l’album conte la destruction de leur monde et la recherche d’une terre d’accueil. On ne peut, en entendant les paroles, s’empêcher de faire le parallèle avec d’autres histoires, comme la série « Battlestar Galactica ».

Comme à son habitude, Ayreon réunit un vrai casting cinq étoiles pour son nouvel album : des têtes plus connues (James Labrie, Simone Simons) aux groupes qui ont émergé ces dernières années (Tommy Rodgers (Between The Buried And me), Zaher Zorgati (Myrath) …). En véritable sublimeur de voix, Lucassen réussi à trouver une place pour chacun d’entre eux, à quelques exceptions près. Véritable prise de risque par son chant growlé, Rodgers reste pourtant cantonné à un seul titre ce qui est fort dommage.

La musique, si elle est un peu en deça de « 01011001 » (qui avait frappé fort à l’époque par son côté plus sombre et épique), reste agréable, variée. Sur un même morceau, comme le très long « The Day That The Worlds Came Down » qui ouvre l’album, peut contenir plusieurs passages calmes, agressifs, voir même festifs. Le titre « Deathcry for A Race » est incontestablement le meilleur de tout l’album, avec l’alliance de la puissance vocale de Simone Simons et l’orientalisme de Zorgati, qui donne une force inouïe au morceau.

Les thèmes sont pour la plupart accrocheurs, ponctués de clins d’oeil aux opus précédents. Néanmoins, malgré la diversité et la complexité des morceaux, l’ensemble est beaucoup trop long.

Mais on ne peut pas s’empêcher de plonger la tête la première dans l’histoire que nous propose Ayreon. la production, soignée, y aide énormément. Ce « The Source » se déguste très bien et ravira les fans de la première heure.

9/10téléchargement

[CHRONIQUE] Uneven Structure – La Partition

On s’attaque à un gros morceau avec « La Partition », dernier né des Uneven Structure : un peu plus de cinq ans après la sortie de leur premier album, « Februus », acclamé par la critique mais resté peu connu du grand public, on pensait que le groupe français avait totalement disparu de nos radars. Belle erreur !

« La Partition » ne contraste pas totalement avec ce qui avait été mis en place avec « Feebrus » : on évolue toujours dans le même univers, celui de ces êtres siranoïdes qui recherchent la partition de leur peuple.

Si l’album s’inscrit dans une certaine continuité de ce point de vue là, il reste musicalement moins lisse que son prédécesseur : si on reconnaît toujours le son de « Februus » et les influences prog que peuvent être Textures et Periphery, il part plus dans tout les sens, et cesse de se cantonner qu’à un seul genre.

« Funambule » et « The Bait » en sont de parfaits exemples : structure très complexe, son plus dense, rythme saccadé … Les morceaux trouvent pourtant un équilibre par le chant d’Igor, qui vient contrebalancer, lier toutes ces différences, pour qu’elles acquièrent un sens. Et forment une histoire cohérente. Et tout est souligné par une production aux petits oignons.

Car c’est la grande qualité de « La Partition » : malgré des morceaux qui peuvent sembler un peu trop « la foire fouille », ‘ensemble reste cohérent avec ce que veut faire passer le groupe, son message, son histoire. Et peu de formations réussissent ce tour de force : la plupart ne font que se perdre dans leurs propres compos.

C’est un univers complet que nous propose Uneven Structure, un autre monde où se réfugier, quand le réel nous semble trop difficile à affronter.

Cet autre monde que nous propose Uneven Structure va former une bulle protectrice, qui va nous isoler, ne serait-ce qu’un temps, du monde extérieur. « La Partition » possède une intensité qui se fait très rare dans la musique actuelle. C’est une musique qui va forcément nous parler. On espère ici que cette galette permettra au groupe d’acquérir toute la reconnaissance qu’il mérite. Et on vous conseille de vous le procurer d’urgence.

9/1018011081_10155028832085470_7310291852718561366_n