Deux ans après avoir atomisé la scène Metal française avec « Anthill », Grorr revient avec un nouvel opus, « The Unknown Citizens ». Encore un album concept pur un son plus abrupte et rentre-dedans. Pour une nouvelle réussite ?
Une nouvelle fois, Grorr nous ressort un concept tout frais, celui de différents citoyens « citizens » d’une ville : le combattant « Fighter », le travailleur « Worker » et le rêveur « Dreamer ».
D’un aspect général, une première chose nous prend aux tripes : l’aspect plus « rentre-dedans », il y a une omniprésence du combo gratte/basse et ce, dès les premières secondes du morceau d’ouverture, « Pandemonium ». Et d’ailleurs, quelle basse ! Il est rare qu’on l’entende aussi clairement sur un album studio. La voix de Bertrand se fait au contraire, plus malléable, sa voix rocailleuse faisant autant frémir que quand il se met à grunter.
Au niveau des autres instruments, si on en entends moins, le groupe s’éclate d’autant plus : créant une véritable ambiance autour de ces trois personnages via une cymbale, un violon, et d’autres instruments de choix, c’est dans un véritable univers, même trois univers dans lequel nous plonge Grorr. L’utilisation du basque (si je ne me trompe pas) sur « You’re Know You’re Trapped » est assez original, un petit retour aux origines, en passant.
Mais plus qu’un univers, il s’agit également d’une prise de position, d’une histoire racontée : pour les chansons consacrées au « Fighter », ils font état des horreurs de la guerre, de cet automatisme pris pour tuer, du syndrome post-traumatique dans « Facing Myself »; pour les chansons sur « The Worker », c’est le fait de se libérer de toute contrainte à travailler alors que dans les chansons pour « The Dreamer », i s’agit de se libérer de tout un système imposé par la société.
De la brutalité avec de la virtuosité avec un zeste d’élégance, voilà comment qualifier le nouvel album de Grorr « The Unknow Citizen » qui frise l’excellence. Les petits gars de Pau nous invite à nous rebeller contre une société un peu trop écrasante pour les individus. Peut-être que les opprimés trouveront courage et espoir (et aussi défouloir faut bien le dire) grâce à cet opus.
9/10