Lacuna Coil a été souvent associé, à tort, au courant de metal symphonique au début des années 2000. Pourtant le groupe est bien plus que cela et emprunte bien plus au gothisme et au rock que la plupart des métalleux lambdas. En témoigne des albums de plus grande qualité, avec en tête de gondole, « Delirium » et « Black Anima », qui n’ont peut-être pas eu le succès d’un « Comalies », mais ont fait leur petit effet sur les critiques européens. Le dernier né, « Sleepless Empire », sorti il y a quelques semaines, suivra probablement la même voie, malgré son ton un brin différent.
Car c’est un vrai retour au gothisme qu’effectue les italiens, avec des titres à la fois sombres et catchy, tout en étant moins violents que ses prédécesseurs. Paradoxal quand on prend le chant, que ce soit celui d’Andrea, qui ne fait plus que du growl, ou encore celui de Cristina, bestial à souhait. Mais tous les titres possèdent une orchestration élégante, noire, toujours avec de superbes montées en puissances mélodiques, désormais marque de fabrique du groupe.
Néanmoins, certains titres sont déroutants, mais tout aussi envoutants : à commencer par « In Nomine Patris » redondant, incisif, entêtant, et court ! Un morceau très hors cadre, qui me fait curieusement penser au manga « L’Attaque des Titans », mais allez savoir pourquoi ! « Scarecrow » est le morceau le plus fort de l’album, se démarquant radicalement des autres, mais restant très lacuna coilien sur les bords (il aurait pu figurer facilement sur « Delirium »). « I Wish You Were Dead » me fait plus penser aux débuts du groupe, avec ce côté gothique kitsch chic nous ramenant tout droit au début des années 1990.
Bref, Lacuna Coil signe avec « Sleepless Empire » l’album de ce début 2025, avec une qualité de son au niveau des plus grands et des titres punchy, gothique et puissants. S’il n’est pas, à mon sens, au niveau de l’excellent « Black Anima », les fans du groupe tout comme les néophytes y trouveront très franchement leur compte avec cet excellent opus des italiens.
9,5/10
